Les fournisseurs de gazole sont pointés du doigt par l’association de consommateurs CLCV. Cette dernière fait remarquer que leurs marges sont repartis à la hausse depuis cet automne pour atteindre des niveaux qu’elle juge « inacceptable ». Il est indiqué qu’elles sont remontées, en janvier, à 26 centimes par litre d’essence pour le sans plomb 95 et 22,2 centimes par litre de gazole, alors qu’elles se situaient, en moyenne, vers 15 centimes sur la période 2018-2021.
Après avoir connu une hausse significative tout l’été, les prix du gazole et du SP95-E10 ont légèrement baissé au cours de la semaine dernière. Il s’agit d’une baisse respective de 3 et de 3,4 centimes. Le litre s’établit désormais à 1,91€ en moyenne. Une telle diminution ne s’était pas vue depuis début juillet.
Interviewé par BFM, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie a déclaré qu’il ne jugeait « pas responsable » une aide de l’Etat sur l’essence. Et ce malgré, un prix à la pompe qui frôle les 2 euros le litre. Le ministre réagissait à son collègue Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France, qui préconisait une ristourne pour les Français. Pour Bruno Le Maire, cette aide, qui avait cessé en décembre dernier, fut onéreuse pour les comptes de l’état. Soit huit milliards d’euros.
Le prix des carburants a flambé cet été. La hausse la plus significative revient au gasoil. Elle est de 17 centimes de plus pour un litre. Pour l’essence, la situation est guère plus réjouissante, avec une augmentation de 13 centimes en moyenne pour le litre de sans-plomb 95.
Les tarifs à la pompe poursuivent leur envolée, entamée début juillet. La barre des 2 euros le litre est parfois dépassée. C’est notamment le cas dans les stations-services des autoroutes. La baisse de l’offre décidée par l’Opep explique en partie cette situation.
Dans le Doubs, la préfecture reconnaît « une tension sur les livraisons » de carburant dans les stations-services. Ce qui impacte leur bon fonctionnement, notamment dans le secteur pontissalien. Des difficultés sont également à noter à Besançon.
Malgré les files de voitures qui apparaissent à nos yeux, la préfecture du Doubs assure que le département « ne connaît pas de difficultés d’approvisionnements majeurs ». Le représentant de l’état, Jean-François Colombet, invite « à ne pas surstocker le carburant et en appelle au civisme et à la responsabilité de chacun ».
Concernant la pénurie d’essence suite à un mouvement social dans le secteur des carburants, la préfecture du Jura indique que sur les 87 stations-services que compte le département, 36 étaient en rupture et 17 en rupture partielle ce lundi matin. Selon le communiqué préfectoral, « les approvisionnements sont réguliers et le Jura n’est pas dans une situation de pénurie ». Néanmoins, Serge Castel, le préfet jurassien a pris, ce lundi, un arrêté interdisant la vente de carburant en « jerricans » à des particuliers, pour une durée d’une semaine.
La France figure parmi les pays de la zone euro où les prix des carburants sont les plus élevés. La voiture est le mode de transport largement privilégié, en Bourgogne-Franche-Comté, comme partout en France. Près de 80 % des actifs occupés de la région l’utilisent pour se rendre au travail. L’utilisation de la voiture pèse dans le budget des ménages français qui consacrent en moyenne 11 % de leur revenu disponible aux transports individuels en 2017. Le poste carburant représente, à lui seul, 3,2 % de leur budget.
Comment est calculé le prix du carburant ?
Tout d’abord, les carburants sont taxés, à hauteur de 56 % pour le gazole par exemple. Leurs prix sont très volatils car ils subissent les fluctuations importantes du cours du baril de pétrole, soumis à la loi de l’offre et de la demande au niveau mondial. Au coût du pétrole, s’ajoutent ceux du raffinage et de l’acheminement. Le distributeur répercute ensuite ses coûts de fonctionnement et s’accorde une marge. Et à cela, s’ajoutent enfin les taxes spécifiques. En 2021, les prix des carburants augmentent en raison de la reprise de l’économie mondiale qui entraîne une forte augmentation de la demande à l’issue des restrictions engendrées par l’épidémie de la Covid-19. Entre le début et la fin d’année 2021, le prix du gazole augmente de 21 % en moyenne dans les stations-services de Bourgogne-Franche-Comté. Ce renchérissement est plus important que celui de 2018, lors de la crise des gilets jaunes.
613 stations-services dans la région, et des prix très variables
La Bourgogne-Franche-Comté compte 613 stations-services proposant au moins un des six types de carburant cités précédemment. Le gazole est proposé dans toutes les stations, le SP98 dans 80 %, l’E10 et le SP95 dans environ 60 %. Les autres carburants sont beaucoup moins vendus et moins fréquents dans les points de distribution. Les stations-services sur autoroute pratiquent des prix plus élevés par rapport à celles implantées ailleurs. En moyenne, les prix au litre des quatre principaux carburants sont 11 % plus élevés. Les 582 stations implantées hors autoroute pratiquent des prix généralement plus faibles mais assez différents. Elles sont pour près de 60 % d’entre elles, des stations de grandes surfaces. Ces dernières pratiquent des prix généralement plus homogènes et globalement 3 à 4 % plus faibles que les autres. Les autres types de points de distribution sont les stations des majors pétrolières et les « indépendantes » dans lesquelles les prix sont généralement plus élevés. Quel que soit le type de station-service, les carburants sont identiques et issus des mêmes procédés de raffinage.
Plus de stations dans l’urbain de densité intermédiaire
Les stations-services sont relativement plus fréquentes dans les territoires de densité intermédiaire et dans le rural autonome. Ces territoires comptent respectivement 36 et 33 stations pour 100 000 véhicules contre 29 en moyenne dans la région. Les volumes de carburants distribués y sont probablement plus faibles que dans les zones plus urbanisées. Dans les territoires de densité intermédiaire, la forte concentration des automobilistes favorise l’implantation des points de distribution en carburant. Dans le rural autonome, les automobilistes sont dispersés sur de vastes territoires et ces points doivent également être nombreux et dispersés pour répondre aux besoins des consommateurs.
Des prix à la pompe légèrement moins élevés dans l’urbain
Les territoires urbains denses, composés surtout de Dijon, Besançon, Montbéliard et Belfort, sont les moins équipés en stations-services. On en compte 18 pour 100 000 véhicules. Elles sont peu souvent liées aux grandes surfaces, lesquelles sont surtout implantées dans les périphéries des villes. En fait, leur activité principale, voire unique, est la distribution de carburant. Pour être rentables, ces stations sont souvent localisées le long d’axes majeurs pour bénéficier d’un flux important d’automobilistes. Ce sont celles qui offrent la plus grande variété de carburants et les prix du gazole et du SP95 sont globalement un peu plus faibles dans l’urbain dense qu’ailleurs, notamment 1 à 2 % moins chers que dans le rural autonome. Dans l’urbain dense, les stations-services sont concentrées sur des territoires peu vastes, relativement proches les unes des autres, ce qui les place directement en concurrence. Elles peuvent pratiquer des prix plus bas car elles tirent parti de volumes vendus plus importants.