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Un nouveau jugement sera rendu ce vendredi à l’encontre de Nordahl Lelandais qui était de retour devant la justice le 27 novembre dernier. Déjà condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de la petite Maëlys et celui d’Arthur Noyer, l’ancien maître-chien était jugé devant le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières pour une agression sexuelle sur l'une de ses petites cousines, survenue en 2017, ainsi que pour des menaces. Nordahl Lelandais conteste toujours ces accusations. Deux ans de prison ont été requis. Le jugement sera rendu ce vendredi 12 janvier.

Ce jeudi, le procureur général de Besançon, Etienne Manteaux, tenait un point presse concernant l’affaire Maxime B., ostéopathe pontissalien de 32 ans, poursuivi pour des faits de viols et agressions sexuelles commis entre janvier 2018 et juin 2021. Il a été mis en examen pour 19 agressions sexuelles dont 7 viols. Il devrait être prochainement renvoyé devant la cour criminelle départementale afin d’être jugé. L’accusé nie tous les faits qui lui sont reprochés, il évoque seulement des « pratiques médicales ».

Pour rappel, l’affaire avait débuté le 24 juillet 2020 avec la plainte d’une première victime. Une quarantenaire qui expliquera devant les policiers, s’être retrouvée en état de « sidération » alors que l’ostéopathe aurait introduit ses doigts dans son vagin de manière prolongée. Puis, quelques mois plus tard, d’autres victimes se sont présentées devant les forces de l’ordre en décrivant les mêmes scènes, avec des « caresses marquées au niveau du pubis ». 

Maxime B. a été placé sous contrôle judiciaire et a l’interdiction d’exercer et se rendre à Pontarlier.

Hier, mercredi, s’ouvrait le procès de José Fernandes Dos Santos devant la cour d’assises du Doubs. Cet ancien veilleur de nuit à l’ADAPEI de Morteau est accusé de viol commis sur personne vulnérable et agression sexuelle au sein de l’établissement de santé, sur la période allant de 2013 à 2017. L’accusé, au casier judiciaire vierge, encourt 20 ans de réclusion criminelle. Il est placé sous contrôle judiciaire depuis 2017.

Pour cette deuxième journée de procès, l’accusé était soumis à un interrogatoire sur les faits et sur sa personnalité. Des membres de sa famille ont aussi témoigné.

“Une vie difficile”

Lors de son interrogatoire, l’accusé parle de ses antécédents de vie. Il a été battu par son père et sa sœur décrit sa scolarité comme très difficile. “Il était constamment puni dans une cave noire avec des rats”. José Fernandes Dos Santos a commis plusieurs tentatives de suicide, une en 2015 et une autre récemment le 24 mars 2023. Il suit également un traitement thérapeutique lourd depuis son burn out en 2015.

Des incohérences dans le dossier et un profil “macho”

L'accusé déclare ne plus avoir d'érections depuis un accident de travail en maçonnerie, en 1999. Dans le dossier, il avait affirmé deux autres dates de début de ce dysfonctionnement érectile : 2013 et 2015. Aussi, sa femme confesse qu'elle a menti dans ses premières dépositions à la gendarmerie quand elle affirmait qu'ils avaient "des relations sexuelles 3 à 4 fois par semaine". Aujourd'hui, elle affirme qu'ils n'en ont eu aucune depuis 2015.

L'avocate générale a questionné Monsieur Fernandes sur son rapport aux femmes. Celui-ci déclare en réponse : "je ne suis pas contre les femmes, je suis contre les femmes qui veulent savoir plus que les hommes".

Ces déclarations soulèvent des soupirs d’agacement dans l’audience. Autre moment de tension quand l’accusé continue ses complaintes sur sa vie personnelle sur des questions en relation avec les victimes. L'avocate de l’une d’entre elles, Mme Faustine Cheval, assène : "on va arrêter de parler un peu de vous, on va parler des victimes". Mr Dos Santos déclare à propos de ces dernières : "je ne leur en veux pas".

Une famille qui le soutient

A la fin de journée ont défilé les membres de la famille de l’accusé à la barre. La femme de Monsieur Fernandes décrit “un homme gentil et travailleur”. Son fils, lui, parle d' " un père exemplaire au grand cœur". Sur la relation entre ses parents, en procédure de divorce actuellement, il confie qu'ils formaient "un couple un peu détaché l'un de l'autre". Enfin, sa soeur se dit "très étonnée des faits". Elle ajoute que l'accusé a vécu chez elle. Il dormait dans la chambre de sa fille. "Il n'a jamais eu de comportements inappropriés".

“J’ai le cerveau tout mélangé”

A mi-journée, on assiste à un moment qui aurait pu être le basculement. Monsieur Fernandes se tient à la barre et manque de s'effondrer. Le juge lui permet de s'asseoir. Suite à une question d'une avocate de la partie civile sur un possible déni de ce dernier, l'audience retient son souffle et croit à des aveux. "J'ai le cerveau tout mélangé" affirme t-il.

Les deux avocates de la défense se lèvent, on perçoit la peur de l'aveu. Finalement, l'accusé confirme sa version : "ils mentent tous les trois, comme au théâtre". Il fond en larmes et termine par : "je veux en finir". L'audience est suspendue.

Le procès se poursuit dans la soirée. Verdict attendu demain soir. 

