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Jura : un collectif pour dénoncer les dysfonctionnements à l’hôpital de Lons-le-Saunier

Publié le 02 Fév. 2024 à 11:02
Tags: Faits divers | Santé |
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Jura : un collectif pour dénoncer les dysfonctionnements à l’hôpital de Lons-le-Saunier

Dans le Jura, à Montmorot, Marie Hélène Girard vient de lancer un collectif pour dénoncer les dysfonctionnements de l’hôpital lédonien dont sa famille a été victime. La dernière personne à avoir souffert de ces manquements est la maman de Mme Girard, mais  elle-même a été confrontée à de graves décisions.

Il y a quelques années, elle a été renvoyée manu militari de l’hôpital jurassien, alors que son état de santé exigeait un prolongement de sa  convalescence hospitalière.  Quelques mois plus tard, c’est la prise en charge de sa maman qui interpelle. Après quelques mois d’incertitudes, il est constaté que cette dernière souffre de graves maux. « Alors qu’il n’y avait rien le 30 octobre, au mois de décembre, les médecins diagnostiquaient des lésions à la rate, au foie et,  suite à son décès, on m’a même parlé d’un lymphome Â» explique Mme Girard.

Transférée à Champagnole, sans diagnostic

Malgré la situation et l’incapacité de l’établissement jurassien à poser un diagnostic, il est proposé à sa famille de transférer la patiente à l’hôpital de Champagnole, en soins de suite et réadaptation. « Alors que les résultats définitifs des bilans de santé n’étaient pas connus Â». Sa famille, éloignée et ne pouvant se déplacer facilement, a très précisément « 30 minutes pour prendre une décision Â», sans pouvoir apprécier la situation et s’organiser. L’établissement, proposant même un retour à la maison, sans s’engager administrativement dans cette démarche. « Je n’ai pas eu le choix. Ma maman est partie en colère contre moi. Elle était persuadée que je la mettais à Champagnole pour m’en débarrasser. J’en pleure toutes les nuitsn» ajoute  Mme Girard. « Elle est partie à Champagnole sans savoir ce qu’elle avait. Nous-mêmes, nous ne savions pas ce qu’elle avait. Elle est décédée le 7 janvier dans sa chambre ».

« Votre maman s’écoute Â»

Dans un premier temps, l’équipe médicale émet des doutes sur la dangerosité de l’état de santé de l’octogénaire. Elle pense davantage à une dépression. «  Je ne sais toujours pas de quoi ma maman est décédée, mais, une chose est certaine, cela ne se passait pas dans sa tête. Ce n’était pas de la dépression Â».  

« On s’est trompé de patient Â»

Les problèmes, et leurs conséquence douloureux, et les dysfonctionnements n’en resteront pas là. L’été dernier, un cadre de santé met faussement en souci la famille, en l’alertant sur un AVC dont l’octogénaire aurait été victime. Ce qui s’est avéré faux, puisque quelques minutes plus tard, sourire aux lèvres, ce même interlocuteur reconnaîtra son erreur. « On s‘est trompé de patient. C’est plutôt une bonne nouvelle Â» déclara-t-il, sans aucun scrupule.

« Il faut que cela cesse Â»

Une quarantaine de personnes, qui sont passées par l’hôpital de Lons-le-Saunier, composent désormais le collectif. Dans quelques semaines, le 2 mars prochain, une réunion sera organisée à Montmorot, avec la présence de Fabrice Di Vizio, pour savoir quelles suites pourraient être données à toutes ces affaires. « Je pense qu’aujourd’hui, on n’écoute pas le patient et que l’on oublie qu’il a des droits Â» conclut Mme Girard.  

Pour contacter le collectif : 06.99.01.54.11

L'interview de la rédaction / Marie-Hélène Girard

 

Dernière modification le vendredi, 02 février 2024 11:17