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À l’occasion de la Journée nationale de la laïcité, la Ville de Besançon a rendu hommage, ce 9 décembre, à un texte fondateur de la République française : la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Adoptée il y a 120 ans, cette loi garantit la liberté de conscience et pose un principe essentiel : chacune et chacun est libre de croire ou de ne pas croire, dans le respect de l’égalité républicaine. Réunis à la Maison de quartier de La Grette, élus, habitants, élèves et enseignants, sous l’égide de la Ville de Besançon et du collectif laïcité de la ville de Besançon,  ont participé à une cérémonie à la fois symbolique et pédagogique, rappelant que la laïcité demeure un socle vivant du vivre-ensemble.

Un arbre pour symboliser des valeurs déjà enracinées

Moment fort de cette commémoration : la désignation d’un « arbre de la laïcité ».  Cette année, la municipalité a fait le choix d’un arbre déjà existant, profondément enraciné, pour illustrer la solidité et la pérennité des valeurs laïques dans la cité. « Nous nous réunissons ici pour enraciner davantage encore ces valeurs, qui permettent de vivre ensemble en paix et en harmonie. La laïcité est trop souvent perçue de manière restrictive, alors qu’elle est avant tout une loi de liberté. » explique l’élue bisontine Valérie Haller.

L'interview de la rédaction : Valérie Haller 

La laïcité, une liberté avant tout

Lors de la prise de parole officielle, il a été rappelé que la loi du 9 décembre 1905 a permis la construction d’un espace commun, où les différences de convictions ne sont plus sources de division, mais compatibles avec la vie collective. « La laïcité n’est pas une opinion, mais la liberté d’en avoir une », a  souligné l’élue, reprenant une formule récemment affichée sur les tramways bisontins. Un message clair : la laïcité n’impose aucune croyance, elle les rend toutes possibles, dans le respect mutuel. Dans l’espace public et les services publics, ce principe garantit que toutes et tous sont accueillis de la même manière, sans distinction de religion, d’origine ou de conviction. Un fondement essentiel de l’égalité républicaine.

LAICITE BESANCON 3

 

Transmettre dès l’école

Au cœur de cette journée : les élèves. Depuis plusieurs années, de nombreuses écoles bisontines – à Dürer, Pergaud, Fourier, Brossolette, entre autres – travaillent activement sur le principe de laïcité. Lectures, écrits, débats et réflexions collectives permettent aux enfants de comprendre concrètement ce que signifie vivre ensemble. « La laïcité n’est pas un concept abstrait » explique Mme Haller. « C’est une pratique quotidienne : accueillir la différence, respecter les convictions des autres, même lorsqu’on ne les partage pas, et construire ensemble un espace commun. »

Une mobilisation collective tout au long de la journée

Les actions ne se sont pas limitées à la matinée. Cet après-midi, un spectacle théâtral sera proposé aux lycéens et lycéennes  afin de nourrir leur réflexion sur la liberté de conscience et l’engagement citoyen. Ces initiatives ont été menées en lien étroit avec le Collectif laïcité et de nombreux partenaires : l’Observatoire régional de la laïcité, Trajectoires Ressources, la Fédération Léo Lagrange, les Francas, Recidev, les CEMEA, la Ligue de l’enseignement et l’UNSS.

L'interview de la rédaction : danielle Dard

 

LAICITE BESANCON

 

Une valeur à faire vivre

À 120 ans, la loi de 1905 continue de susciter débats, interrogations et parfois incompréhensions. Pour la Ville de Besançon, l’enjeu est clair : accompagner enseignants et jeunes générations afin de redonner à la laïcité tout son sens positif. « C’est chez les plus jeunes que cette parole doit être portée », rappelle Mme Haller. « La laïcité est une richesse, une chance pour notre société. À nous de la faire vivre, de la transmettre et de l’expliquer, pour qu’elle reste un socle commun solide et partagé » a conclu Danielle  Dard, vice-présidente du collectif laïcité de la Ville de Besançon.

