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Concernant la réforme des retraites, la fédération du Jura du Parti Socialiste fait savoir « qu’elle s’oppose à cette réforme brutale et injuste qui pénalisera en priorité celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt Â». Elle appelle « à la mobilisation autour des organisations syndicales du 19 janvier prochain Â». Et de terminer : « Alors que la viabilité de notre système de retraites par répartition n’est pas menacée, aucune urgence n’impose de repousser l’âge légal de départ à la retraite Â».

La reforme des retraites et l’allongement du temps de travail qui en découle ne passent pas. L’âge légal de départ à la retraite passera à 64 ans en 2030. La durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein sera  de 43 ans dès 2027 et non plus 2035. Hier, les syndicats ont fait bloc et se sont empressés d’annoncer qu’ils s’opposaient aux décisions prises par l’exécutif.  Pour Julien Juif du syndicat Solidaires, les 13 milliards d’euros que le gouvernement présente comme nécessaire pour financer les retraites d’ici 2030, est « une aberration Â». Il rappelle qu’une meilleure répartition des richesses créées permettraient d’équilibrer le dispositif. Il met en parallèle les « 80 milliards d’euros,  encaissés par les actionnaires des entreprises françaises en 2022 Â». « Tout cela nous fait bien doucement rigoler Â» explique le syndicaliste.

Solidaire demande le retour à une durée de cotisation à 37 ans 1/2. Ce qui est bien éloigné du discours prononcé hier par la Première Ministre Elisabeth Borne.  Â« A un moment donné, il va bien falloir faire quelque chose. Il est inconcevable que des entreprises se gavent à coups de milliards et que des gens n’arrivent pas à terminer les fins de mois Â» explique-t-il. Et de poursuivre : « de l’argent, il y en a. Il faut simplement le répartir Â». Julien Juif rappelle que l’allongement du taux de cotisation est une totale hérésie. D’autant plus que les trajectoires de fin de carrière sont difficiles. Certains, en fonction de leur lieu d’exercice, étant remerciés, en raison de leur aptitude à poursuivre leur emploi pour des raisons médicales ou autres.

L'interview de la rédaction / Julien Juif

Dimanche la France connaîtra son ou sa présidente de la République pour les cinq prochaines années. Mais encore nombreux sont les électeurs indécis à l’aube de cette deuxième échéance. A l’issue du premier tour, l’abstention se situait à 26 % des inscrits sur les listes électorales, soit 12,8 millions de personnes. Qu'en sera-t-il dimanche, alors que de nombreuses manifestations se sont tenues en opposition aux deux candidats restants, mais qu’une multitude de personnalités appellent tout de même à faire barrage à l’extrême droite ?

 

Martine Chevillard, retraitée de l’union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires, qui s’était opposée au programme d’Emmanuel Macron il y a quelques semaines, était déconfite le soir de l’annonce des résultats du premier tour. Pour elle comme pour la rue qui grondait ce week-end, cela revient à choisir « entre la peste ou le choléra Â», notamment concernant les retraités. Comme l’explique Martine Chevillard, les deux programmes négligent complètement cette population, représentant 17 millions de Français. Mais selon elle, celui de la candidate du Rassemblement National est encore plus alarmant. « Le danger que peut représenter le programme de l’extrême droite pour des retraités est profond. Leur projet, basé sur l’exclusion et la haine, concerne autant les vieux que les étrangers. On sera dans le collimateur de la même façon. Quand on voit la gestion des municipalités aux mains du Rassemblement National, la première chose que toutes les municipalités ont fait, ça a été de supprimer toutes les lignes correspondant à des engagements sociaux. Les étrangers qui arrivent ne viennent pas pour les cotisations sociales, ils viennent pour sauver leur peau. Alors ce sera non, non et non Â».

 

« Cette situation est désastreuse Â»

 

« Nous, les retraités, sommes angoissés. Très angoissés Â» murmure Martine Chevillard. Car le prochain quinquennat laisse planer une situation menaçante pour les retraités. Ils sont 17 millions en France, dont 5 millions qui connaissent des difficultés financières, et 1 million à vivre sous le seuil de pauvreté. « On a fait le bilan de ce qu’on a subi pendant 5 ans, sous le gouvernement ultra libéral de Macron. Et ce bilan est tellement affligeant qu’on a dû revenir sur toutes les agressions que l’on a subies Â». Hausse de 25% de la contribution sociale généralisée, gel de la revalorisation des pensions deux années de suite, augmentation des inégalités sociales en règle générale, la liste est longue. « Combien de retraités ont désormais recours au restaurant du cÅ“ur, au secours populaire. C’est affligeant et contradictoire avec ce que Macron disait lors de son élection : Avec moi, le pouvoir d’achat des retraités sera préservé. Encore un mensonge Â». Pour Martine comme pour de très nombreux Français, il n’y aura pas d’issue heureuse ce dimanche, mais il faudra pourtant faire un choix. Un choix qui, on l'espère, considérera cette majeure partie de la population, parfois oubliée, négligée et délaissée, et qui aura besoin du soutien et de l’accompagnement d’une nation et d’un gouvernement sur lesquels elle pourra compter.  

En plein départ en vacances des Français, le délicat sujet de la réforme des retraites et de l’éventuel report de l’âge de départ à 64 ans suscitent de nombreuses réactions. Les syndicats et les concernés ne sont pas indifférents à ce qui se passe actuellement dans le pays. La rédaction a rencontré José Avilès, le secrétaire départemental de la CGT.

La CGT invite le gouvernement à s’ouvrir et à écouter les syndicats qui ont des propositions à formuler sur le sujet. Pour le responsable doubiste, dans un contexte où les jeunes ne trouvent pas de travail, d’autres choix politiques et sociétaux, préservant le système par répartition actuel, sont possibles. Pas question également d’accepter les sempiternels arguments concernant le déficit du régime des retraites, après les 550 milliards d’euros donnés aux entreprises durant la pandémie « sans garantie ».

« Il faut revenir à la réalité. Il faut arrêter de faire travailler les gens tardivement. Ils espèrent à une vie après la retraite. Ils espèrent vivre décemment du fruit de leur travail » complète M. Avilès. Et de conclure : « Il y a quelque chose qui ne va pas. On est encore complètement en décalage. Partir à la retraite à 62 ans, c’est déjà énorme. A la CGT, nous préconisons un départ à 60 ans ».
La rentrée sociale devrait être agitée en France. D’autant plus qu’une grande échéance électorale se profile en 2022. Emmanuel Macron et le gouvernement le savent très bien.

L'interview de la rédaction  / José Alvilès, secrétaire départemental de la CGT