La préfecture du Doubs indique qu’à compter de ce lundi 7 mars, un guichet unique d’accueil des ressortissants ukrainiens sera mis en place au sein de la préfecture du Doubs à Besançon et à la sous-préfecture de Montbéliard. Ces plateformes permettront de délivrer des titres aux ressortissants en exil, d’attribuer un hébergement et l’aide financière prévue par le gouvernement aux ressortissants ukrainiens qui le souhaitent.
Par ailleurs, une cérémonie d’accueil de familles ukrainiennes se tiendra ce lundi dans les salons de l’Hôtel de Ville de Montbéliard.
Le collectif unitaire bisontin de soutien au peule ukrainien appelle à la mobilisation ce samedi après-midi à Besançon. Le rendez-vous est fixé à 16h sur la place du 8 septembre. Les manifestants expliquent que les bombardements incessants sur les villes et jusque sur la plus importante centrale nucléaire en activité du pays doivent plus que jamais rassembler la population pour s’opposer contre cette guerre et apporter un véritable soutien « au peuple ukrainien qui se bat avec courage pour sa liberté ». La semaine dernière, plus de 200 personnes avaient fait le déplacement.
Ce vendredi 4 mars, dans le cadre de la venue de Yves Bertoncini, président du Mouvement Européen France, Anne Vignot, la maire de Besançon, et son invité apporteront leur soutien au peuple ukrainien. Cette action s’inscrit dans le cadre d’un mouvement collectif qui invite à évoquer l’engagement du grand poète bisontin Victor Hugo en faveur de l’Europe.
Ils se rendront sur l’esplanade des Droits de L’Homme, où se trouve la statue de Victor Hugo pour exprimer leur attachement commun à l’Europe, à l’heure ou Vladimir Poutine a déclaré la guerre à l’Ukraine. « Plus que jamais, la sécurité et la paix doivent passer par une Europe forte et unie » précise le communiqué de presse de la Ville de Besançon.
Face à la situation en Ukraine et à la détresse du peuple ukrainien, la Ville de Morteau s’est portée candidate pour accueillir et loger des familles ukrainiennes qui ont quitté précipitamment leur pays. Une dizaine de logements vont être mobilisés pour assurer cet accueil. D’autre part, la cité du Haut-Doubs indique qu’elle étudie « la faisabilité d’organiser une collecte en lien avec les associations humanitaires ».
La Ville de Dole se mobilise en faveur du peuple ukrainien. La collectivité a choisi de répondre favorablement à l’appel de l’Association des Maires de France. Depuis mercredi, des bacs ont été mis à disposition des personnes souhaitant faire un don. Des produits d’hygiène ( gel, savons corporels, couche et lait maternisé,…) , de secours (gants à usage unique, masques chirurgicaux,…) et de logistique (lits de camp, sacs de couchage, …) sont demandés.
Parallèlement, la ville s'organise pour recenser les hébergements qui pourraient permettre d'accueillir d'éventuels réfugiés en provenance d'Ukraine. Les dolois souhaitant accueillir des familles déplacées peuvent contacter le 03.84.79.79.79 afin de se faire connaître., si la situation conduit la France à accueillir des familles ukrainiennes.
Un courrier à destination des maires du Doubs
Jean-François Colombet, préfet du Doubs, a adressé ce mardi à l’ensemble des maires, le courrier cosigné par l’ensemble des ministres chargés du volet de la gestion du conflit en Ukraine. Il a mis à leur disposition un numéro de téléphone spécifique et une adresse électronique dédiée pour répondre à leurs questions. Cette adresse est également ouverte afin de communiquer les solutions d’hébergement ou d’accueil dont ils ont connaissance au sein de leurs communes. Des consignes complémentaires seront mises en ligne sur le site Internet des services de l’État dans le Doubs, en fonction de l’évolution de la situation. Une cellule d’accueil sera également mise en place par la préfecture et la municipalité de Besançon.
Afin de garantir que l’élan de solidarité qui s’exprime dans le département produise des résultats concrets au service des ressortissants ukrainiens que le Doubs pourrait être amené à accueillir, il est indispensable que toutes les initiatives locales soient portées à la connaissance des maires, afin que ces derniers puissent en assurer la remontée à travers l’adresse courriel mis à leur disposition par la préfecture. Il est rappelé que les ressortissants ukrainiens titulaires d’un passeport biométrique bénéficient d’une dispense de visa et sont donc en situation régulière jusqu’à 90 jours après leur entrée dans l’espace Schengen. Sous réserve des considérations d’ordre public, il leur sera accordé des prolongations de droit au séjour en France. Pour ce faire, une demande est à adresser par courriel via l’adresse : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
La Croix Rouge fait partie de ces associations dont le savoir-faire en la matière est incontestable. Déjà présente sur place, sur la ligne de front du Donbass, la Croix Rouge mobilise les siens dans l’Hexagone. Pour mener son action et répondre aux urgences, l’association est en contact avec la fédération des Croix Rouges et du Croissant Rouge pour coordonner toutes les actions à mettre en œuvre. Les responsables appellent à la générosité et demandent à tout un chacun de faire un don. Il a été décidé de travailler avec d’autres collectifs identiques, basés en Pologne, en Slovaquie, en Hongrie et en Roumanie pour répondre à leurs besoins pour l’accueil des réfugiés. 7 millions de personnes devront sans doute être prises en charge.
