Choix du secteur :
Se connecter :
 

Concernant le drame qui a été découvert ce lundi soir à Grand’Combe Chateleu, près de Morteau, dans le Haut-Doubs, où une femme et deux fillettes, deux jumelles âgées de 7 ans, ont été retrouvées sans vie dans leur habitation, Etienne Manteaux, le procureur de Besançon, a annoncé qu'il tiendra un point presse ce mardi soir à 18h30.

La cour d’assises du Doubs s’est ouverte mardi dernier pour deux semaines d’audience. Elle doit juger six affaires criminelles au tribunal de Besançon. Parmi celles-ci, un jeune accusé de 17 ans au moment des faits, le 29 juillet 2021, qui est jugé depuis ce mercredi jusqu’à vendredi, pour avoir mortellement asséné un coup de couteau à un homme de 19 ans dans un salon de coiffure à Besançon.

Un acte tragique, un drame, pour une simple histoire de place. Selon l’instruction, tout provient d’une altercation, causée par le caprice d'un jeune homme de 17 ans, qui souhaitait passer devant tout le monde pour se faire couper les cheveux au salon « So Coiffure Â» rue d’Arène à Besançon. La victime, alors âgée de 19 ans, aurait voulu s’interposer, tout prenant la défense du patron et des autres clients. Une situation qui s’envenime, le ton qui monte, des insultes qui fusent, et une échauffourée qui se termine en rixe, coup de bombe lacrymo et coup de couteau. Transporté en urgence au CHU, le jeune homme de 19 ans n’a pas survécu à une hémorragie causée par une profonde plaie dans la zone de l’estomac. Le suspect, âgé de 17 ans, avait été interpellé par les policiers une demi-heure plus tard, grâce à l’exploitation de la vidéosurveillance. Placé en garde à vue, il avait reconnu son implication.

L’accusé, âgé aujourd’hui de 19 ans, est jugé depuis ce mercredi à la cour d’Assises des mineurs de Besançon, entraîneur le huit clos de l’audience. La cour criminelle a décidé d'interdire l'accès au procès à tout le public, considérant que le contenu des débats peut être dangereux pour l'ordre public ou les mÅ“urs. Le verdict sera connu vendredi.

La cour d’assises du Doubs s’ouvrait ce mardi pour deux semaines d’audience. Elle doit juger six affaires criminelles au tribunal de Besançon. Parmi celles-ci, un jeune accusé, mineur au moment des faits en juillet 2017, qui sera jugé les 28, 29 et 30 juin, pour avoir mortellement asséné un coup de couteau à un homme de 19 ans dans un salon de coiffure à Besançon. Un acte tragique, survenu suite à une simple altercation, après que l’accusé a voulu passer devant tout le monde, provoquant le différend menant à ce drame. Autre affaire marquante, qui sera jugée quelques jours plus tard, les 5, 6 et 7 juillet. Il s’agit du procès d’un ancien veilleur de nuit, âgé de 60 ans aujourd’hui, accusé d’une série de viols présumés de résidents handicapés, dénoncés en 2017 dans un centre de l’Adapei de Morteau. L’homme a toujours nié les faits, dénonçant un complot de sa direction.

D’autres affaires seront jugées, comme ce violent vol à main armée le 20 février 2020 à Noironte, visant les gérants d’un bar situé à Besançon, une tentative d’homicide au couteau le 20 octobre 2017 dans les étages d’un immeuble de la rue de Savoie à Besançon sur fond de trafic de drogue, ou encore ces plaintes pour viol visant un homme de 38 ans qui remontent à juillet 2011, à l’occasion d’une soirée entre amis à Besançon.

Un terrible drame a eu lieu ce mardi à Morre. Il s’agit du cinquième homicide dans la sphère conjugale depuis juillet 2021 dans l’agglomération de Besançon. Deux personnes tuées par arme à feu ont été découvertes par les gendarmes à leur domicile, rue des Bouvreuils. Un père de famille aurait tué sa conjointe avant de retourner son fusil contre lui, telle est la thèse la plus cohérente selon les premiers éléments d’enquête. Ils laissent derrière eux trois enfants, deux jumeaux de 10 ans et une fille de 12 ans.

