La carte de la prochaine rentrée scolaire suscite de nombreuses réactions à l’école primaire et élémentaire de Miserey-Salines. En septembre, deux classes, une en maternelle et une autre en élémentaire, pourraient fermer. Les parents ne comprennent pas cette décision, qui va engendrer des effectifs en hausse dans les classes, jusqu’à 31 enfants en petite section. Concernant le niveau élémentaire, leur nombre progresse par rapport à cette année. A l’automne prochain, il passera de 172 à 183 élèves. Pour les familles, la décision est d’autant plus lourde à accepter « qu’il y a deux ans, un investissement de 40.000 euros a été consenti par la commune » pour proposer de meilleures conditions d’apprentissage aux écoliers.
L'interview de la rédaction / Nicolas Meyer
Rassemblement lundi matin
Depuis mars dernier et les premières évocations, les familles se sont mobilisées. Une pétition circule. Elle a déjà obtenu plus de 700 signatures. Lundi, à 8h, un rassemblement se tiendra sur le parking de l’école. Dans le même temps, une opération escargot se déroulera rue de Besançon, dans le sens Les Auxons / Miserey Salines. Les parents d’élèves espèrent pouvoir être reçus par les services de l’Education Nationale afin de trouver une solution à cette situation qu’ils déplorent.
Dans un contexte très houleux concernant la mise en œuvre de la prochaine carte scolaire dans le Doubs, Nicolas Pacquot, le député doubiste de la majorité présidentielle, fait savoir qu’il est cosignataire d’une proposition de loi pour conditionner la fermeture d’une classe, disposant d’au moins 15 élèves, à l’accord des conseils municipaux dans les communes rurales de moins de 2.000 habitants. Selon le parlementaire, « l’adoption de cette loi offrirait aux maires la possibilité de contester une telle décision si elle est jugée préjudiciable à l’intérêt et à l’avenir de leur commune ».
Un rassemblement s’est tenu, à la mi-journée, ce mardi, devant le collège Edgar Faure de Valdahon. Les enseignants dénoncent la nouvelle carte scolaire dans le Doubs, qui a des répercussions sur les moyens accordés aux établissements et aux écoles du département. Sur le territoire des Portes du Haut-Doubs, le collège valdahonnais se voit supprimer quatre postes d’enseignant et quatre classes, pour les quatre niveaux, en septembre prochain. De plus, dans ce contexte, les quatre classes à projets (orientation, jeux et environnement) disparaîtront également.
Une situation que dénonce notamment Thibault Villeret, enseignant d’EPS au collège Edgar Faure, et dont la classe projets, tournée vers le sport, est en sursis. Le professeur ne comprend pas cette décision en pleine année olympique et alors que le gouvernement ne cesse de vanter les bienfaits de l’activité sportive chez les jeunes. « Ce sont des classes où l’on peut utiliser des pédagogies innovantes. Les élèves ont un temps propre où ils peuvent développer des savoir être et des savoir faire particuliers. La classe sportive est très importante pour l’épanouissement et le dépassement de soi » précise l’enseignant. Et de conclure : « en cette année olympique, le sport devrait encore prendre plus de place dans chaque établissement scolaire et dans la société ».
Thibault Villeret a mis en ligne une pétition, qui est consultable sur : https://chng.it/VxCmGWJBTL
L'interview de la rédaction : Thibault Villeret
La nouvelle carte scolaire, qui se dessine, ne cesse de provoquer des remous dans le département du Doubs. Ce mardi, en début d’après-midi, parents et enfants se sont mobilisés pour dénoncer la fermeture d’une classe à la rentrée prochaine à l’école maternelle de Montlebon. Si les parents jugent cette décision préjudiciable pour la qualité de l’enseignement, ils s’inquiètent également pour la qualité d’accueil qui sera réservée aux enfants, présentant des troubles autistiques, scolarisés, quelques heures par semaine, en classe ordinaire.
« Nous sommes très inquiets car, en supprimant une classe, les groupes seront surchargés, et ce sera très compliqué pour nos enfants, qui ont des besoins spécifiques » explique Naïma Bakrimi, une maman mobilisée. A l’image de Kim Tran-Thi, une autre mère de famille sur le pont, le collectif de parents en colère entend ne rien lâcher. La pétition, mise en ligne, a d’ores et déjà obtenu 600 signatures. Le dernier compte des effectifs à venir laissent apparaître un nombre d’enfants supérieur à celui exigé. Les parents de l’école de Montlebon entendent bien enrichir encore leur dossier et prouver que le maintien de cette classe est juste et pertinente. Une nouvelle réponse de l’inspection académique est attendue ce vendredi.
L'interview de la rédaction : Mesdames Bakrimi et Tran-Thi
Le visage de la prochaine carte scolaire se précise. Rappelons que son élaboration se décline en trois phases. Une première en ce mois de février. Les deux autres se tiendront en mai et septembre prochains lorsque le contexte local sera mieux connu. Patrice Durand, directeur de l’inspection académique du Doubs, explique, chiffres à l’appui, que, malgré les 52 suppressions de postes annoncées, « la qualité de l’enseignement ne sera pas dégradée ». Il ajoute que le territoire doit faire face à une importante baisse des effectifs, qu’il doit conjuguer également ave un « rééquilibrage » du nombre d’enseignants, après plusieurs années de crédits excédentaires.
Dans ce contexte de baisse importante de la démographie, avec 5.000 élèves en moins dans le 1er degré dans le Doubs, en cinq ans, il est annoncé la fermeture de 67 classes et 15 ouvertures. Pour rassurer, l’inspection académique annonce une moyenne de 80 % des classes de maternelle (hors éducation prioritaire) avec un effectif compris entre 21 et 25 élèves. Les autres ne dépassant pas les 26 enfants. Concernant les écoles élémentaires et primaires, selon des chiffres communiqués par l’instance départementale, 83% des classes auront un effectif compris entre 21 et 24 jeunes en septembre prochain. Les 17% restant affichent un nombre d’élèves ne dépassant pas les 26 jeunes également. Le nombre moyen d’élèves par classe en éducation prioritaire et en zones rurales serait en deçà des statistiques précédemment citées.
Les priorités de la rentrée
Quatre axes prioritaires ont été annoncés par le ministère de l’éducation nationale pour la rentrée 2023/2024 :
Pour rappel, le département du Doubs, qui perd 882 élèves, se voit retirer 22 postes d’enseignants. Le Jura, avec une perte de 412 élèves, doit redonner six postes d’enseignants.
L'interview de la rédaction / Patrice Durand