Ce jeudi, dans le cadre des intempéries neigeuses et de la vigilance « orange », liée à la neige et au verglas, les sapeurs-pompiers du Doubs sont intervenus une dizaine de fois pour des accidents de la circulation routière. Ces faits ont été enregistrés entre 13h et 17h. Les secouristes ont constaté des conditions de circulation difficiles, voire impossibles par endroits.
Les récentes chutes de neige et la mobilisation des équipes ont permis l’ouverture du domaine skiable alpin de Métabief cette semaine. Le secteur Super Longevilles a ouvert ce jeudi 11 janvier. Depuis ce vendredi, c’est le secteur de Métabief qui a ouvert, et demain tout sera mis en œuvre pour que celui de Piquemiette ouvre également. La météo annonçant du beau temps, les skieurs devraient pouvoir profiter de très belles conditions de ski avec de jolis paysages enneigés.
« On a un réchauffement climatique. Ce n’est pas une théorie, c’est une réalité. Une réalité, aujourd’hui en France de 1,7° d’augmentation moyenne » souligne Christophe Béchu. Les températures montent, les hivers s’adoucissent, la neige se fait de plus en plus rare au fil des années, comment peuvent survivre les stations de montagnes à long terme dans ces conditions ? C’est pourquoi le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires était en déplacement dans le Doubs ce lundi. Afin de rappeler le soutien de l’Etat auprès de la station de Métabief, engagée depuis 2015 dans son vaste plan d’adaptation au réchauffement climatique à travers un domaine quatre saisons, le ministre en faisant un exemple à appliquer partout en France. Comme Christophe Béchu l’affirme, nous n’en avons pas fini avec l’addiction aux énergies fossiles, l’année 2022 battant même des records d’achats de pétrole et de gaz. Dans un premier temps, il faut bien évidemment se battre sur la façon de limiter ce réchauffement. Mais il faut aussi s’adapter. « Regarder la réalité en face, et s’habituer à vivre avec des températures plus élevées » indique le ministre. Tout ça avec l’idée non pas de fermer les lieux touristiques, mais d’adapter ces lieux en faisant en sorte qu’ils aient un avenir tout au long de l’année. « Ce que je suis venu constater à Métabief aujourd’hui, c’est cet exemple d’anticipation. Nous ne sommes pas dans le déni. Puisque ça va arriver, qu’est-ce qu’on fait maintenant et comment on embarque la population ? Ce qui se passe à Métabief, c’est ce qu’on va devoir faire ailleurs en France, et pas uniquement pour les stations » poursuit Christophe Béchu.
« On le voit de manière très concrète avec la diminution de l’enneigement. Entre un tiers et deux tiers des stations seront confrontées, dans les 30 ans qui viennent, y compris à des altitudes plus élevées qu’en haute montagne, à des difficultés partielles ou récurrentes d’enneigement » explique Christophe Béchu. Comment réagir face à cette situation, et comment proposer des alternatives viables à ce qui se fait depuis des décennies sur ces territoires ? Cette année, le gouvernement va présenter son plan d’adaptation au changement climatique, une troisième version comprenant de nouvelles projections. Des perspectives qui intègrent également le plan « Avenir montagnes », présenté le 27 mai 2021, ayant pour objectif de construire un modèle touristique plus diversifié et plus durable pour les territoires de montagne. Il s’agit de développer des équipements touristiques durables deux ou quatre saisons, moderniser des équipements permettant la pratique d’une activité de neige, soutenir la transition écologique des activités touristiques, faciliter les mobilités des premiers et derniers kilomètres, et rénover les hébergements touristiques ou saisonniers.
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires :
Le Comité d’organisation de la Coupe du monde FIS de ski de fond de la Station des Rousses s’est réuni ce lundi 16 janvier à 9h avec la Fédération Internationale de Ski (FIS) et la Fédération Française de Ski (FFS). À la suite de cette réunion, la FIS a validé la tenue de l’événement du 27 au 29 janvier. Les prévisions météo annoncées vont permettre de mettre en place la piste pour ces coupes du Monde. « Pour l’ensemble du Comité d’organisation, c’est une immense satisfaction d’aller au bout de ce projet d’organiser une Coupe du monde de ski de fond sur la Station des Rousses. Grâce au froid et aux chutes de neige annoncées, ainsi qu’au travail des forces vives du Comité d’organisation et au délai supplémentaire accordé par la FIS, nous pouvons aborder la dernière ligne droite et serons à même de proposer aux athlètes des pistes préparées pour le début de semaine prochaine. Nous avons hâte d’accueillir sur le stade nordique des Tuffes, les amoureux du ski de fond et de vivre cette grande première sur la Station des Rousses » a déclaré Nicolas Michaud, directeur du Comité d’organisation.
