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Rencontre avec le Général Bruno Guyot, le nouveau patron de la gendarmerie en Franche-Comté

Publié le 07 Sep. 2021 à 13:09
Tags: gendarmerie nationale |
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Rencontre avec le Général Bruno Guyot, le nouveau patron de la gendarmerie en Franche-Comté Le général Bruno Guyot

 

Le Général Guyot a officiellement pris ses fonctions le 3 septembre dernier à Besançon. Le militaire, à la tête de 1800 gendarmes, a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions. Il y a une trentaine d’années, le nouveau patron de la gendarmerie de Franche-Comté, exerçait déjà à Besançon. Jeune gendarme, il était alors lieutenant au 19è Régiment du Génie. Une affectation qui a duré trois ans.

Pouvez-vous en quelques mots vous présenter ?

Je suis le Général Guyot. J’ai 56 ans. Cela fait 40 ans que je porte l’uniforme. J’ai servi onze ans dans l’Armée de terre. Depuis 1994, je suis officier de gendarmerie.

Connaissiez-vous la Franche-Comté avant votre prise de fonction ?

Oui. J’ai été affecté à Besançon pendant trois ans. Il y a 30 ans. J’avais alors été affecté  au 19è Régiment du Génie pendant trois ans.

La Ville a-t-elle beaucoup changé ?

Oui. J’ai bien reconnu la Boucle, sauf la place de la Révolution. La Ville a beaucoup changé avec le Tram, mais pas seulement. Il y a tout un tas d’axes qui n’existaient pas comme la voie des Mercureaux. Par contre, cela reste une Ville à la campagne. C’est le souvenir que j’avais gardé de Besançon. Un souvenir très agréable où l’on passe de la ville à la ruralité, sans traverser des zones industrielles immenses comme dans certaines villes.  

Combien d’hommes avez-vous sous votre commandement ?

La gendarmerie en Franche-Comté compte environ 1800 gendarmes, dont 650 dans le Doubs. Au sein de la gendarmerie, on a de multiples métiers qui vont du métier standard de gendarme en brigade territoriale, qui est la cheville ouvrière de la gendarmerie, jusqu’à des compétences beaucoup plu spécialisées de techniciens dans les nouvelles technologies, en identification criminelle, les motocyclistes, les gendarmes qui interviennent en moyenne montagne, … . Ce sont des métiers très différents, souvent méconnus.

Quels sont les moyens que l’on trouve ici au sein de la caserne du Fort des Justices ?

Tout d’abord, je suis commandant de la gendarmerie du Doubs. Je commande également la gendarmerie en  Franche-Comté. Ces  quatre départements ont chacun un commandant de groupement à leur tête. Me concernant, je supervise ce qu’ils font et je leur assure les soutiens RH et logistique. Pour ce qui est du Doubs, je suis responsable au premier chef des missions de sécurité publique générale dans la zone de compétence de la gendarmerie.

Jugez-vous la délinquance en milieu rural, différente de celle qui existe en ville ?

Elle n’est pas fondamentalement différente. On peut trouver des phénomènes de violences urbaines en milieu rural. Nous avons des quartiers dans le pays de Montbéliard qui ont des caractéristiques proches des communes en zone périurbaine. Chaque secteur géographique a des enjeux de sécurité qui sont différents selon la configuration physique et humaine de la circonscription et des installations qui y sont.

Il semble qu’il est difficile d’exercer le métier de gendarme. Qu’en pensez-vous  ?

C’est un beau métier. C’est un gardien de la paix au sens noble du terme. Je suis très fier de faire ce métier. C’est le discours que je tiens à mes gendarmes. Même quand c’est difficile, il faut être fier de ce que l’on fait. Ce qui est difficile au fil des années, c’est que le gendarme n’a plus le temps de faire d’initiatives, ou très peu, il passe d’une affaire, d’une intervention, d’une enquête à l’autre. C’est une vie assez speed, avec beaucoup de social dans le métier aujourd’hui. C’est parfois assez perturbant pour certains anciens ou jeunes, qui ne se voyaient pas être des assistants sociaux. Moi, qui fut casque bleu en ex-Yougoslavie, je me rends compte que parfois  nous sommes des casques bleus au sein des familles,  pour séparer les conjoints, les parents ou les enfants. Il n’est pas rare que nous menions des opérations de maintien de la paix au quotidien. C’est une charge qui est de plus en plus croissante. On ne supporte plus l’autre. On le voit au sein des familles, au sein du travail. La civilisation, au sens noble du terme, recule un peu. A force d’avoir porté haut les valeurs individuelles, même si je suis un gardien des droits individuels de chacun, on a oublié le collectif. Le collectif, c’est aussi supporté les autres et vivre avec. On ne vit pas dans un monde tout seul. Nous ne sommes pas chacun dans notre bulle. On le voit bien dans la crise du Covid, avec la vaccination et l’application d’un certain nombre de mesures, où il faut penser et jouer collectif. Individuellement, on n’est rien face à un phénomène comme celui-là.

Quelles sont les directions que vous avez envie de donner. Quels sont également vos priorités ?

Je veux présenter l’image d’une gendarmerie moderne, proche de la population et réactive face à toutes les questions de sécurité. Concernant les priorités, nous déclinons celles du gouvernement. Je pense à la lutte contre les stupéfiants, à la lutte contre les violences intrafamiliales, et notamment les violences conjugales, qui a été fait grande cause nationale, contre les atteintes aux biens, et notamment les cambriolages, et les vols liés à l’automobile.

Dernière modification le mardi, 07 septembre 2021 13:04