Le Centre Hospitalier Intercommunal de Haute-Comté de Pontarlier connaît des difficultés au sein de ses services hospitaliers, et en particulier aux urgences. Le manque de médecin handicape fortement le bon fonctionnement de l’établissement. Dans ces conditions, il est appelé la population à contacter, en priorité, son médecin traitant ou de composer le 15 ou le 39.66. Enfin, le centre hospitalier pontissalien précise que toutes les consultations de médecine générale, c’est-à-dire qui ne nécessitent pas le recours au plateau technique de l’hôpital, seront réorientées vers les cabinets de médecine générale des secteurs de garde en journée et la nuit. Il en sera de même pour les habitants du Jura.
Les enfants hospitalisés dans les services de pédiatrie et néonatologie du centre hospitalier intercommunal de Haute-Comté seront récompensés ce vendredi après-midi. Ces jeunes garçons et filles auront la chance de recevoir le père-noël. Cette distribution de présents se conjuguera avec un goûter de Noël avec les familles, le vieil homme à l’habit rouge et la direction du CHI de Haute-Comté.
Dans un communiqué de presse, le centre hospitalier intercommunal de Haute-Comté de Pontarlier lance « un appel pressant aux médecins libéraux du territoire » pour renforcer la filière médecine générale des urgences. L’établissement du Haut-Doubs fait face « à une situation exceptionnelle et à un besoin accru de ressources médicales ». Les médecins libéraux, qui souhaitent se porter volontaires, sont invités à prendre contact avec le centre hospitalier pontissalien et les docteurs Marguet et André en composant le 03.81.38.53.60.
Jusqu’au 22 octobre se déroulent les semaines d’information sur la santé mentale. L’objectif de ces deux semaines de mobilisation est d’informer le grand public, décliner ce sujet de société, qui a récemment fait irruption dans nos vies de tous les jours et présenter les différents acteurs, qui pourront être de précieux interlocuteurs, en cas de souffrance.
La santé mentale est un terme relativement récent dans le langage du quotidien. Cette notion s’est démocratisée notamment lors des différentes périodes de confinement, liées à la pandémie de covid-19. Les ruptures de liens qu’elles ont provoquées, les incertitudes sur l’avenir et les conflits récents en Ukraine et au Proche-Orient ont des effets dévastateurs sur chacun d’entre nous. La santé mentale des Français, et notamment celle des jeunes, reste dégradée et préoccupante en 2023.
Brunch-itinérant à Pontarlier
Plusieurs actions sont organisées durant cette quinzaine d’information. L’association « l’escale » du pôle psychiatrique Grandvallier, composée de patients et de soignants, organise un brunch-itinérant qui se déroulera ce dimanche 15 octobre de 10h à 12h, au départ du pôle psychiatrique (rue du 3e Régiment de Tirailleurs Algériens). Une boucle de 4 kilomètres sera proposée. Elle permettra aux participants de rencontrer les membres de l’association locale, mais également d’autres relais que sont Res’ado, le Groupe d’Entraide Mutuel Comtois de Maîche et Morteau et l’EHPAD du Larmont. Tarif : 4 euros. C’est gratuit pour les enfants de -10 ans. Il n’y a pas besoin de réserver.
L'interview de la rédaction : Sophie Bagnoud, présidente de l'association "Escale"
On l’a appris hier après-midi, Jean-David Pillot prendra prochainement la tête du CH intercommunal de Haute-Comté à Pontarlier. Il va quitter sa fonction de secrétaire des affaires générales qu’il occupait au CH intercommunal Elbeuf-Louviers-Val-de-Reuil, en Seine Maritime et Eure. M. Pillot succède à Olivier Volle qui dirigeait jusqu’à présent cet établissement et qui a fait valoir son droit à la retraite.
Le CHIHC, le centre hospitalier pontissalien, continue de faire face à des difficultés de recrutement de personnel infirmier et aide-soignant. Dans un contexte antérieur ou 20 lits à l’EHPAD du Larmont, trois lits en psychiatrie et 3 lits en médecine SSR à Mouthe avaient été gelés, on vient d’apprendre que six lits supplémentaires en médecine B ont été fermés.
Dans ces conditions, l’établissement fait savoir que l’accueil des personnes nécessitant des soins actifs est préservé. En revanche, les hospitalisations pour des motifs sociaux ne pourront être assurées.