La neige se fait désirer cette année dans le Massif du Jura comme partout ailleurs. Néanmoins, cette absence n’a pas empêché la station de ski de Métabief d’ouvrir ses portes du 17 décembre jusqu’au 1er janvier. Si cette ouverture était inespérée, quelques skieurs ont pu dévaler les pentes du Morond malgré une cruelle absence de neige et des températures frôlant les 15 degrés. Mais les activités nordiques et de glisse ne sont pas les seules à être proposées dans le Massif du Jura. Pour Julien Vrignon, directeur de l’office du tourisme du Pays du Haut-Doubs, bien d’autres alternatives sont possibles. Sites touristiques, fromageries, activités de pleine nature, VTT, marche à pied, tout est possible dans une station qui tend à devenir une station 4 saisons au fil des années.
Ces dernières semaines, les pistes étaient d’herbe, légèrement parsemées de neige de culture. Les flocons n’auront pas abondé en cette fin d’année, mais pas de quoi tirer la sonnette d’alarme pour Julien Vrignon, tant les alternatives sont nombreuses, au sein d’une station « de montagne » et pas uniquement une station « de sport d’hiver ou de ski ». Malgré une baisse de chiffre d’affaires par rapport au mois très enneigé de décembre 2021, le directeur de l’office du tourisme du Pays du Haut-Doubs se veut rassurant. « Au regard des dix dernières années, ce manque de neige n’est pas une situation exceptionnelle. Parce que sur la période de Noël ou sur le mois de janvier, on l’a déjà connu, on l’a déjà vécu. On a déjà eu des Noël sans neige. Cette saison, on en a eu pendant la première semaine des vacances scolaires où on a pu pratiquer assez facilement le ski alpin. Sur la deuxième c’était un peu plus réduit. Par contre on n’a pas eu d’activités nordiques proposées. Et pendant ces vacances de Noël, on a eu une offre touristique qui a pu « profiter » de ce manque de neige. Le Fort Saint-Antoine a fait le plein tout comme de nombreuses autres activités en extérieur. On a même eu des activités de VTT proposées sur la dernière semaine des vacances de Noël qui ont trouvé leur public » explique Julien Vrignon. « Quand il n’y a plus, ou pas suffisamment de neige pour pratiquer, ça se répercute sur d’autres activités, en intérieur ou en pleine nature » souligne le directeur de l’office du tourisme du Pays du Haut-Doubs.
« Le territoire du Haut-Doubs a quand même cette résilience qui est de plus en plus forte face à ce manque de neige. On est aujourd’hui sur un territoire qui est beaucoup plus réactif qu’il ne l’a été les années précédentes. Il y a cinq, dix ans, on était mois en capacité de réagir face à ce manque de neige. Et aujourd’hui, on se met en transition, et on transforme un peu notre modèle économique, tout en prenant en compte le changement climatique » Julien Vrignon, directeur de l’office du tourisme du Pays du Haut-Doubs.
Si les images des webcams déposées aux sommets des stations du Massif du Jura manquent cruellement de blanc, alors qu'à la même époque l'année dernière les pistes étaient bien garnies, il faudra s’habituer à ces situations. A Métabief, le changement climatique et l’incertitude de la météo dirige désormais la station vers une station de montagne, et plus uniquement sur une station de sport d’hiver ou de ski. « Le modèle est en train de se transformer, et c’est plutôt de bon augure. Alors ça exige et ça oblige évidemment tout le tissu économique à s’adapter. C’est un travail de fond qui s’engage individuellement pour chaque professionnel, qui lui, doit se poser des questions. Ensuite il doit trouver des réponses, en associant parfois des prestataires d’accompagnement. En tout cas, ça oblige à travailler de manière collective, afin de trouver des solutions qui correspondent aujourd’hui aux besoins des clients, même face aux aléas climatiques » explique le directeur de l'office du tourisme du pyas du Haut-Doubs. C’est l’ambition de la station de Métabief : devenir cette station de montagne où l’on peut pratiquer des activités de pleine nature toute l’année, en fonction des saisons, des opportunités qui se présentent, avec ou sans neige, avec ou sans beau temps, en intérieur comme en extérieur. « Je dirais aux touristes de venir et de revenir ! C’est ce qui est intéressant, on a un territoire avec une très forte capacité de réactivité, afin de proposer des activités très rapidement, avec neige quand il y en a, et sans neige quand il n’y en a pas » souligne Julien Vrignon.