Dans le cadre de la journée nationale de la laïcité, un rassemblement s’est tenu ce matin à Besançon, place de l’Europe, dans le quartier Planoise, en présence d’Anne Vignot , maire de la Ville, des représentants de la municipalité, des collectivités locales, de l’état et de l’Education nationale. Sous l’arbre de la citoyenneté, qui avait été planté en 2021 par les enfants de l’école Durer, six classes de l’école Bourgogne ont récité des poèmes pour définir la laïcité et décliner la manière dont elle s’applique dans l’école publique qu’ils fréquentent.

L'interview de la rédaction : Ann Vignot

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Croyance et savoir

C’est tout l’enjeu de l’opération du jour. D’autant plus, au sein du quartier Planoise. La croyance et le savoir sont deux notions importantes, qui sont les grands enjeux du principe de laïcité. Pas question d’uniformiser la pensée et de bannir la pratique religieuse, l’objectif étant d’appréhender et de définir ces deux concepts, qui garantissent le vivre ensemble et le respect de tous. Le tout étant de transmettre ces valeurs afin qu’elles s’appliquent le mieux possible, tout en les différenciant dans un quotidien où tout se mélange, sans aucune nuance.

LAICITE VIGNOT 3

« L’état protège »

L’arrivée de la Maire de Besançon fait toujours son effet dans les quartiers bisontins. Sa présence semble rassurer et apporter une reconnaissance.  Les enfants et les adolescents s’inscrivent dans cette pensée. Pour Anne Vignot, l’écharpe tricolore, l’hôtel de ville, la fonction d’élus, … doivent apparaître comme les totems de notre société. Elles doivent porter les valeurs de la république, la solidarité, l’équité et le respect de toutes et de tous, dans un cadre, précisant les règles, assurant les libertés, l’écoute, le débat d’idées  et facilitant les échanges et le partage. C’est parce qu’elle croit en ces valeurs démocratiques qu’Anne Vignot prend soin d’accueillir des enfants au sein de l’Hôtel de Ville pour transmettre ces messages de paix et de tolérance.

Un apport sénatorial, issu d’une commission d’enquête, vient de mettre en lumière la « terrible solitude » des enseignants face aux menaces et agressions qu’ils subissent dans le cadre de leur métier. Il est pointé une « école de la République en danger », avec une remise en cause de ses valeurs. 38 recommandations ont été formulées à l’état pour mieux protéger les professeurs et défendre la laïcité. Cette instance avait été lancée après l’assassinat de Samuel Paty. Elle avait été renforcée après celui de Dominique Bernard à Arras.

Pour la journée nationale de la Laïcité du 9 décembre prochain, l’ALP (Association Laïque de Pontarlier) a choisi de rendre hommage à Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie sauvagement assassiné en 2020 devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine, où il enseignait.

L’ALP souhaite mettre en lumière le travail des enseignants lors de la journée nationale de la laïcité. Pour ce faire, des membres de l’association évoqueront sur la scène du théâtre du Lavoir à Pontarlier le quotidien d’un professeur de lettres en difficulté face à des élèves contestant son enseignement pour des questions religieuses. Cette représentation mélangera archives, témoignages, enquêtes et documents historiques, le tout entrecoupé d’interludes musicales assurées par les élèves et professeurs du conservatoire Elie Dupont.

Pour Karine Grosjean, présidente de l’ALP, cette soirée est l’occasion de rappeler qu’en 2022 la laïcité n’est pas toujours un acquis à l’école. Un débat sera organisé sur le thème de la laïcité dans l'enseignement après la représentation avec les membres de l'association.

« Hommage à Samuel Paty par l'ALP, vendredi 9 décembre à 20h30 au théâtre du lavoir, 2 rue Jeanne d'Arc à Pontarlier ». L'entrée pour cette soirée est libre.

L'interview de la rédaction / Karine Gosjean, Présidente de l'association Laïque de Pontarlier