 

Morts, côte à côte dans le canapé

C’est aux alentours de 17h45 que les gendarmes sont intervenus dans une maison sur la commune de Morre, à quelques kilomètres de Besançon. Une absence inhabituelle de cette mère de famille au moment de récupérer ses enfants à l’école, puis les deux jumeaux de 10 ans qui sont remontés en fin d'après-midi à la maison en trouvant la porte close. Inquiets, ils se sont rendus chez une voisine qui a donné l'alerte. Les pompiers puis les gendarmes sont rapidement rendus sur place avant d’explorer la maison et de tomber sur la terrible scène de crime. Deux corps sans vie, côte à côte sur le canapé du salon. « Monsieur et Madame étaient morts, assis l’un à côté de l’autre sur le canapé du salon. Madame présentait une plaie au niveau du bras droit, avec un tir qui avait également légèrement ouvert la paroi abdominale. Un second tir, immédiatement mortel aux dires du légiste, a été constaté au niveau de sa tempe. Son concubin se trouvait à sa gauche. Un fusil de chasse gisait à proximité, avec trois étuis de munitions de calibre 12, un fusil de chasse Â» a détaillé Etienne Manteaux, procureur de la République lors d’une conférence de presse cet après-midi. « La thèse la plus probable, c’est qu’il a retourné l’arme contre le lui en la posant au sol, dirigeant le canon à bout touchant vers sa tête Â», a-t-il complété. Prévenus que cette femme gardait des enfants, les pompiers sont rentrés à nouveau dans le domicile. Ils en sont ressortis avec un bébé de 21 mois, dans leurs bras, indemne. Il était gardé par la victime, cette femme de 43 ans, assistante maternelle.

 

Un geste prémédité

La victime était mère de 4 enfants, deux jumeaux de 10 ans, une fillette de 12 ans et un jeune majeur d'une première union. Le conjoint, âgé de 48 ans, était membre de l'association de chasse de la commune. « Le voisinage le décrit comme apaisé, pondéré, pas le profil d’un meurtrier. Il était inconnu de la justice, pas de plainte contre lui, pas de condamnation, aucun signal faible sur de possibles violences antérieures Â» a indiqué Etienne Manteaux. Ce couple de classe moyenne n'avait jamais fait parler de lui sur le plan judiciaire.

Un mot a été retrouvé sur un frigo d'une annexe dans la maison, laissant penser qu'il s'agit bien d’un assassinat, cet acte ayant été prémédité. Des analyses sont en cours, mais beaucoup d’éléments convergent sur l’écriture du conjoint. Ce dernier indique clairement son intention de tuer. Il écrit à destination de son frère :

« Récupère le camping-car, récupère mes fusils, récupère mes bouteilles et toutes mes affaires. Salut à maman [...] Je vais lui éclater la gueule vers 15 heures Â»

Un 5ème homicide dans la sphère conjugale en 13 mois

Au moment de la découverte des corps, les enfants ont été pris en charge par une voisine, avant que la cellule d'urgence médico-psychologique ne se rende sur place. Ils sont aujourd'hui chez la sÅ“ur de la victime. Etienne Manteaux, le procureur de la République a salué l'exemplarité et la solidarité du voisinage, qui a tout fait pour protéger les enfants. Mais il a souligné le caractère très préoccupant de cette situation. En effet, il s’agit dans le Doubs du 5ème homicide dans la sphère conjugale depuis juillet 2021, avec ce ressort commun d’une rupture. Car oui, ce couple semblait en instance de séparation. La victime avait amené son dossier de dissolution de Pacs mardi matin à la mairie de Morre, soit quelques heures avant sa mort. Elle était seule, mais le document était aussi signé par son conjoint. « Sur ces procédures, toutes ont en commun à priori, l'annonce d'une rupture qui déclenche le geste homicide. Comme si chez certains hommes, il y avait cette dimension patrimoniale de la compagne, le fait qu'on lui dénie le droit de quitter. Si d'aventure la compagne ose, certains hommes sont alors prêts à tuer Â» a déploré le procureur.

Le parquet souhaite que l'enquête permette de mieux comprendre ce qui a pu se passer en ce funeste jour, afin de tenter de repérer les signaux. Une enquête pour assassinat par conjoint est ouverte. Une autopsie aura lieu ce jeudi 8 septembre. 