Du 15 novembre au 15 avril, en période de chute de neige, le stationnement des véhicules est interdit de 2h à 7h du matin dans les rues de la ville. Les véhicules peuvent néanmoins stationner sur toutes les aires de stationnement publiques. Parmis les principaux parking :
- Les riverains, locataires, commerçants et entreprises ont l’obligation de déneiger les trottoirs aux abords de leur propriété et d’agir contre le verglas en privilégiant les solutions alternatives sans impact sur l’environnement : gravier, sable…
- Tous les véhicules doivent être munis d’équipements spéciaux tels que : chaînes, pneus neige ou pneus contacts.
- Les toitures doivent être équipées d’un dispositif empêchant la chute des blocs de neige ou glace sur la voie publique : arrêts neige, crochets à neige ou autre dispositif.
- Le dépôt de neige provenant de votre propriété ou d’un stationnement est interdit sur la voie communale.
- Les bacs à ordures ménagères ne doivent pas être déposés à un endroit où ils risquent d’être ensevelis ou endommagés et de gêner les opérations de déneigement.
En cas de neige ou de présence de verglas
Toutes les voies de la commune et les aires de stationnement sont dégagées dans un ordre précis qui respecte les priorités de circulation. En dessous de -5°C, le salage n’est plus efficace.
L’hiver approche et le département œuvre déjà à la stratégie de viabilité hivernale. Elle vise à maintenir la praticabilité des routes en période d'intempéries, généralement de novembre à mars, et consiste à traiter la neige et le verglas se déposant sur les routes. Des moyens importants, humains, matériels et financiers sont mobilisés chaque année par le département.
Chaque hiver nécessite de la part des usagers de la route des efforts supplémentaires de prévoyance et de prudence. Avant d’emprunter la route, il importe de bien s’informer sur les conditions routières que l’on peut rencontrer, de s’équiper et de respecter les recommandations d’usage. Une importante campagne de sensibilisation à la sécurité routière en condition hivernale est organisée par le département tout au long de l’hiver. Des panneaux seront mis en place le long des routes départementales dès le début du mois de novembre sur 34 sites. Ils se déclineront selon trois messages : « L’hiver, pensez à vous équiper », « L’hiver, adaptez votre conduite » et « État des routes, tenez-vous informés ».
En quelques chiffres, la viabilité hivernale, c’est :
3690km de routes départementales répartis en trois niveaux de service :
- Traitement hivernal renforcé : environ 860km
- Traitement hivernal standard : environ 2650km
- Traitement hivernal de proximité : environ 180km de routes les moins empruntées du Doubs
Mais aussi 240 agents mobilisés de novembre à mars, dont 153 chauffeurs d’engins de déneigement, 12 cadres coordinateurs, 56 patrouilleurs, 3 contacts média et 16 cadres de permanence.
1000 à 1500 patrouilles chaque hiver, 1500 à 2000 interventions d’engins de service hivernal du département, et plus de 200.000km effectués chaque hiver par les engins de service hivernal de la régie et des entreprises privées pour le déneigement et le traitement de routes départementales.
6100 tonnes de sel ont été épandues l’hiver dernier. Lors d’un hiver moyennement rigoureux, ce chiffre peut s’élever à 10.000 tonnes. 1000 à 1500m3 de saumure sont aussi épandues chaque hiver.
29 webcams sont implantées le long des routes départementales et consultables par les usagers sur www.inforoute25.fr.
Le budget est généralement estimé à 4 millions d’euros pour un hiver moyen. 4,2 millions d’euros qui ont été consacrés à l’hiver 2021-2022, hors frais de personnel et de matériel.
Florence Rogeboz, vice-présidente en charge des mobilités et infrastructures :