La mise en service du tram bisontin approche à grands pas. Ce jeudi, un premier essai de roulage sera réalisé dans le secteur des Hauts du Chazal. Rappelons qu’un pré-test de fonctionnement des systèmes électriques a eu lieu en début de semaine. A J-1 de ce rendez vous, Plein Air a rencontré l’élu bisontin UDI Philippe Gonon.
Portez vous toujours le même regard critique sur cette initiative ?
Le tram roule donc cette polémique n’est plus d’actualité aujourd’hui. Par contre, s’il y a un débat qui doit démarrer maintenant. C’est celui de son coût de fonctionnement et du coût du billet et de l’abonnement pour les usagers.
Et pour le moment, la majorité municipale n’est pas en mesure de répondre à vos interrogations ?
Le 26 septembre, qui correspond à la date de notre prochain conseil d’agglomération, le Président va enfin nous dévoiler le vrai coût d’investissement du tram. Nous avons voté le tram en 2010 et c’est seulement en 2013 que nous saurons son véritable coût. Pendant trois ans, il s’est accroché à ce chiffre ridicule de 228 millions d’euros. Alors que nous savons pertinemment, et il le dira, que son coût sera de 260 millions pour l’agglo et 20 millions pour la ville de Besançon. Soit au total 280 millions d’euros. Cette somme, qui sera très difficile à supporter pour nos finances locales, aura un impact direct sur le coût du billet et de l’abonnement.
Si cette situation se confirme. Allez-vous demander des comptes à Jean Louis Fousseret ?
Je vais désormais l’interroger sur ce qui intéresse la population. C'est-à -dire, combien elle paiera ce service. Il y a plusieurs inquiétudes qui se font jour sur le coût de fonctionnement. Il faut savoir que chaque année l’agglomération du Grand Besançon accorde une subvention de 11 millions d’euros pour boucher le trou de l’actuel système de bus Ginko. Demain qu’en sera-t-il ? Deuxième question, nous venons d’emprunter 160 millions d’euros pour payer ce tram. Il va donc falloir rembourser chaque année 9 millions. Sans compter les intérêts. Ces sommes sont colossales. Pourrons-nous les supporter ? Troisième chose, nous avons une prévision de 50.000 utilisateurs par jour. Soit la moitié de ceux qui utilisent Ginko. Ce chiffre est il juste ? Si par hasard, le nombre d’utilisateurs est moindre, quel sera l’impact sur le prix du billet ? Je voudrais également évoquer le versement transport qui participe au financement de ce tram et qui est payé par les entreprises, qui malheureusement sont en crise. Dans ce contexte difficile, le rendement de cet impôt est en chute libre. Cette année, au lieu d’encaisser 30 millions, nous n’encaisserons que 29 millions. Rien que pour la première année, Il manque déjà 1 million d’euros. Qu’en sera-t-il sur 25 ans ?
On imagine très bien que ce tram sera un argument de campagne à la veille des élections municipales ?
Le débat ne portera pas sur l’existence du tram, mais sur son coût pour les habitants de Besançon et du Grand Besançon et sur le dimensionnement du réseau Ginko. J’ai entendu dire, dans un certain nombre de mairies de la périphérie bisontine, que le service était surdimensionné par rapport aux besoins exprimés par les élus et la population.































