A Besançon. D’ici quelques semaines vont débuter les premières opérations de réhabilitation du quartier Palente / Orchamps. Elles s’inscrivent dans un ambitieux plan de rénovation urbaine, envisagé sur un horizon de 15 à 20 ans. Ces premières interventions se déclinent en trois chantiers, qui devraient être finalisés d’ici un an.
L'interview de la rédaction : Asni Halem
La première initiative concerne un terrain de football en sable, inutilisé depuis au moins 5 ans, qui laissera place à un terrain synthétique, qui sera accessible aux habitants et aux enfants de l’école Edouard Hériot. Le coût est estimé aux environs de 450.000 euros, avec un financement de l’état, via le dispositif « politique de la ville ». L’autre intervention concernera la continuité de l’aménagement de la place Olof Palme, qui avait déjà fait l’objet de travaux lors du précédent mandat. Enfin, la Ville va créer un chemin sécurisé, baptisé le « Chemin des Ecoliers », entre la Rue Gounod et l’école Jean Zay, pour notamment protéger les écoliers. Le coût de ces deux derniers chantiers, financés également par l’état, sont respectivement estimés à 100.000 euros et 300.000 euros.
Sécurité et incivilités
Comme elle a su le faire aux Clairs Soleils et comme elle le réalise actuellement à Planoise, la Ville veut inscrire le quartier de Palente/Orchamps dans une rénovation urbaine pertinente, permettant à ses habitants d’y vivre dans la plus grande des sécurités et dans le meilleur des cadres de vie. Les incivilités sont en constante augmentation et le trafic de drogue s’y est déplacé. Laissant des individus, le plus souvent non originaires du quartier, y développer des affaires illicites. Ce quartier bisontin concentre environ 13.000 habitants. Il est l’un des territoires les plus pauvres de Besançon. Une population très jeune, avec une forte représentation des moins de 25 ans, et une population également âgée, avec un taux élevé de personnes de plus de 65 ans, cohabitent. L’école Jean Zay est d’ailleurs l’une des plus pauvres du département.
L'interview de la rédaction : Asni Halem
Hasni Alem, élu à la ville de Besançon, en charge du quartier Orchamps-Palente, s’oppose aux projets de fermeture d’une classe de maternelle à l’école Condorcet et d’une classe de primaire à l’école Pierre Marie Curie. Pour l’élu bisontin, ces fermetures auront pour conséquence d’aggraver les inégalités sociales. « Cette fermeture impliquera qu’il y aura en moyenne 24 élèves par classe dans ces deux écoles” pointe-t-il. Et de terminer : “Dans un quartier comme celui d'Orchamps-Palente, ce choix est un très mauvais signe et ouvre la porte à un risque de dérive du quartier. L’émancipation des quartiers populaires passera par l’école publique ou ne passera pas… ».
Mercredi soir, la Ville de Besançon avait également réagi. Si la cité reconnaissait le dialogue constructif avec le directeur académique des services de l’Education Nationale, qui avait conduit à la fin des projets de suppression de classes dans les écoles Sapins, Jean Zay et Saint-Claude, elle s’inquiétait quant au maintien d’autres projets de fermeture, concernant des structures implantées dans les quartiers prioritaires. Elle demandait la réouverture des discussions. « L’inclusion scolaire, l’égalité des chances et la réussite éducative des enfants bisontins passe par l’amélioration de la prise en compte des besoins pédagogiques des enfants et de la diminution de la charge de travail des enseignants ».
A Besançon, après la claque des Européennes et le résultat du 1er tour des élections législatives, les militants et élus avaient retrouvé le sourire hier soir. Il faut reconnaître que le score du Rassemblement National, exceptionnellement haut lors des deux derniers scrutins, a considérablement fondu. Dominique Voynet a plus que résisté dans la deuxième circonscription. Dans la 1ère, l’Insoumise Séverine Véziès, même si elle s’incline, arrive en deuxième position. Elle distance de cinq et dix points les deux candidats du Rassemblement National dans la cité comtoise.
Hasni Alem
L'interview de la rédaction : Hasni Alem
La victoire nationale du Nouveau Front Populaire n’est pas pour déplaire à l’élu bisontin communiste Hasni Alem. « Voir le Front Populaire être en tête et le Rassemblement National aussi bas, en particulier à Besançon, cela me redonne de l’espoir. Il s’agit désormais de faire le maximum pour que cet espoir fasse quelque chose de positif et que l’on ne se retrouve pas dans deux ans avec une présidente du Rassemblement National » explique-t-il. Reboosté, M. Alem appelle la gauche a rapidement nommé un premier ministre. « Il faut une personnalité consensuelle et qui rassemble largement pour mettre en place le programme sur lequel nous sommes tous d’accord ».
Nathan Sourisseau
L’élu écologiste bisontin Nathan Sourisseau ne cache pas également son plaisir. Il en est persuadé, la gauche poursuivra le travail entrepris. « Nous avons su nous rassembler sur l’essentiel, c’est-à-dire les valeurs de la République » explique-t-il. Il en est convaincu : « on saura faire le taf pour travailler ensemble. De toute façon, le résultat de ce soir nous oblige à travailler dans ce sens ».
L'interview de la rédaction : Nathan Sourisseau
A Besançon, le quartier des Clairs Soleils poursuit sa mue. Trois temps rythment cette transformation dont l’objectif est de recréer des espaces de vie, du vivre ensemble, mais aussi de l’emploi et de l’activité économique. Sur la « Place des lumières », en plein cœur du quartier, la Ville et les habitants ont pensé ces différents endroits, qui se déclinent en un jardin partagé, un supermarché et une maison de la parentalité, avec le transfert de la médiathèque Aimé Césaire, qui verra le jour prochainement. « On compte sur un travail en synergie entre ces deux équipements afin de répondre à un certain nombre de besoins au niveau du quartier » explique Hasni Alem, élu à la Ville de Besançon, adjoint de quartier aux Orchamps et Clairs Soleils.
Une ouverture fin 2025, début 2026
Le chantier concernant la maison de la parentalité devrait débuter rapidement. La structure devrait ouvrir ses portes à la fin de l’année 2025, voire début de l’année 2026. Hasni Alem explique que la place des Lumières est le lieu qu’il était utile de penser clairement, après la réhabilitation du quartier entre 2005 et 2015. Pour mener à bien cette évolution, plusieurs réunions de quartier ont été menées avec les habitants qui ont pu exprimer leurs attentes et leurs besoins. « Ils voulaient un commerce et créer de l’activité. La question de la parentalité est également apparue. Il y a beaucoup de familles monoparentales dans le quartier, avec des difficultés, notamment pour les femmes, de gérer leur parentalité, leur vie professionnelle et leur vie personnelle » explique M. Alem.
Un projet structurant pour le quartier
L’élu bisontin se félicite du développement de ce projet, qui répond aux préoccupations du quotidien. Le Jardin devrait, avec le retour des beaux jours, jouer pleinement son rôle de lien social. Tout comme le supermarché qui, en plus, a permis de créer de l’emploi. Il en est de même pour la maison de la parentalité, qui devrait s’imposer comme un lieu d’échanges, d’information et de culture.
L'interview de la rédaction / Hasni Alem