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Le nombre de permis de construire s’inscrit encore à la baisse. Selon les derniers chiffres du ministère de la Transition écologique, 369.300 logements sont sortis de terre entre février 2023 et janvier 2024. Soit une baisse de 23,4% durant cette période. Tous les types d’habitat sont concernés. Un renchérissement des coûts du crédit,  une augmentation des coûts de construction et des prix des terrains et les difficultés pour contracter un emprunt sont quelques-unes des causes qui expliquent cette situation.

Les prix des biens immobiliers devraient poursuivre leur baisse amorcée l'année dernière. Au travers de leur baromètre publié ce mardi, le site spécialisé Meilleurs agents anticipe une baisse de 4% cette année. Il indique que cette chute est la conséquence d’un effondrement du nombre de ventes de logements anciens et de l’ajustement progressif des taux d’intérêt. En 2023, les prix avaient déjà baissé dans toute la France, les dix plus grandes villes enregistrant une baisse de 3,1% sur un an.

Dans le domaine de l’immobilier, la préfecture du Doubs fait savoir que les communes de Besançon et Pontarlier ont été reclassées en zone B1. Ce zonage classe chaque commune du territoire national dans une catégorie  en fonction du déséquilibre entre l’offre et la demande de logements. Les communes du Doubs étaient jusqu’à présent classées en zone B2 ou C, soit en zone de faible tension. Ce qui n’est plus le cas pour ces deux territoires, dont le niveau de tension est désormais supérieur à celui du marché.

Le marché de l’immobilier grimace. Les prix ont reculé de 0,4%, sur un an, partout en France dans les grandes villes françaises. Une tendance qui devrait se poursuivre dans les prochains mois. Le difficile accès au crédit pour les ménages, conjugué à la hausse des taux expliquent cette situation. Le nombre de transactions de logements anciens devrait passer sous la barre du million cette année. Soit une baisse de 20% par rapport à 2022. Selon meilleurs agents, les prix moyens sont, par exemple, repassés sous la barre symbolique des 10.000 euros par mètre carré à Paris

Les projets liés à l’immobilier se multiplient dans le Haut-Doubs. Nombreuses sont les communes à mettre à disposition du terrain pour y développer de nouveaux lotissements. Un moyen de répondre notamment à une demande qui explose et qui n’est pas sans conséquence sur les prix pratiqués. Rencontre avec Cyril Mattera, le directeur de l’enseigne l’immobilier pontissalien Â», qui a développé ses agences dans le Haut-Doubs.

Un marché difficile à gérer

Le temps passe, les saisons s’enchaînent mais une chose demeure : la pierre reste l’investissement privilégié des Français. Bonne pioche, car lorsque l’on constate les prix de l’immobilier dans le Haut-Doubs, et plus généralement à l’échelle nationale, on observe assez facilement qu’il s’agit du meilleur investissement à long terme. Une aubaine, donc, pour les agences immobilières ? Pas totalement. Si l’inflation des prix permet de réaliser des ventes plus conséquentes, elle nécessite néanmoins une certaine adaptation. Et quant aux agences, si elles ne veulent pas effrayer une partie de leurs clients potentiels, elles se doivent d’essayer de gérer au maximum l’explosion de la demande. Et parfois, cela reste compliqué nous avoue Cyril Mattera : Â« le marché va vite […] et aujourd’hui quand les gens nous demandent d’estimer une maison, il y a le prix qu’on estime et le prix qu’ils en veulent, donc des fois il y a des différences Â». « Parfois, je trouve certains prix démesurés Â» poursuit-il.

La faute aux frontaliers ?

C’est bien connu, la coopération frontalière n’est pas systématiquement tarie d’éloges. Et pour cause, les habitants de communes voisines voient leur vie quelque peu bouleversée. La raison principale ? Le salaire des frontaliers qui tentent de venir s’installer au plus près de leur lieu de travail, tout en gardant les pieds dans leur pays d’origine. Dans le Haut-Doubs, la réalité n’en est pas moins différente car il est clair que le dynamisme du marché résulte de sa proximité avec la Suisse. Un marché considéré comme un « marché à deux vitesses Â» par Cyril Mattera, et qui laisse malheureux les clients non-frontaliers, pour qui trouver un logement est désormais un véritable casse-tête. Mais le directeur d’agence tient à tempérer : Â« ce n’est pas dû qu’aux frontaliers Â», anticipant une probable future augmentation des taux.

L'interview de la rédaction