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Dans le Jura. Les ¾ du département ont été placés en "vigilance" sur la ressource en eau. Ce qui se traduit par un arrêté de restriction temporaire des usages de l’eau. Seul le secteur de la Haute chaîne conserve un peu d’humidité grâce aux pluies orageuses. Les nappes continuent également de baisser régulièrement. La nappe du Doubs a franchi le seuil de vigilance, les nappes de la Seille et de la Loue devraient l’atteindre prochainement.


Face à la situation hydrique dans le département du Doubs, le Préfet Jean-François Colombet a passé l’ensemble du département en situation de vigilance, afin de sensibiliser à un usage raisonné de la ressource en eau. Une décision qui a été prise ce jour dans le cadre du comité de ressource en eau. Il s’agit du premier niveau de gestion de la sécheresse, qui en compte quatre. La préfecture du Doubs prévient « qu’en fonction de l’évolution de la situation, des mesures de restriction pourront être prises ultérieurement ».

Le plan O sera présenté ce jeudi 25 mai au Conseil municipal de Besançon. Face à des épisodes de sécheresse qui s’annoncent de plus en plus intenses, la ville de Besançon s’y prépare dès maintenant à travers ce dispositif. Il prévoit 24 mesures destinées à préserver l’eau tout en investissant dans des infrastructures pour relever le défi du changement climatique. Ce plan d’urgence sécheresse va se décliner en quatre engagements : anticiper les effets du changement climatique, accélérer notre adaptation, prendre soin des habitants du territoire et agir ensemble.

 

Un constat alarmant

Chaque année, et de plus en plus régulièrement, la problématique de l’eau interroge sérieusement. Si l’on peut être amené à penser que l’asséchement des rivières ne concerne que le sud de l’hexagone ou les zones plus arides, notre territoire est bel et bien concerné. « Certains s’en sont rendus compte seulement l’année dernière, et ne pensaient pas qu’une rivière comme le Doubs pourrait un jour se retrouver complétement asséchée dans certaines zones de notre département » indique Christophe Lime, conseiller municipal et vice-président du Grand Besançon en charge de la gestion de l'eau potable et des eaux fluviales. « En 2050, il manquera 2 milliards de m3 d’eau en France si on continue avec les usages qu’on en a actuellement” explique Anthony Poulin, adjoint en charge des finances et du développement durable à la ville de Besançon. A travers ce plan, la maire de Besançon souhaite agir avant les arrêtés sécheresse, pris bien trop tard chaque année selon elle, en trouvant comment prélever le moins possible d’eau pour que les recharges soient les plus optimisées dans ce contexte climatique crucial. « Il s’agit d’un plan structurel qui répond à des besoins immédiats, mais aussi à moyen et long terme” explique Anne Vignot. « Cela nous amène à repenser l’ensemble de nos politiques afin d’être en cohérence avec les 24 mesures que concerne ce plan qui n’est qu’un début » poursuit la maire de Besançon. Le plan O va également engager la Ville vers une progression d’investissements et réintéroger l’État pour un certain nombre de mesures, comme l’emploi d'eau de récupération pour les chasses d’eau ou encore la pertinence de la saisonnalité des compétitions sportives. 

 

Christophe Lime, conseiller municipal et vice-président du Grand Besançon en charge de la gestion de l'eau potable et des eaux fluviales : 

 

Plusieurs moyens pour économiser l’eau 

En 20 ans, la ville de Besançon a diminué de 20 à 25% sa consommation d’eau, mais ce chiffre stagne depuis maintenant quelques années alors que la sécheresse a fait de la gestion de l’eau une urgence pour tous les territoires. Les points de captage sont situés à Novillars dans la nappe sous le Doubs, et à Chenecey-Buillon sur la rivière La Loue, et le niveau des nappes phréatiques est remonté au mois d'avril dans le Doubs, mais ne sera sans doute pas suffisante pour affronter l'été sans avoir de restrictions d'eau.

