J-2 avant le deuxième tour des élections régionales. Dimanche dernier, avec 24% des suffrages, François Sauvadet, la tête de liste de l’union droite et du centre, est arrivé en deuxième position, derrière le Front National (31,5%), mais devant Marie-Guite Dufay (23%), la Présidente socialiste sortante du Conseil Régional de Franche-Comté. Rencontre avec Mr Sauvadet.
On s’attendait à une élection plus facile pour la droite. Comment avez-vous vécu ce 1er tour des régionales ?
Je n’ai jamais cru aux sondages qui prévoyaient des boulevards pour nos listes. Depuis six mois, je parcours la Bourgogne et la Franche-Comté, j’ai bien entendu le sentiment de colère et d’exaspération qui s’est exprimé. D’ailleurs, nous l’avons retrouvé dans les urnes. Cette situation nous engage à faire preuve de responsabilité. Personne ne peut imaginer, qu’au soir du second tour, on se retrouve en Bourgogne Franche-Comté avec un exécutif Front National. Est-ce-que l’on imagine un seul instant, Mme Montel s’occuper de l’avenir de nos jeunes dans les lycées, de la formation ? Est-ce-que l’on imagine, les conséquences d’un tel repli ? Est-ce-que l’on imagine l’avenir de nos entreprises dans ce contexte là ? Alors que nous sommes une belle et grande région avec beaucoup d’atouts en main.
Vous attendez donc un sursaut républicain ce dimanche.
Bien sûr. J’ai lancé un appel en ce sens. Cependant, l’attitude du Parti Socialiste dans ce contexte est totalement incompréhensible. D’abord, il ne peut s’exonérer de sa responsabilité dans la situation d’aujourd’hui. J’entends encore les promesses de Mr Hollande qui nous disait qu’il allait réduire le chômage, faire des retraites à 60 ans, améliorer le pouvoir d’achat de nos aînés, ... . Finalement, on voit bien que ce Président a plongé le pays dans le désarroi et l’inquiétude. Comme nous ne l’avons jamais connu. Aujourd’hui, quand je vois le Parti Socialiste qui retire ses listes en PACA et dans le Nord-Pas-de-Calais, et qu’en Bourgogne Franche-Comté, ses principaux leaders, alors que leur liste est arrivée en 3è position, viennent soutenir Mme Dufay, je trouve que ce n’est pas sérieux. Je dis que le Parti Socialiste est en train de prendre le risque de faire passer le FN en Bourgogne Franche-Comté.
Même si les commentateurs de la vie politique jugent que la gauche à de meilleures réserves de voix que la droite ?
Elles sont où les réserves de voix de la gauche ? Je viens encore de lire un communiqué dans lequel le Front de Gauche indique qu’il ne donnera aucune consigne de vote. Mme Dufay a perdu beaucoup de points. On le comprend d’ailleurs. La politique qu’elle a menée a conduit notre région en récession. Elle fait moins bien que d’autres territoires. Je dis à tous ceux qui veulent que cela change en Bourgogne Franche-Comté et dans notre Pays qu’ils ne peuvent pas reconduire les mêmes, au motif qu’il y aurait le FN. Je crois qu’il y a une très grande majorité en Bourgogne Franche-Comté pour vouloir un vrai changement. Si vous avez envie d’exprimer cette volonté, votez pour nous. Je tiens aussi à m’adresser aux personnes qui ne sont pas allées voter. Elles ne peuvent pas rester les spectateurs de notre avenir.
Nicolas Sarkozy n’était pas le bienvenu en Bourgogne Franche-Comté ? Votre équipe n’a pas souhaité son soutien entre les deux tours.
Le débat national interviendra en son temps. Les élections présidentielles se dérouleront en 2017. Aujourd’hui, c’est l’avenir de la région Bourgogne Franche-Comté qui est en jeu. J’ai envie d’un vrai dialogue avec les Bourguignons et les Francs-Comtois. La réforme mise en place a beaucoup déstabilisé et inquiété. Mme Dufay est responsable de l’accélération de la réforme sans apporter la moindre réponse. Je n’ai pas envie d’une région qui décide d’en haut. J’ai envie d’une région qui travaille avec les départements, avec les collectivités et avec les communautés de communes. C’est un message fort que je souhaite adresser à tous les Bourguignons et Francs-Comtois.
Pourquoi voter François Sauvadet ce dimanche ?
Dimanche sera une journée très importante. En une seconde, on va engager, par chaque bulletin de vote, le destin de la région pour les six années à venir, avec des compétences nouvelles qui vont concerner la vie quotidienne (les transports, la formation, le développement économique, ...). J’ai fait un programme cohérent qui se décline en 21 propositions extrêmement fortes. Nous avons tous les atouts dans notre région. Nous avons des industries, des Petites et moyennes entreprises, des artisans, des agriculteurs, des AOC, des produits, des paysages, ... . On ne peut pas continuer ainsi. Il faut que tous ceux qui veulent que cela change se mobilisent.