 

Vendredi 26 août, le corps d'une Franc-Comtoise de 49 ans avait été retrouvée à son domicile à Alièze, dans le Jura. Son compagnon a été interpellé près de Montpellier peu de temps après alors qu’il s’était rendu dans un commissariat du sud de la France en tenant des propos troubles. "Il a rapidement évoqué le fait qu’il avait fait une énorme bêtise et qu’il avait cogné la tête de sa compagne au sol" a indiqué le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux lors d’une conférence de presse cet après-midi. Il est ensuite resté flou sur les circonstances, en admettant tout de même être l'auteur des coups et des sms envoyés à l'employeur de la victime pour brouiller les pistes. Cet homme avait déjà été condamné pour des faits de violence sur une ancienne compagne en novembre 2021. Le corps en décomposition a été découvert une semaine plus tard par les pompiers, suite à l’inquiétude de la cheffe de service de la victime. Des écrits ont été retrouvés par les enquêteurs au domicile de la victime, dont le corps était caché par de la laine de verre sur un matelas. Il a été mis en examen pour meurtre sur conjoint et sera présenté ce mardi devant le  juge des libertés pour sa mise en détention provisoire.

« Vous trouverez l’horrible que j’ai fait dans la grange Â». « Comment trouver les mots après une énième fois pris dans l’alcool. J’ai pris la vie de ma conjointe. Je mérite de mourir en lâche, adieu ma Sisi. Signé Guitoux Â»

Ce jeudi, Etienne Manteaux, le procureur de la République, est revenu sur le drame qui s’est déroulé au soir du 29 décembre rue de Dole à Besançon, au domicile d’un couple. C’est une riveraine qui a alerté les forces de l’ordre en rapportant qu’une violente rixe venait d’éclater chez ses voisins. Ã€ leur arrivée, les forces de l’ordre ont aperçu une femme ensanglantée sur son balcon, situé au premier étage et donnant sur la chaussée. À la vue de la police, son mari s’est retranché dans l’appartement, et lorsque les policiers ont pénétré dans le domicile de force, il se serait alors infligé de lui-même des violents coups de couteau au niveau du cou, des poignets et du ventre. Les pompiers et le Samu, appelés en urgence sur l'intervention, ont pris en charge l’agresseur présumé, dont le pronostic vital était engagé. La quinquagénaire n’a pas survécu à ses blessures. L’homme, âgé de 61 ans, a été médicalisé puis transporté en ambulance au CHRU Minjoz. Pour l’heure il n’a toujours pas pu être entendu par les enquêteurs à cause de son état de santé préoccupant. Non pas à cause des coups qu’il s’est portés, mais parce qu’il souffre de plusieurs infections dues à son surpoids. Une information judiciaire a été ouverte pour homicide volontaire sur conjoint.    

Un suspect a été interpellé concernant l’homicide survenu rue de la Mouillère à Besançon hier après-midi. La victime, un homme d’une trentaine d’années, un brillant ingénieur en horlogerie, a reçu plusieurs coups avec une arme blanche. En dépit de l'intervention rapide des secours, la victime n'a pas pu être réanimée. C’est un homme de 31 ans, originaire du secteur de Valdahon qui a rapidement été identifié et interpellé hier à 16h30 par les forces de l’ordre. Il a immédiatement admis être l’auteur des coups mortels, pour un mobile encore flou. Une enquête est en cours. Sa garde à vue a été prolongée de 24h supplémentaires.

 

Un individu capuché, portant des lunettes de soleil, qui tambourinait à toutes les portes

 

Mardi 9 novembre, à 11h37, la police et les pompiers sont appelés par des voisins directs de la victime, ces derniers constatant qu’un homme gît dans une mare de sang, dans les parties communes de l’immeuble. Le Samu arrive très peu de temps après les policiers, et l’homme est alors encore en vie, inconscient, mais décède quelques minutes plus tard. Le médecin légiste constate de multiples plaies au niveau des jambes, des bras, du thorax et de la tête. L’ensemble de ces blessures auraient entraîné un épanchement sanguin important, causant certainement la mort de la victime. Une autopsie réalisée dans l’après-midi devrait confirmer dans les prochaines heures les circonstances exactes du décès. « La victime est un brillant ingénieur de 30 ans, originaire de Loire Atlantique, ayant travaillé durant de nombreuses années en Suisse Â» souligne Etienne Manteaux. Les premières constatations mettent en évidence que l’appartement n’a pas été fouillé, et qu’il est probable « que rien n’ait été volé Â» indique le procureur de la République de Besançon. Très rapidement, les enquêteurs du service de police judiciaire de Besançon recueillent plusieurs témoignages de personnes vivant dans la copropriété. Trois d’entre eux déclarent qu’entre 7h30 et 11h, ils entendent tambouriner à la porte, et se retrouvent face à un individu capuché, portant des lunettes de soleil, et tenant des propos qu’ils ont du mal à comprendre. La conversation étant confuse, l’individu repart. Une situation qui se répète à de nombreuses reprises de 7h30 jusqu’à 11h. L’enquête dirige alors les enquêteurs du côté l’hôtel Mercure, où ils obtiennent des éléments laissant apparaître le comportement étrange d’un individu. Grâce à la vidéosurveillance de l’établissement, ils identifient l’individu, portant une tenue vestimentaire similaire à celle de l’homme s’étant présenté le matin même au 23 rue de la Mouillère.