La plainte de la soprano Chloé Briot pour agression sexuelle contre l'un de ses collègues, Boris Grappe, lors de la production d’un opéra « L’inondation » a été classée sans suite. Selon Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon, les éléments de l’enquête ne permettent pas de caractériser une intention coupable ni une responsabilité pour créer une culpabilité. La plainte du mis en cause pour dénonciation calomnieuse a également été classée sans suite.

 

C’est la revue La Lettre du musicien qui a publié le 19 août 2020 le témoignage de la soprano française Chloé Briot, qui dénonce des agressions sexuelles répétées de la part de l'un de ses collègues, Boris Grappe, durant une production. Des faits qui auraient duré « plusieurs semaines, même plusieurs mois », selon Chloé Briot. Bien décidée à se faire entendre, elle a souhaité briser l’omerta qui règnerait dans le monde de l’opéra en témoignant dans la presse. Mais peu de temps avant, la chanteuse avait saisi la justice. En mars 2020, elle a déposé une plainte et une enquête a été ouverte par le parquet de Besançon.

Entre octobre 2019 et février 2020, Chloé Briot tient le premier rôle dans l’opéra L’Inondation, joué sur le plateau de l’Opéra-Comique, à Paris, puis aux opéras de Rennes et de Nantes. Dans cette représentation, on assiste à deux scènes de sexe entre les deux principaux personnages. C’est justement durant ces scènes que Chloé Briot dit avoir été agressée sexuellement.

« En pleine représentation, il a palpé mon sein droit comme de la pâte à modeler. J’ai tenté de me recroqueviller pour qu’il ne puisse plus me toucher. Dans la deuxième scène, il a écarté violemment mes jambes en mettant sa tête sur mon sexe » décrit Chloé Briot. Des actes qui dépasseraient le cadre de la mise en scène, selon elle, qui auraient été répétés. « Pendant les répétitions et les filages, je n'arrivais pas à dire à mon collègue que sa manière de me toucher me déplaisait », ajoute-t-elle. « Certes, nous devions jouer une scène de sexe, mais il agissait toujours au-delà du cadre des propositions du metteur en scène et me faisait systématiquement passer pour une chieuse auprès de ce dernier », explique l'artiste.

« Dans cet opéra "L'Inondation", Chloé Briot et son partenaire incarnent des époux. Dans certaines scènes, la scène 3 et 12, ils doivent simuler des rapports sexuels. Tant madame Briot que monsieur confirment qu’aucune consigne ne leur a été donnée de la part de monsieur Pommerat, le metteur en scène, concernant la scénographie » a cependant détaillé Etienne Manteaux lors d’une conférence de presse cet après-midi, tout en précisant que toutes les répétitions ont été filmées, facilitant ainsi le travail des enquêteurs.

 

C’est le 15 janvier 2020 que Chloé Briot décide d'alerter son metteur en scène, Joël Pommerat, qui recadre immédiatement le baryton, Boris Grappe. Contrairement à ce qu’a pu dire la chanteuse dans la presse. « J'étais seule face à mon agresseur. En dépit de mes appels à l’aide personne ne m’a répondu » avait-elle dit. Elle a finalement admis face aux enquêteurs, qu’à partir de ce recadrage du 15 janvier de la part de monsieur Pommerat, elle n’avait plus subi d’attouchements. Boris Grappe, décrit comme un baryton très « investi et impliqué » dans son rôle et à la recherche de son personnage, a écrit dès le 16 janvier à Chloé Briot : « Je n’étais pas du tout conscient de ton inconfort dans les scènes 3 et 12 ». Le baryton s'est dit sidéré par les accusations de madame Briot. Entendu par les enquêteurs à plusieurs reprises pendant sa garde à vue, il a précisé que lors des répétitions de la pièce "L'inondation", après des essais avec monsieur Pommerat, il était parvenu à une interprétation communément admise et qu’il s’était plié à ce cadre scénographique. « A partir du 15 janvier, monsieur a dit avoir respecté à la lettre les consignes du metteur en scène ce qui se vérifie sur les images des répétitions et des différentes représentations » a expliqué Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon.

Le chanteur lyrique est désormais aide-soignant dans un EHPAD, après que sa carrière a été stoppée net à la suite de la médiatisation de l'affaire. Le procureur de la République a constaté un « désaccord majeur entre la perception du chanteur et celle de madame Briot ». Joël Pommerat, le metteur en scène, a également été interrogé par les enquêteurs. « Je ne conteste pas les ressentis de madame Briot, mais nous avons fait ce que nous avons pu au moment où nous avons eu connaissance des faits" a-t-il dit.

"Tous les faits dénoncés se sont déroulés sous le contrôle strict du metteur en scène ou de son assistant avec un parti pris hyper réaliste. Monsieur obéissait parfaitement aux consignes du metteur en scène. Dès le 15 janvier, il a changé radicalement les conditions d’interprétation de ces deux scènes. Ce changement de comportement contrevient à ce que madame Briot a affirmé au journaliste de La lettre du musicien. Cela ne correspond pas à la réalité. Monsieur Pommerat a proposé de suspendre la représentation et c’est elle qui a dit vouloir continuer. Il n’a pas été démontré pendant l’enquête que le mis en cause a eu conscience que son jeu d’acteur a créé un mal-être pour Chloé Briot. Ces éléments ne permettent pas de caractériser une intention coupable, une responsabilité pour créer une culpabilité", a confié le procureur de la République Etienne Manteaux. La plainte du mis en cause pour dénonciation calomnieuse a également été classée sans suite, « la justice n'ayant pu objectiver la volonté de la plaignante de nuire volontairement à son collègue ».