Agir intelligemment
Yves Leclerc, président de la Croix Rouge de Pontarlier et Vice-président de la direction territoriale du Doubs, le rappelle, « l’objectif n’est pas d’empêcher les gens d’agir, mais de le faire avec intelligence et coordination ». Le besoin d’argent ne fait aucun doute, mais les besoins en hébergement le sont tout autant. C’est la raison pour laquelle, les personnes capables d’accueillir des familles ukrainiennes ne doivent pas à hésiter à se faire connaître auprès des Croix Rouges du Doubs.
Par exemple, à Pontarlier, il est possible de joindre la structure au 03.81.39.16.02
L'interview de la rédaction
La guerre s’intensifie en Ukraine. L’offensive russe est bien réelle. L’armée accentue ses frappes et progresse. En France, la population n’est pas indifférente à la situation des Ukrainiens. Lundi, le standard de la mairie de Besançon a reçu de nombreux appels émanant de locaux désireux d’apporter leur aide, en offrant par exemple un hébergement.
Pour l’heure, la ville recense toutes les bonnes volontés et les propositions qui en découlent. Les élus, en compagnie d’un collectif, récemment créé, portent une réflexion sur l’organisation que peut prendre ce soutien. Il convient d’organiser l’accueil des réfugiés et la collecte. Se posent notamment les questions de savoir quels types de produit et de matériel sont souhaités et comment l’acheminement pourrait se faire ?
La cité comtoise entend également s’appuyer sur son réseau de villes jumelées pour envisager d’autres actions. Elle envisage de proposer son aide à la ville de Fribourg qui a décidé de recevoir 300 enfants.
Alors que le conflit se poursuit en Ukraine et que les troupes russes s’amassent aux abords de Kiev, la capitale, et se font de plus en plus nombreuses, le monde se mobilise afin de venir en aide à la population ukrainienne. A Besançon, Stéphane Ravacley, le célèbre boulanger connu pour ses actions humanitaires, a décidé d’agir. Il organise le départ d’un convoi solidaire ce samedi 5 mars à 23h. Un appel aux dons est lancé, afin de récolter des produits d’hygiène (gels douche, dentifrice et brosses, couches, serviettes en papier), du matériel (couvertures thermiques, sacs de couchage, plaids, matelas gonflables, oreillers, tentes), de l’alimentation ou encore des médicaments. Différents points de collecte prennent place chaque jour au sein de la cité comtoise. Une cagnotte a également été mise en ligne afin d’apporter une aide financière pour ce convoi.
Stéphane Ravacley :
Il y a quelques jours, lorsque la Russie attaquait l’Ukraine, le Président Emmanuel Macron indiquait que cet « acte de guerre » aura « des conséquences profondes durables sur nos vies ». L’agriculture fait partie des secteurs qui seront malheureusement touchés par cette crise internationale. Philippe Monnet, le président de la FDSEA du Doubs, actuellement à Paris, au salon de l’agriculture, a conscience des conséquences à venir. D’autant plus que l’Ukraine et la Russie représentent 1/3 de la production mondiale de blé. Une matière première indispensable pour nourrir le bétail. L’agriculteur s’attend également à une augmentation des prix du gaz. Une énergie largement utilisée par les professionnels de la terre pour produire des engrais
Une augmentation des coûts de production
Cette situation et les conséquences qu’elle engendre vont indéniablement augmenter les coûts de production. Ce qui va produire une hausse des charges dans les exploitations, qui devront répercuter cette hausse sur leur prix de vente. Ce qui aura un impact sur les tarifs appliqués dans les rayons des magasins et donc sur le pouvoir d’achat de la clientèle française. Pour éviter autant que faire se peut cette situation à l’avenir, la FDSEA réfléchit à rendre la production agricole française moins dépendante de l’étranger. Ce sera sans doute l’un des grands enjeux à venir.
Accueillir des réfugiés ukrainiens
Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, s’est dernièrement dit favorable à l’accueil de refugiés ukrainiens. La réflexion est lancée. Localement, Philippe Monnet et ses équipes réfléchissent à cette éventualité. « Nous regardons comment nos territoires peuvent participer à cette action de solidarité » termine l’agriculteur.
L'interview de la rédaction / Philippe Monnet, président de la FDSEA du Doubs