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Cette année, la saison des vendanges arrive beaucoup plus tôt que prévu. Si cette précocité due au changement climatique inquiète les vignerons, l'inquiétude est aussi de savoir s'ils arriveront à vendanger tous leurs raisins à temps. Tous les postes de vendangeurs sont loin d’avoir trouvé preneur. Une situation qui ne rassure pas les viticulteurs, d’autant plus que l’année fut difficile avec les très fortes chaleurs et une sécheresse des plus intenses. Nous avons rencontré Patrick Clavelin, un des gérants du domaine Hubert Clavelin à Le Vernois dans le Jura.

 

Une rude saison

Un été caniculaire et une sécheresse qui s’installe et s’éternise ; tels sont les éléments qui poussent les viticulteurs à entrevoir des premières vendanges dès la mi-août. « On a tous le même problème en agricole comment viticole, c'est la sécheresse. Normalement la vigne adulte ne craint pas trop la sécheresse parce qu'elle est enracinée très profondément. Elle peut aller à des endroits jusqu'à 5-6 mètres. Par contre elle craint la canicule, parce que ça l'empêche de respirer et de transpirer le matin. Il n’y a pas de pas de rosé le matin alors qu’elle s’en nourrit beaucoup. Les jeunes vignes qui ne sont pas enracinées très profondément ont souffert, et souffrent encore. Donc on va être obligé de précipiter un peu les vendanges parce que les pieds sont très à mal, et puis les raisins deviennent flapis, ça va être compliqué Â» explique Patrick Clavelin.

 

Des vendanges dès la fin de semaine ?

Si quelques domaines jurassiens ont déjà débuté leurs récoltes, celui d’Hubert Clavelin projette des premières vendanges dès la fin de semaine. « On a eu les résultats des premiers prélèvements pour savoir à peu près où on en était au niveau des sucres qui sont l'alcool probable. Les raisins ont varié et c'est un peu hétérogène dans les mêmes vignes et puis dans les mêmes pieds. Donc ça va se niveler, je pense, avec le petit coup d'eau qu'on aura et le pronostic en accord avec les services de la préfecture. Je pense qu’on devrait commencer soit en fin de semaine, mais surtout le gros du lot à partir de lundi prochain Â» souligne le viticulteur.

 

Un cruel manque de main d’œuvre

Cette année, en plus de la problématique de l’eau, de la sécheresse et de la canicule, l'inquiétude est aussi de savoir si les viticulteurs trouveront assez de personnel afin de récolter tous leurs raisins à temps. Depuis plusieurs années, une pénurie de saisonniers se fait ressentir. Tous les postes de vendangeurs sont loin d’avoir trouvé preneur. « C'est vrai que c'est un petit peu de notre faute, on vendange maintenant en même temps que le sud de la France et que la vallée du Rhône. Certains saisonniers faisaient la saison complète en commençant dans le midi, puis dans la vallée du Rhône, dans le Beaujolais, et puis ils finissaient chez nous et enfin en Alsace. Mais maintenant les vignobles septentrionaux dont on fait partie, sont vendangés pratiquement en même temps que les autres à cause du dérèglement climatique, et c'est vrai que ça pose problème. En plus de ça, pour les quelques vendangeurs qui doivent se loger sur la région, ils sont en concurrence avec les estivants qui sont encore là dans les campings, maisons d'hôtes et gîtes Â».  

 

Patrick Clavelin : 

 

Après avoir traversé un hiver glacial à cause de la fermeture des remontées mécaniques, la station de Métabief ouverte depuis le mois de mai a connu un bon début de saison. Le beau temps et les touristes sont au rendez-vous, et peuvent profiter pleinement des activités estivales proposées. La rédaction a rencontré Sylvain Philippe, directeur de la station, pour faire le point.