 

« J’ai tué ce matin, et si je veux, je peux encore tuer Â»

 

Les enquêteurs font alors le lien avec une autre affaire : celle du véhicule ayant percuté une voiture de la police municipale à 7h50 hier, rue Carnot, à proximité de la rue de la Mouillère. Un individu, refusant d’obtempérer a blessé plusieurs policiers municipaux, s’échappant dans la foulée. Il s’avère que cette voiture est celle avec laquelle le suspect serait venu dans cet hôtel. « A cette heure, je n’ai pas la capacité de dire que c’est lui, qui à 7h50, était au volant du véhicule, même si on a des raisons de le penser. La seule certitude, c’est que le véhicule qu’il utilisait a été impliqué dans ce refus d’obtempérer aggravé » précise Etienne Manteaux. Une surveillance est alors mise en place au niveau de l’hôtel Mercure. On apprendra que l’homme est allé se faire couper les cheveux après son crime, puis s’acheter des habits aux Galeries Lafayette, en faisant de nombreux achats. Il se dirige ensuite dans un commerce, où il va dévoiler son meutre à une vendeuse. Il explique qu’il vient de tuer quelqu’un, en lui décrivant toute la scène de crime. Il ajoute « qu’il avait tué ce matin, et que s’il voulait, il pouvait encore tuer Â». Cette commerçante l’écoute une vingtaine de minute, puis l’homme repart en la remerciant « pour sa gentillesse et la qualité de son écoute ». Il prend ensuite le chemin de l’hôtel mais s’arrête au Parc Micaud, où il va s’asseoir sur un banc sur lequel se trouvent deux mineurs. A nouveau, il se confesse, et dépeint le crime qu’il vient de commettre. La commerçante, tout comme les deux jeunes, troublés par cet homme qu’ils jugent perturbé et confus, ne croient pas à la véracité de ses propos. Il est interpellé peu après, au moment de son retour à l’hôtel, aux alentours de 16h50.

 

Des propos incohérents, un profil très inquiétant

 

Il a alors en sa possession, un sac qui contient un pantalon maculé de sang. La perquisition de sa chambre amène la découverte d'autres éléments : un haut à capuche avec d’importantes traces de sang, une paire de ciseaux, et une carte de visite au nom de la victime, qui selon les voisins, était apposée sur la porte d’entrée de l’appartement. Et qui n’était plus là lorsque le corps a été découvert. Placé en garde à vue, il est entendu à partir de 21h, hier soir. Il admet alors immédiatement être l’auteur des coups portés à la victime, mais donne plusieurs versions différentes. La première étant qu’il explique avoir tué une personne avec qui il était en conflit. Le suspect qui a connu la prison, indique avoir été dans la même cellule que sa victime. Seulement, les enquêteurs lui font observer que la personne qu’il a tuée n’est absolument pas celle avec qui il a partagé sa cellule en tant que détenu. C’est alors qu’il fait part d’une deuxième version, et déclare que cette envie de tuer « lui est venue du cÅ“ur Â», et qu’il avait senti « que cet homme était une mauvaise personne Â». Il annoncera aussi plus tard lors de son audition, être « la réincarnation de Jésus Â». « A cette heure, il est très difficile de se prononcer sur un mobile, compte-tenu des déclarations confuses et peu cohérentes du suspect Â» explique Etienne Manteaux. Depuis, il refuse de s’exprimer devant les enquêteurs, et sa dernière requête datant de ce matin est qu’il souhaite être défendu par Éric Dupont-Moretti. « C'est dire le profil inquiétant de cet homme » souligne le procureur de la République.

