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Une minute de silence sera rendue à Samuel Paty et Dominique Bernard ce lundi 14 octobre dans les collèges et lycées. Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie, a été décapité à la sortie de son collège, en 2020. Quant à Dominique Bernard, professeur de français, il a été assassiné à Arras, dans le Pas-de-Calais, en 2023.

Le tribunal pour enfants de Paris a condamné hier six collégiens, âgés entre 13 et 15 ans, impliqués dans l’assassinat de Samuel Paty en 2020, commis  par un jeune djihadiste, à des peines de quatorze mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme, aménagées sous bracelet électronique. Un autre procès se tiendra fin 2024. Il concernera les huit adultes impliqués également dans cette affaire cette fois-ci.

Ce lundi s’ouvre, à huis clos devant le tribunal pour enfants de Paris le procès de six collégiens pour leur implication dans l’assassinat du professeur Samuel Paty. Il se tiendra jusqu’au 8 décembre. Rappelons que cet enseignant de 47 ans avait été poignardé, puis décapité, en octobre 2020, à proximité de son collège, dans les Yvelines. Ces six individus étaient scolarisés dans l’établissement où enseignait la victime.  Cinq d’entre eux comparaissent pour association de malfaiteurs en vue de préparer un délit. La sixième pour dénonciation calomnieuse.


Selon des chiffres de l’Education nationale, 605 sanctions ont été prononcées après les incidents survenus lors des hommages, organisés dans les établissements scolaires, aux professeurs Dominique Bernard et Samuel Paty, en octobre dernier. 85 exclusions définitives ont été enregistrées. Ces décisions émanent de conseils de discipline qui se sont tenus au retour des vacances de la Toussaint.

Près de 3 ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, l’École a été confrontée une nouvelle fois à un acte terroriste. Le 13 octobre, Dominique Bernard, professeur de lettres au lycée d’Arras a été tué par un ancien élève fiché S. Trois autres membres de la communauté éducative ont été blessés. Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, a décidé que des rassemblements seraient organisés ce lundi, dans tous les collèges et les lycées de France.

 

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C’est le collège Victor Hugo à Besançon que les élus ont choisi pour aller se recueillir. Les députés Éric Alauzet et Laurent Croizier, le sénateur Jacques Grosperrin ou encore la présidente du département du Doubs Christine Bouquin se sont déplacés. A 14h, après un hommage rendu par Jean Broyer, le proviseur du lycée Victor Hugo à Besançon, c’est Patrice Durand, inspecteur d’Académie du Doubs, qui a conclu son discours par une citation de Robert Badinter avant de respecter une minute de silence en mémoire des victimes des attentats commis contre l’École. Plus de mille élèves étaient rassemblés dans la cour, pour rendre hommage à Dominique Bernard et Samuel Paty.

 

Patrice Durand, inspecteur d’Académie du Doubs : 

 

Il y a deux ans, Samuel Paty était assassiné aux abords de son collège de Conflans Sainte-Honorine. A cette occasion, ce matin, au collège Victor Hugo de Besançon, Nathalie Albert Moretti, Rectrice de la région académique Bourgogne-Franche-Comté et de l’académie de Besançon, participera à un temps d’hommage. Il se traduira par une minute de silence et d’une séance d’éducation morale et civique.

L’Intersyndicale des Personnels de l’Éducation Nationale de l’académie de Besançon se félicitent « du retour à la raison » du rectorat, autorisant Jean-Christophe Peton à retourner devant ses élèves du lycée du Bois de Mouchard. Le professeur de lettres avait été suspendu à titre provisoire pour avoir mis en cause le rôle de l'Éducation nationale lors de l’affaire Samuel Paty. Pour autant, ils tiennent à réaffirmer leur incompréhension face à une réponse qu’ils jugent inappropriée, alors que le débat autour des conditions de l’hommage à Samuel Paty était l’occasion pour l’Institution, selon eux, de répondre aux questionnements et aux inquiétudes des personnels.

L’intersyndicale souhaite que soient tirées toutes les conclusions de cet épisode fâcheux afin qu’il puisse être le départ d’une véritable relation de confiance entre l’Administration et ses enseignants afin de faire vivre au quotidien la liberté d’opinion et d’expression.

Le 14 octobre dernier, sur la plateforme Pronote et sur son compte Twitter, le professeur avait réagi à l’organisation d’une minute de silence en hommage à Samuel Paty, un an après son assassinat :

 « Avant d’être égorgé, Samuel Paty a été abandonné par sa hiérarchie, l’Éducation nationale et ses sbires, et même tancé pour avoir montré des caricatures qui pouvaient heurter X ou Y ou Z. Aujourd’hui, la même hiérarchie nous intime une minute de silence pour lui rendre hommage. Cette minute de silence, il faut la faire, pour lui, évidemment. Mais ne soyons pas dupes de l’hypocrisie de l’institution et de ses relais. » 

Ce vendredi 15 octobre, un hommage a été rendu dans les établissements scolaires de France à Samuel Paty, à la veille du 1er anniversaire de son assassinat. En présence de Jean-François Chanet, Recteur académique Bourgogne Franche-Comté, et Jean-François Colombet, préfet du Doubs, un hommage s’est tenu à la cité administrative Sarrail, futur site du rectorat de l’académie de Besançon.  Des enfants de l’école Granvelle et des lycéens de Jules Haag avaient fait le déplacement.

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A cette occasion, le Recteur et le Préfet ont inauguré un patio en mémoire de l’enseignant, professeur d’histoire géographie et d’enseignement moral et civique, assassiné le 16 octobre 2020 par un terroriste islamiste pour avoir enseigné et défendu les valeurs de la République dont la liberté d’expression.

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« Touché, meurtri, envahi par la colère »

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Le Préfet du Doubs s’est dit « touché, meurtri et envahi par la colère ». Néanmoins, le représentant de l’état a rappelé son attachement au maintien « des valeurs républicaines » qui fondent notre société. Et de poursuivre : « l’école est un lieu de ressource, d’émancipation des hommes et un rempart contre l’ignorance, l’obscurantisme, le racisme et toutes les dérives misérables ». Jean-François Chanet s’est dit déterminé à lutter contre l’obscurantisme. Il veut allier les actes à la parole et à la pensée. « L’école doit continuer à préparer les jeunes à devenir des citoyens ».

Le reportage de la rédaction / Des enfants de l'école Granvelle, un lycéen de Jules Haag et Jea-François Chanet

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