Parmi les engagements listés dans ce Plan O, la cité comtoise envisage plusieurs pistes d’économies à tous les niveaux. Que ce soit détecter les fuites d’eau, installer des récupérateurs d’eau de pluie, végétaliser et désimperméabiliser, ou en cas de tension sur la ressource, réduire la consommation du centre de lavage des véhicules municipaux, proposer des équipements sportifs ne nécessitant pas d’arrosage l’été, se doter de matériel plus économe en eau pour nettoyer les piscines et limiter l’apport en eau pour celles-ci. Par ailleurs, la collectivité souhaite poursuivre son travail sur les espaces verts, en plantant plus de vivaces et tendre vers l’autonomie hydrique des plantations. Le Grand Besançon Métropole s’équipe également de compteurs communicants pour mieux comprendre et analyser les usages de l’eau. Le prix de l’eau est revu chaque année et une réflexion sur une saisonnalité des prix de l’eau pourrait être lancée. L’agglomération pratique déjà la tarification progressive avec les trois premiers mètres cube gratuit, puis un prix plus haut au-delà des 100 m3 de consommation.

 

A quoi la ville de Besançon devra s’adapter en 2050 ?

 Les simulations de Météo-France réalisée pour la ville de Besançon reflètent bien cette réalité. Les températures moyennes vont augmenter d’environ deux degrés d'ici 2050 et Besançon devrait connaître une hausse d’une vingtaine de jours où la température dépassera 25 degrés, ainsi que deux à trois jours en plus par an où le mercure dépassera les 35 degrés. Les vagues de chaleur seront trois fois plus nombreuses et les précipitations seront légèrement en hausse, mais réparties inégalement sur l’année, avec des étés plus secs, des hivers plus humides, des sécheresses plus fréquentes. « Deux problèmes seront à gérer : le pas assez d’eau avec des sécheresses, et le trop d’eau avec des inondations » indique Christophe Lime.

 

Pour découvrir quel sera l’impact du changement sur votre commune :

https://meteofrance.com/climadiag-commune

 

La Bourgogne-Franche-Comté subit actuellement une sécheresse hivernale intense. Il n'a pas plu de façon significative depuis le 21 janvier en France. Un record de 31 jours consécutifs, du jamais vu en hiver selon Météo France qui s'inquiète des conséquences sur les sols déjà gravement asséchés cet été. Si le printemps ne s’annonce pas pluvieux, de graves conséquences sont à craindre pour les nappes phréatiques.

Le collectif SOS Loue et Rivières Comtoises tirait la sonnette d’alarme la semaine dernière suite aux vagues successives de mortalités de poissons. L’assainissement, la pollution industrielle, le traitement du bois et toutes les pollutions agricoles étaient pointés du doigt. Désormais, une autre cause vient s’ajouter à la liste. La France traverse actuellement une période de sécheresse hivernale préoccupante, avec un record de 31 jours consécutifs sans précipitation d'envergure. En un mois, sur l'ensemble du pays, le cumul des précipitations a à peine dépassé les 7 mm. Dans un contexte où les rivières comtoises subissent les diverses pollutions, cette problématique du manque d’eau pourrait encore plus les fragiliser. « Nous avons un problème de qualité d'eau, et va s'ajouter à cela un problème de quantité d'eau avec le dérèglement climatique. On voit bien que les nappes phréatiques ne se remplissent pas. Les récentes photos du lac de Vouglans en témoignent. C’est une catastrophe, ça ne se remplit pas » indique Manon Silvant, du collectif SOS Loue et Rivières Comtoises.

Jusqu'à présent, la plus longue période sans pluie avait eu lieu entre le 17 mars et le 16 avril 2020. Même si quelques averses sont attendues demain après-midi sur la région, les sols nécessitent des pluies d’envergure. D’autant plus que cette ressource nous est essentielle car nous la consommons. Une raison supplémentaire pour prendre soin des cours d’eau. « Si cette sécheresse perdure, finalement, la seule eau qui restera dans le Doubs, comme du côté de Pontarlier, sera celle qui sort de la station d’épuration. C'est déjà presque le cas dans certains endroits. L’eau est prélevée directement dans les rivières, notamment sur Besançon et sur Montbéliard, dans la Loue et dans le Doubs. Il faut absolument s'en préoccuper c'est de notre devoir à tous » explique Manon Silvant.

 

Manon Silvant, du collectif SOS Loue et Rivières Comtoises : 

 

Le Préfet du Doubs a décidé de lever l’ensemble des restrictions, liées à l’usage de l’eau,  sur le territoire du département du Doubs. Les débits des cours d’eau sont remontés, les nappes connaissent actuellement un accroissement de leur niveau et il n’existe plus de difficulté pour l’approvisionnement en eau potable des communes. Malgré cette situation favorable, le représentant de l’état appelle « tous les usagers à la vigilance et au civisme afin de préserver cette ressource ».