 

Les activités praticables sur la station

 

« On a fait un joli début de saison, bien aidé par un mois de mai qui était plutôt clément sur les week-end Â» souligne le directeur de la station. Ce que je retiens, c’est que tous ceux qui viennent sont très contents de ce qu’ils trouvent à Métabief, et à priori sont satisfaits de ce qu’on leur propose Â» poursuit-il. Et été comme hiver, de nombreuses pratiques sont possibles sur ce domaine du Haut-Doubs. Pour ce qui est de la période estivale, il est possible par l’intermédiaire du télésiège du Morond de pratiquer de la descente de VTT, accessible à toutes et à tous. « Il n’est pas nécessaire d’être un grand bikeur, un grand spécialiste, ce n’est pas réservé à l’élite sportive. On peut tout à fait venir découvrir en famille, à partir du moment où on sait faire du vélo sans roulette, et si on sait freiner Â» affirme Sylvain Philippe en souriant. Le lac d’altitude situé au sommet du Morond permet aussi de venir pêcher dans un cadre naturel splendide, et de repartir avec son panier de poissons, en cas de pêche fructueuse. Et évidemment, la luge d’été cette activité accessible seul à partir de 8 ans, accessible par le télésiège de la Berche, permet de dévaler en famille 2 pistes de 600m à partir de 13h.

 

« Ce qu’on essaye de maintenir c’est la satisfaction des clients qui viennent, certes au niveau technique mais aussi de l’accueil. On a tous été en manque de contact humain, de sourire derrière des masques parfois difficiles à détecter, et notre prétention, notre valeur ajoutée, c’est d’essayer d’avoir cet accueil, ce sourire, cette qualité dans la relation humaine. C’est quelque chose d’extrêmement important à la station de Métabief Â» Sylvain Philippe, directeur de la station de Métabief

 

Une démarche pérenne pour les saisonniers

 

« Nous avons été extrêmement impactés cet hiver, puisqu’il a été décidé que nous ne pourrions pas ouvrir les remontées mécaniques. L’impact a été terrible. Nous n’avons fait aucun chiffre d’affaires.  On espère vraiment que ça ne se reproduira pas sur l’hiver qui arrive Â» confie Sylvain Philippe. Pour autant, la station a gardé tous ses saisonniers, et tient à poursuivre et pérenniser cette démarche. Le directeur de la station explique « qu’historiquement le métier cherche à fidéliser les saisonniers, et encore plus sur Métabief Â». Une philosophie possible grâce à la convention collective, permettant un phénomène de « reconduction Â», qui se traduit par une priorité de réembauche de saison en saison, à partir du moment où celles réalisées précédemment par le saisonnier sont positives. « Tant que le saisonnier veut venir travailler, et qu’il travaille bien, il a sa place à Métabief Â» explique Sylvain Philippe. Et dans un second temps, grâce à la stratégie de montée en compétences et de formation mise en place sur la station. « Nous mettons plus de 3% de notre masse salariale en formation, pour que les gens grandissent, renforcent, acquièrent de nouvelles compétences, qu’ils soient intéressés, viennent et reviennent travailler à Métabief Â» poursuit le directeur. Relatant les paroles d’Elisabeth Borne, ministre du travail, Sylvain Philippe explique qu’il a été possible d’embaucher tous les saisonniers lors de cet hiver et pendant cette crise Covid, quitte à les mettre en activité partielle en cas d’absence d’activité commerciale. Ce qui a été le cas, et donc ce qui a été mis en place sur la station de Métabief, pour l’intégralité des saisonniers reconduits.

 

L’avenir de la station ?

 

« Nous sommes arrivés à un certain niveau de maturité au niveau des pistes de VTT Â» souligne Sylvain Philippe. Peu de changement donc cet été, mais un entretien rigoureux de réfection des pistes, pour essayer de maintenir le niveau et la qualité de ces dernières. Au sujet de la « transformation Â» de la station, qui devrait intervenir d’ici quelques années afin d’ériger ce site dans une stratégie 4 saisons, le directeur ne s’affole pas. « On va chercher à se diversifier et à s’adapter un peu au contexte actuel, mais pour le moment de beaux jours sont encore devant nous, que ce soit été comme hiver. Même si une stratégie de transition est enclenchée, l’activité hivernale ou estivale est encore bien présente Â».

 

Sylvain Philippe, directeur de la station de Métabief :