Ce samedi, les municipalités de France se mobilisent pour dénoncer les baisses de dotations d’Etat. Cette perte d'argent public pour les collectivités représente sur quatre ans un manque à gagner de 28 milliards d’euros, dont 15,8 milliards pour les communes.
« Ces coupes mettent particulièrement en danger les finances et les projets des communes. Il y aura des choix extrêmement difficiles à faire. Si les aides de l’Etat ne nous permettent plus d’avancer, nous serons condamnés à ne gérer que les affaires courantes et entretenir les bâtiments » » explique Marie-Claude Masson, 1ère adjointe au maire de Pontarlier. Selon l’élue, « la possibilité d’une augmentation de la fiscalité n’est pas exclue ». « A plus ou moins moyen terme, c’est une question qui pourrait se poser » explique-t-elle. Marie Claude Masson réfute l’idée de voir en cette action une manœuvre politique de la droite, à quelques semaines des élections régionales. « Nous sommes dans une période où les collectivités commencent à élaborer les budgets de l’année 2016. Pour certaines, le budget sera très difficile à réaliser. Patrick Genre, le Maire de notre ville, alerte depuis deux ans sur ces problèmes, qui ne font que grandir et accroître les difficultés ». précise Mlle Masson.
« Une belle opération politicienne »
L’opposition municipale était également présente mais avec des intentions différentes. La socialiste Karine Grosjean et Gérard Voinnet du groupe « Pontarlier écologie » ont voulu expliquer leur vision des choses. « Nous, élus socialistes, avons pris nos distances avec l’appel de l’Association des Maires de France. Nous nous sommes rendu compte que certains élus essayaient de récupérer, pour des raisons partisanes, le message. En ce qui me concerne, je suis ici pour expliquer à nos concitoyens ces choix et vers quoi nous nous dirigeons » explique Karine Grosjean. Et de poursuivre : « La baisse des dotations n’est pas une nouveauté. Nous avons connu des choses aussi brutales auparavant, sous d’autres gouvernements. Je fais par exemple référence à la suppression de la taxe professionnelle ». Pour Gérard Voinnet, il s’agit « d’une belle opération politicienne. « Surtout à quelques semaines des régionales ». Monsieur Voinnet dénonce « le double discours des différents partis politiques au pouvoir qui, nationalement , mènent une politique qui vise à supprimer les communes, et, au niveau local, disent le contraire ». En faisant référence au projet de Patrick Genre de regrouper les dix communes de la Communauté de Communes du Grand Pontarlier en une commune nouvelle, le militant du Front de Gauche précise : « Quand on vient nous dire que l’on défend la commune et que, dans le même temps, on veut créer un immense machin avec 10 communes. Je ne comprends pas tout. Nous avons un maire qui est de moins en moins présent à Pontarlier et qui se targue de n’avoir jamais autant défendu la ville. Il y a des choses qui ne passent pas ».