Compte tenu de l’amélioration de la situation, le préfet du Jura allège les mesures de restriction temporaire des usages de l’eau. Concernant la ressource en eau superficielle, les épisodes pluvieux réguliers commencent à résorber le déficit cumulé depuis le début de l’année. Mais la quantité d’eau enregistrée n’est pas homogène sur tout le département.

Pour la ressource en eaux souterraines, les précipitations ont seulement permis de stabiliser la situation observée début août, voire de légèrement l’améliorer. Toutes les informations précises sont à retrouver sur le site internet de la préfecture du Jura.

Dans le Jura, les épisodes pluvieux depuis  la mi-août ont commencé à améliorer la situation hydrique du département. Dans ces conditions, le Préfet a pris la décision d’alléger certaines mesures, mais cette amélioration reste encore « fragile ».

Ainsi, concernant les eaux superficielles, la vigilance s’abaisse au niveau « alerte renforcée », à l’exception du bassin de la Seille et des affluents de la Loue. Pour les eaux souterraines, la vigilance reste au niveau « alerte ».

Toutes les informations sont à retrouver sur le site internet de la préfecture du Jura : https://www.jura.gouv.fr/Actualites/Breves/Secheresse-arrete-de-restriction-des-usages-de-l-eau-de-niveau-Crise?fbclid=IwAR2GpNmzMtIaWi1vSWLCh68nxRfSVhb9d5CAZSgcmuEoUcI2-J7qjCraGEA

Les orages récents ont permis d’apporter des cumuls de pluie significatifs sur une partie du département sans pour autant être suffisants pour ne plus être attentif à la situation. Mais il est désormais possible d’alléger les mesures de restriction d’usages de l’eau sur tout le département, mis à part sur la zone de gestion de l’Allan partagée avec le Territoire de Belfort.

Le préfet du Doubs, Jean-François Colombet a décidé de passer les trois zones de la Haute-Chaîne, des Plateaux calcaires du Jura et des Moyennes vallées du Doubs et de l’Ognon au niveau « Alerte renforcée ». Cela entraîne la mise en application de mesures moins contraignantes qu’au niveau « Crise ». Ces mesures de restriction visent toutes les catégories d’usagers : entreprises, agriculteurs, collectivités, particulier, et sont détaillées sur le site Internet de la préfecture du Doubs.

Des contrôles seront toujours réalisés par les services afin de s’assurer de la bonne application des restrictions sur l’ensemble du département. Par ailleurs, les maires peuvent prendre par arrêté municipal des mesures de restriction plus contraignantes et adaptées à la situation locale, en fonction de l’état des ressources en eau du territoire communal, sur le fondement de la salubrité et de la sécurité.

Jean-François Colombet souligne que les mesures mises en place après la sécheresse de 2018 ont porté leurs fruits mais que les milieux aquatiques ont fortement souffert. Face au changement climatique qui pourrait transformer l’été exceptionnel de 2022 en un phénomène courant, il appelle tous les usagers à poursuivre leurs efforts pour améliorer notre sobriété hydrique dans les années à venir. Des travaux seront initiés dès l’automne pour améliorer la gestion de la crise sécheresse pour les années suivantes au regard du retour d’expérience de cette année.

La préfecture du Doubs rappelle que, malgré les averses orageuses régulières, le classement en « crise » reste d’actualité dans le département. Les restrictions imposées liées à l’usage de l’eau sont maintenues. Le communiqué préfectoral précise que « les nappes phréatiques ne sont pas sensibles à des précipitations ponctuelles, surtout dans le contexte actuel de sécheresse des sols particulièrement forte ».

Le préfet du Doubs a pris un arrêté interdisant la pêche sur l’ensemble des cours d’eau de première catégorie du département du Doubs jusqu’au 18 septembre, qui correspond à la fermeture de la pêche en première catégorie. C’est la situation hydrologique actuelle et la sensibilité particulière des espèces présentes dans les eaux qui ont conduit le représentant de l’état à prendre cette décision.

Il est également demandé d’éviter certaines pratiques comme la baignade ou la randonnée aquatique pour éviter de générer du stress chez les poissons présents dans les zones refuge. Par ailleurs, en en fonction du débit des rivières, des arrêtés préfectoraux permanents limitent l’exercice de la navigation de plaisance sur les secteurs les plus sensibles du Doubs et de la Loue.