Cela devait se réaliser avant l’été prochain : l’installation d’un deuxième scanner, et le remplacement de l’ancien. Les deux seront dans les murs de l’hôpital de Pontarlier, l’un sera dédié aux consultations externes et mis en œuvre par le privé, et l’autre surtout dédié à l’activité interne de l’hôpital. « C’est vraiment utile pour tous les malades hospitalisés, et c’est très important pour les urgences. Aujourd’hui, le scanner c’est vraiment l’activité d’imagerie de référence la plus prescrite par les urgentistes, par les sociétés savantes, c’est quelque chose de très important. Actuellement, on n’a que très peu de plages, mal placées, comme entre midi et deux et après 17h. Donc ça occasionne beaucoup de retard dans les décisions, sur les urgences relatives, des dysfonctionnements à tous les niveaux pour les agents. A partir du moment où on aura un deuxième scanner, on va pouvoir bénéficier d’une fluidité bien meilleure » souligne Olivier Volle, le directeur du CHI. Un équipement essentiel qui va aider la médecine, la chirurgie et les urgences, en termes d’amélioration pour la prise en charge des patients, pour leur confort et les qualités de travail du personnel.
Dans les années à venir, le CHI projette également de faire évoluer ses espaces de travail, par la réalisation de certains projets immobiliers. L’un d’entre eux consiste à « donner de l’espace aux urgences, trop étriqués, et permettra le regroupement de l’unité de soins continus avec l’unité d’hospitalisation des urgences de courte durée » comme l’explique Olivier Volle. « On a 5 à 6 lits qu’on va regrouper, et on va créer deux lits de plus. On va avoir un potentiel de 13-14 lits à faire tourner en symbiose en joignant deux équipes. Cela ne verra pas le jour avant 3-4 ans, mais on travaille déjà sur ce plan. C’est d’ailleurs un effet du Ségur investissement » poursuit le directeur. L’autre projet immobilier concerne les personnes âgées. C’est un projet d’unité d’hébergement renforcé à l’EHPAD du Larmont. « On va pouvoir le mettre en œuvre partiellement très bientôt, mais il sera concrétisé dans 3 ans. On ne crée pas de lit, mais l’intérêt du projet et de faire en sorte que dans l’unité Ambre, qui se trouve au rez-de-chaussée du Larmont, avec les patients type Alzheimer ou apparenté, au lieu de les regrouper à 42 dans une seule unité, on va pouvoir isoler une aile de 14 lits, avec une équipe renforcée qui va pouvoir effectuer des prises en charge plus personnalisées » explique Olivier Volle. Ce devrait permettre moins d’interactions et de perturbations entre les résidents. Ce projet sera aussi financé dans le cadre du Ségur.
Deux secteurs d’activités sont particulièrement impactés au sein du CHI Haute-Comté : les infirmières à l’EHPAD du Larmont et celles au pôle psychiatrique Grandvallier. Au total, ce sont 17 postes manquants. Comment expliquer ce phénomène ? « La psychiatrie ce n’est pas nouveau, c’est le domaine dans lequel la Suisse prélève le plus » explique Olivier Volle. « En Suisse, la psychiatrie est un domaine d’activité peu prisé. Depuis que je suis ici, c’est où j’ai eu le plus de pertes » confie le directeur. Mais ce n’est pas la seule problématique. « Nous avons des équipes jeunes, et de la peine à effectuer un tuilage de compétence entre les plus anciens et les plus jeunes. Ces derniers arrivent démunis dans un service, en devant acquérir des compétences où il n’y a plus assez d’anciens pour les transmettre. Donc c’est difficile pour eux, dans un secteur où la violence n’a pas baissé, bien au contraire. Il faut être armé pour faire face à ce secteur d’activité » souligne Olivier Volle. Et puis, le changement de patientèle au fil des années n’est sans doute pas non plus anodin. « Avant, les maladies étaient bien identifiées, on savait les prendre en charge. Maintenant, nous sommes submergés par des choses qu’on constate aussi en ville. Comme des addictions ou des comportements de personnes qui sont un peu entre deux, et qu’on a plus de peine de prendre en charge » explique le directeur du CHI.
Concernant le manque de personnel à l’EHPAD du Larmont, les causes sont diverses et variées. Mais historiquement, les infirmières qui s’intéressent à la gériatrie sont plutôt rares. Elles préfèrent débuter dans d’autres services au début de leur carrière, pour s’orienter plus tard dans cette voie. « Et puis, je pense que très souvent, les métiers auprès des personnes âgées ont été trop dévalorisés ces dernières années en termes d’image. C’est indéniable » ajoute Olivier Volle.
Des projets de renforcement des équipes mobiles en psychiatrie sont attendus. Une chose est sûre pour le CHI, il faudra recruter. « On attend des crédits d’une part, et des réponses à des appels. Les flux sur les entrées et sorties, de juin à septembre, étaient à peu près équilibrés. On a retrouvé autant d’infirmières qu’on en avait perdu sur la même période, nous avions un peu moins d’aides-soignants, et les agents des services hospitaliers étaient équilibrés. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas d’hémorragie, mais on n’a pas non plus de bonus, alors que dans cette période on l’aurait souhaité. Ça ne nous permet pas de rouvrir les 20 lits qui sont fermés à l’EHPAD du Larmont aujourd’hui, et les 7 lits fermés en psychiatrie au Grandvallier » explique Olivier Volle.