 

Déjà condamné, mais aucun antécédent psychiatrique

 

L’homme a déjà été condamné à de très nombreuses reprises pour des faits de vols aggravés, de violences, de trafic de produits stupéfiants, et d’infractions routières, mais ne bénéficiait d’aucun antécédent psychiatrique. « Il y aura un gros travail à faire sur sa personnalité. C’est le point central de ce dossier Â» indique Etienne Manteaux. L’individu a été incarcéré en 2015 et a purgé une peine de 5 ans ferme pour des faits de vols avec violence commis en Saône-et-Loire. Il a été libéré en février 2020, et à la suite de sa libération il était suivi par le service pénitentiaire d’insertion et de probation du Doubs, de février 2020 à avril 2021, qui avait noté une évolution « plutôt favorable Â», puisqu’il avait retrouvé du travail. Il consultait aussi un psychologue afin de combattre sa violence et son impulsivité. Il n’était plus suivi depuis avril 2021, où la dernière mesure judiciaire qu’il devait effectuer était arrivée à échéance. Il était depuis longtemps, un consommateur de cannabis et de cocaïne.

Une deuxième personne a été placée en garde à vue dans cette affaire : la compagne du suspect, âgée de 19 ans, avec laquelle il vit depuis 6 mois. Cette dernière n’a pas d’antécédent judiciaire. Interrogée, elle n’a pas pu fournir la moindre explication aux enquêteurs sur ce passage à l’acte, disant tout ignorer. Elle confirme seulement le retour de son compagnon avant 13h à l’hôtel, ses vêtements couverts de sang.

Un nouveau point presse sera donné demain à 18h30, afin d’apporter d’autres éléments plus probants à ce dossier.  

Un homme d’une trentaine d’années a été tué ce mardi 9 novembre Ã  son domicile, rue de la Mouillère à Besançon. Les enquêteurs de la police judiciaire et de la police scientifique se sont déplacés sur les lieux. Les faits se sont déroulés aux alentours de 11h30. D'après les premières constatations des enquêteurs, une bagarre a eu lieu dans l'appartement et la victime aurait reçu plusieurs coups d'objet contondant et d'arme blanche. Les voisins auraient donné l’alerte en appelant les secours et en expliquant qu’une rixe serait en cours dans la cage d’escalier. Ce sont ensuite des riverains qui ont ouvert leur porte et découvert un homme ensanglanté gisant sur le palier. Lorsque les secours arrivent sur place, ils trouvent une personne inconsciente, qui tombe en arrêt cardiaque. Leurs tentatives de réanimation ne parviennent pas à le sauver, et le décès est déclaré par les renforts du SMUR envoyés sur place.  

Trois informations judiciaires ont été ouvertes lundi par Etienne Manteaux, le procureur de la République. Une pour homicide volontaire après le meurtre de Moussa Dieng, l’ambulancier de 50 ans, samedi 28 août à Besançon, et deux pour tentatives d'homicides, sur les voisins du mis en cause. L'auteur des coups de couteau, un homme de 40 ans atteint de troubles psychotiques graves, est actuellement pris en charge à l'hôpital psychiatrique de Novillars. Il devrait être mis en examen sous dix jours.

 

« Une fois sur deux, l’apparition des forces de l’ordre fait déraper l’intervention Â»

 

La question est sur toutes les lèvres. Pourquoi ces deux ambulanciers engagés sur cette intervention n’ont-ils pas attendu afin de bénéficier de l’aide de la police ? Une interrogation relayée légitimement depuis quelques jours, mais qui bénéficie d’une réponse claire : les deux secouristes n’ont pas été prévenus du renfort des forces de l’ordre. Se pose alors la question délicate de la coordination entre des deux services. Etienne Manteaux, le procureur de la République, maintient le fait qu’il ne peut y avoir une systémisation des interventions des forces de l’ordre aux côtés des secouristes. Il pointe du doigt « la menace Â» que peut représenter l’apparition de personnes en uniforme aux côtés des ambulanciers ou des pompiers, qui aurait tendance à aggraver la situation. « La conversation entre l’opérateur du Samu et l’opérateur de la police est très intéressant. Il y a cette remarque faite par l’opérateur police qui dit que lorsqu’ils interviennent à leurs côtés, souvent ça fait déraper les interventions. Parce que le fait de voir des personnes en uniformes pour des malades psychiatriques et le fait d’une sorte de judiciarisation de ce que relève du médical, la plupart du temps, ça fait déraper des opérations qui se passent plutôt bien. Une fois sur deux, ça vient plus souvent aggraver l’intervention des ambulanciers ou des pompiers Â» souligne le procureur.

