Dans le cadre des cours « d’éducation, monde et civisme », dispensés au collège-lycée les Augustins de Pontarlier, l’association « féministes au présent » est venue échanger avec les classes de 1ère sur l’égalité entre les filles et les garçons dans notre société. L’angle du sexisme dans la publicité a été abordé.
« Il était important pour moi de sensibiliser les élèves sur les stéréotypes dans la publicité. C’est une génération qui vit avec la technique du zapping et qui n’analyse pas forcément ce qu’elle voit » explique Karine Heitz, enseignante au lycée pontissalien, référente égalité filles/garçons et militante à l’association « féministes au présent ». Selon Isabelle Meurville, la Présidente de l’association, « les stéréotypes de genre ou de sexe sont encore très forts dans notre société. Il faut distinguer ce qui appartient au sexe et à la personne. On doit ouvrir plus de possibilités aux filles comme aux garçons. Il n’est pas question de victimiser les femmes. On enferme aussi les garçons dans des stéréotypes. Je ne pense pas que les jeunes garçons se reconnaissent dans ces clichés de male extrêmement musclé, imberbe, ... et tout ce que l’on peut voir dans les publicités visuelles. Plus que les femmes ne se reconnaissent pas dans la potiche, manucurée et incapable d’empoigner un métier d’action »
Davantage d’égalité
Durant ce temps d’échanges et de débat, les intervenantes ont projeté sur grand écran des publicités automobiles, de vêtements et de parfum, mettant en scène les deux sexes. Pour une grande majorité d’entre-elles, les femmes sont peu considérées et présentées comme un objet au service du produit et de la marque. Chez les ados, les avis divergent. Si certaines publicités font l’unanimité. D’autres divisent sur leurs intentions. « On a pu voir qu’il y avait beaucoup de publicités où les femmes étaient en situation d’infériorité. Pour d’autres, c’est moins probant. Il faut cependant reconnaître qu’il y a beaucoup de sexisme dans la pub et les médias. Cela touche aussi les hommes. Je ne vois pas en quoi cela peut faire vendre des produits » explique Jad. « On a assisté à un débat. Certains sont d’accord sur le fait que la femme n’est pas toujours égale à l’homme. D’autres ont un avis contraire. Le monde est fait pour que l’on reste caller sur nos idées et que l’on ne change pas » complète Jean-Romain qui n’est pas resté insensible à ce qui s’est dit et partagé. Julidée regrette le manque de soutien de ses camarades garçons. « Nous avons des points de vue différents. On prend du recul chacun de notre côté mais nous n’arrivons pas à avoir la même vision sur les images qui nous ont été présentées. Les garçons voient la femme comme un produit de vente et nous, comme soumise à l’homme ». Julia s’est montrée également révoltée lorsque sur une image, elle a vu un homme couché sur une femme dans un lit, son visage recouvert par un catalogue de voitures. La jeune fille constate que ces publicités sont dégradantes. Tout en reconnaissant que les garçons peuvent aussi être les victimes des publicitaires. « Il est important qu’il y ait davantage d’égalité entre nous » conclut-elle.































