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Ossements retrouvés dans le Jura : Que dit précisément le rapport ?

Plein Air a pu avoir accès au rapport détaillé, établi par le Comité départemental de spéléologie du Jura, concernant les ossements retrouvés lors d’une excursion menée par des spéléologues dans le gouffre de Prévalot à Fontenu. Le groupe était alors composé de cinq personnes membre du Spéléo-Club San-Claudien au moment de la découvert. Dans notre précédent article sur le sujet, nous expliquions que les canines retrouvées représentait un indice quant au gabarit et à l’espèce de l’animal. Alors que Gilles Moyne, directeur du centre Athénas, nous partageait sa pensée selon laquelle il s’agirait d’un lynx, le rapport précise la trouvaille. « Un amas de poils (40 à 50 cm de long) en putréfaction très avancée d'où émergeaient les os des pattes et un crâne de chat (10 cm) Â» et « un squelette dont la taille s'apparente à celui d'un chien de taille moyenne dont les ossements étaient partiellement mélangés au précédent Â» ont attiré l’attention des spéléologues.

 

Les causes de la mort se dessinent

Dans ces ossement a été retrouvée « la partie frontale d’un crâne avec toute sa dentition Â». Le rapport précise davantage : « la taille et la forme des canines sont celles d'un carnassier et le profil du museau correspond à celui d'un félidé Â», ce qui correspondrait à un chat deux fois plus gros que celui mentionné au départ. La théorie de Gilles Moyne tient donc la route, le rapport soulignant que « la liste des félins de grandes tailles implantés dans le Jura se réduit au seul lynx Â». Quatre phalanges distales comportant toujours leurs griffes, retrouvées dans un même temps, s’ajoutent aux arguments appuyant cette hypothèse.

Alors que le reste du corps ne montre aucun traumatisme, le crâne quant à lui fait état de plusieurs blessures, notamment avec une canine cassée et l’arrière manquant. Des recherches ont été faites afin de retrouver le morceau de la tête, en vain. Le félin aurait pu arriver dans le gouffre dans cet état. Il a pu tomber ou bien être déposé là, une pratique qu’on retrouve dans la chasse comme le rappelle le rapport. Les cloisons osseuses internes se sont retrouvées « désaxées de la droite vers la gauche, comme sous l'effet d'un choc violent directionnel Â». Une description faisant penser à un tir, comme le mentionnait le directeur du centre Athénas.

Enfin, le rapport donne une vague indication sur la date probable de la mort du félin. Il fait le parallèle avec une sortie en spéléologie menée le 6 mars 2018, pendant laquelle un corps en décomposition avait été retrouvé mais pas approché. Il pourrait s’agir du même animal. L'enquête en cours pourrait nous en apprendre davantage.