« A ce stade je ne peux pas parler de dysfonctionnement, même si je mesure bien le drame absolu constaté dans ce dossier. Mais surtout pas de de conclusion hâtive. On va étudier ce qu’il s’est dit entre le Samu et l’ambulance Jussieu, analyser quels étaient les antécédents et les prises en charge de cet homme, et ensuite on pourra se diriger vers des conclusions […] L’usage n’est pas du tout de systématiser l’intervention de patrouilles de police aux côtés d’ambulanciers ou de pompiers. Il y a une demande forte des personnels de santé, et j’imagine que ce type de drame va encore renforcer cette demande d’être systématiquement accompagné. Mais il n’y a pas tout le temps une patrouille de police qui est disponible pour intervenir. Là il s’est trouvé qu’elle était disponible, et c’est d’autant plus dramatique qu’il s’écoule 5 minutes, et très probablement que si les policiers avaient été présents aux côtés des ambulanciers, il n’y aurait pas eu cet homicide. Pourtant ce n’est absolument pas le principe d’une intervention systématique des policiers aux côtés des ambulanciers. Ou alors c’est une question qu’il faut poser aux pouvoirs publics et à l’exécutif, mais ce sont aussi des moyens.  L’instruction va se poursuivre, et on tirera toutes les conclusions utiles à la fin. Actuellement, la police ou la gendarmerie n’est absolument pas en capacité de systématiser une escorte en temps réel de toutes les prises en charge au Samu Â» précise Etienne Manteaux.

Etienne Manteaux, le procureur de la République, a précisé les premiers éléments de l’enquête qui doit faire la lumière sur le drame survenu au matin du 28 août rue de Bourgogne, ayant coûté la vie de Moussa Dieng, un ambulancier de l’entreprise Jussieu, lors d’une intervention.

 

Un homme souffrant de psychose grave

 

C’est dans la matinée de samedi 28 août, une première fois à 4h du matin, puis à nouveau à 6h, qu’un homme de 40 ans, relevant d’une « grave psychose Â» se rend chez sa mère, afin d’obtenir des cigarettes. Son comportement est agressif, inquiétant, mais connaissant les troubles de son fils dont il souffre depuis 20 ans, celle-ci lui donne ce qu’il réclame, en lui sommant ensuite de repartir. Dans un premier temps l’homme refuse, et insiste pour monter dans l’appartement, mais sa mère réussi à lui en défendre l’accès, et le fait repartir chez lui. Seulement, celui qu’elle décrit comme « quelqu’un de gentil, mais qui présente des signes d’agressivité dès lors qu’il décompense au niveau psy Â» est inquiétant, et elle décide d’appeler le Samu un peu plus tard dans la matinée, afin qu’il soit hospitalisé. Il est 9h15 lorsque l’opérateur du Samu est contacté. Après avoir envoyé une ambulance, l’opérateur appelle le CIC, le Centre d’Information et de Commandement du commissariat de police de Besançon.

 

« Selon la retranscription entre l’opérateur du Samu et celui du commissariat, ce dernier fait observer que les usages sont d’abord qu’il y ait une ambulance ou les pompiers qui aillent au contact de la personne qui doit être hospitalisée. Et que ce n’est qu’une fois ce premier contact opéré, s’ils constatent une agressivité ou une impossibilité d’exécuter leur mission, qu’il y a à ce moment-là l’envoie d’une patrouille Â» Etienne Manteaux, procureur de la République

 

Le déroulement des faits

 

