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Les scientifiques du GIEC, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publiaient ce lundi 28 février le deuxième volet de leur sixième rapport. Cette partie abordait les effets du changement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes, ainsi que les moyens de s'y adapter. « Tableau désastreux », « risques terribles », « conséquences catastrophiques » : ce sombre bilan est bien plus alarmant que le précédent qui datait de 2014. Des impacts toujours plus ravageurs, généralisés et souvent irréversibles entraînés par le changement climatique d’origine humaine, qui poussent les sociétés et la nature jusqu’aux limites de leur capacité d’adaptation.

« Vous prenez une grenouille que vous mettez dans une casserole d’eau froide, puis sur le feu. Au début, elle ne s’en rendra pas compte, elle reste dedans, nage, ça lui va très bien. Mais à un moment donné, l’eau va devenir trop chaude, la grenouille va vouloir sauter. Mais elle n’y arrive plus parce qu’elle est cuite. En gros c’est ce qui est en train de nous arriver » Gilles Benest, président de France Nature Environnement dans le Doubs

Si le nouveau rapport, rédigé par 270 scientifiques du monde entier à partir de l’analyse de 34 000 études montre une alerte majeure pour les gouvernements, il risque toutefois de voir sa portée limitée alors que les yeux sont rivés sur la guerre qui fait rage en Ukraine. Après un premier volet publié en août 2021 sur les bases physiques du changement climatique, l’instance s’est penchée cette fois sur les impacts, les vulnérabilités et l’adaptation à la crise climatique. Elle publiera ensuite un 3volet en avril, consacré aux solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, avant une synthèse prévue pour septembre. « On a des indices depuis bien longtemps, mais on n’y a pas accordé d’attention particulière. Ce qu’il se passe en ce moment, c’est l’intensification de ce que l’on sait depuis très longtemps. Les phénomènes que l’on observe dans notre département, comme l’assèchement du Doubs sur plusieurs kilomètres dans son lit, ce n’est pas une nouveauté. C’est juste plus fréquent, et ça nous marque. Mais comme ce sont des choses qui existent depuis un petit moment maintenant, on s’y est un peu habitué, et on n’y accorde plus l’attention qu’on devrait » déplore Gilles Benest, président de France Nature Environnement dans le Doubs.

Au niveau actuel de réchauffement qui est de +1,09°C, l'Europe est déjà touchée par des vagues de chaleur et des sécheresses. A l'avenir, quatre risques, qui s'aggraveront si le réchauffement se poursuit au-delà de 1,5°C, ont été identifiés. A l'heure actuelle, on se dirige vers un réchauffement de +2,7°C en 2100.

La chaleur : Le premier risque identifié est celui de la mortalité liée aux canicules. Le nombre de morts va "doubler ou tripler pour un réchauffement de 3°C", avertissent les scientifiques. Ils précisent qu'au-delà de ce seuil, il sera difficile, voire impossible, de s'adapter. Le sud de la France est particulièrement menacé, avec jusqu'à 20 à 30 jours de température supérieure à 35°C par an avec un réchauffement de 3°C.

Les pertes agricoles liées à la sécheresse et à la chaleur. Selon les auteurs du rapport, "des pertes de production agricole substantielles sont projetées pour la plupart des régions européennes au cours du XXIe siècle et elles ne seront pas compensées par les gains de production en Europe du Nord". L'irrigation, qui peut être une solution efficace, sera de plus en plus limitée par la disponibilité réduite en eau, en particulier si le réchauffement dépasse 3°C.

Le manque d'eau. Ce risque concerne d'abord l'Europe du Sud, dans laquelle se trouve de nombreuses régions françaises, de l'Aquitaine aux Alpes du Sud. Dans cette zone, plus d'un tiers de la population risque de manquer d'eau à partir de 2°C de réchauffement. A partir de 3°C, ce risque double et des "pertes économiques importantes dans les secteurs dépendant de l'eau et de l'énergie peuvent se produire". L'Europe centrale, où se trouve le reste de notre pays, sera concernée à partir de ce seuil.

Les inondations et la montée des eaux. Au rythme actuel de nos émissions de gaz à effet de serre et de la mise en place de nos stratégies d'adaptation, les dégâts provoqués par les inondations côtières vont être "multipliés par 10 à la fin du XXIe siècle". Quant à la montée du niveau de la mer, elle représente une "menace existentielle" pour les villes côtières, notamment après 2100.

La Méditerranée est particulièrement "fragile" face à cette montée des eaux.

« J’ai vu de nombreux rapports scientifiques dans ma vie, mais rien de comparable à celui-ci » António Guterres, secrétaire général de l’ONU.

Dans sa globalité, ce rapport dresse un constat d’échec. « La course de vitesse, on est parti pour la perdre. Mais si on réagit assez vite, on peut sauver pas mal de choses, même si ce qu’on a engagé actuellement aura quelques effets durant des décennies. Mais si on prend vraiment les mesures qu’il faut aujourd’hui, ce sera moins dramatique que ce qu’on annonce » souligne Gilles Benest, qui enjoint une action immédiate. 

 

Gilles Benest, président de France Nature Environnement dans le Doubs :

 

 

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