L’opérateur CIC indique alors qu’un équipage est disponible, et l’envoie à l’adresse indiquée. Il est 9h18 lorsque la communication se termine. L’ambulance arrive à 9h23 sur le site. A ce stade, il ne semble pas que l’opérateur du Samu ait rappelé l’entreprise Jussieu pour indiquer qu’il venait de raccrocher avec les policiers, et qu’une patrouille était finalement réquisitionnée. Des propos confirmés par l’ambulancier survivant, qui révèle ne pas avoir été informé qu’une patrouille arrivait. Il raconte ensuite que lorsqu’ils arrivent sur place, au rez-de-chaussée du 11 rue de Bourgogne, l’individu est très agressif, et semble évoquer des gens qui veulent intenter à sa vie. Il refuse catégoriquement de les suivre, et ferme sa porte. L’ambulancier explique que dans ce contexte, la mission ne pouvant être exécutée, il repart, et indique à son collègue de faire de même. Et alors qu’il est quasiment au niveau de la sortie, il constate que son confrère est encore devant la porte, pour contacter le Samu, afin de faire un bilan de ce qu’il s’est passé, et obtenir des consignes supplémentaires. Au moment où il est en train de composer ce numéro, la porte s’ouvre à nouveau, et cette fois, l’individu est armé d’un couteau de cuisine. Il assène directement deux coups au niveau du thorax de Moussa Dieng. L’ambulancier recule, il est pris en charge par son collègue, qui l’amène très rapidement dans l’ambulance. L’individu constate ensuite qu’il y a un voisin de palier, présent à quelques mètres. Il s’agit effectivement de celui qui a indiqué aux secouristes où il habitait. Aussitôt, il se tourne vers lui, et lui assène 4 coups de de couteau, au niveau du pectoral droit. Aucun point vital ne sera touché, sa vie ne sera pas en danger. Quelques secondes plus tard, l’ascenseur du bâtiment s’ouvre, et un père de famille accompagné de son enfant de 7 ans sont confrontés à cette scène effroyable. L’individu se retourne, et se précipite sur le père de famille. S’ensuit alors une lutte entre les deux hommes, dans laquelle l’assaillant est désarmé, mais blesse tout de même sa victime au niveau de l’oreille. Le père, âgé de 38 ans, décrira « un homme qui était déterminé à le tuer, compte tenu de son agressivité, de son regard, et de la façon dont il s’est précipité poing en l’air avec son couteau en sa direction Â». C’est au moment où les deux hommes sont engagés dans une lutte au sol que les policiers arrivent, et n’ont d’autre choix que d’user du pistolet à impulsion électrique pour maîtriser l’individu, extrêmement véhément. Moussa Dieng est pris en charge immédiatement par son collègue qui le transporte à l’hôpital. Cependant, le couteau a touché des organes vitaux, et il décède très rapidement après son arrivée. Son autopsie a été réalisée hier, afin de mieux déterminer les circonstances du décès.  

 

Une information judiciaire ouverte

 

La garde à vue n’a pas permis d’entendre l’individu, compte tenu de son état psychique. Il a été rapidement transporté dans la chambre carcérale du centre hospitalier Jean Minjoz. Examiné par un médecin psychiatre, ce dernier a considère que son état n’est pas compatible avec son maintien en garde à vue. L’individu est lourdement sédaté, et le préfet prend la décision de l’hospitalisation sans consentement. Il est depuis samedi soir au centre hospitalier spécialisé de Novillars. « J’ai ouvert une information judiciaire, pour homicide volontaire sur cet ambulancier de 50 ans d’origine sénégalaise, et pour les deux tentatives d’homicide, sur son voisin de palier, et sur le père de famille 38 ans Â» indique Etienne Manteaux. N’ayant pas encore été déféré au parquet de Besançon, l’homme de 40 ans devrait être mis en examen dans les 10 jours. « Ce délai est favorable car il est dans un état tel aujourd’hui qu’il n’est pas additionnable. La priorité sont les soins pour qu’il recouvre un peu de lucidité, afin qu’il puisse être utilement entendu, s’il souhaite répondre aux questions du magistrat instructeur. Ensuite il sera statué sur son placement en détention provisoire, ou pas Â» précise le procureur de la République. En cas de placement en détention provisoire, l’homme de 40 ans pourrait alors être sous un double statut : celui d’incarcération et d’hospitalisation sans consentement. Cela pourrait l’amener à être transféré dans une unité hospitalière spécialement aménagée, ce qu’on appelle UHSA. « Beaucoup de chose restent encore à déterminer. Le point central de ce dossier sera de déterminer quel était l’état psychiatrique, psychique, dans lequel se trouvait l’individu au moment des faits, pour déterminer s’il y avait une altération ou une abolition de son discernement à ce moment-là Â» souligne Etienne Manteaux.