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Après son combat mené l’hiver dernier pour son apprenti Laye Fodé Traoré, Stéphane Ravacley veut aller encore plus loin. Le boulanger bisontin lance son association Patron.ne.s Solidaires. Son combat avait fait grand bruit en janvier dernier. Boulanger à Besançon, Stéphane Ravacley décide d’entamer une grève de la faim pour attirer l'œil sur la situation de son jeune apprenti Laye Fodé Traoré. Ce dernier, âgé de 18 ans, est menacé d’expulsion par les autorités. Le jeune guinéen est pourtant apprenti à « La Huche à Pain » depuis 1 an et demi, mais la loi le contraint à quitter la France à sa majorité. Après 11 jours de grève de la faim, un malaise, et une médiatisation sans précédent, Laye est finalement régularisé. Une victoire pour le boulanger et son jeune apprenti, qui ne résout pas pour autant le problème législatif qui aurait pu contraindre Laye à retrouver la Guinée : « On s’est rendu compte que des Laye, il y en avait des milliers partout en France. Il faut qu’on arrive à protéger ces gamins », nous confiait Stéphane Ravacley en janvier dernier. Patron.ne.s solidaires L’idée de poursuivre le combat est venue naturellement pour le boulanger. Après celui mené pour Laye, Stéphane Ravacley a reçu d’innombrables messages de soutien, évidemment, mais aussi des messages de patrons venant de la France entière, subissant une situation similaire : « On voulait grandir un peu plus ce mouvement, c’est pour ça qu’on a créé cette association, qui a été acceptée par la Région ». Stéphane Ravacley lance donc Patron.ne.s Solidaires, dont il est le président. Patricia Hyvernat, qui s’était également mobilisé pour son apprenti Yaya, dans la même situation que Laye, est-elle vice-présidente : « La mission, ça va être de partir dans toute la France pour rencontrer des patrons, des apprentis, mais aussi des familles d’accueil, car on s’est rendu compte qu’elles avaient des problèmes similaires. On essayera de les aider en les aiguillant sur comment combattre, et comment réveiller l’opinion publique ». Apprenti comédien La régularisation de Laye n’a donc pas rassasié Stéphane Ravacley, qui souhaite un changement bien plus structurel et profond. Le boulanger, inépuisable, multiplie les casquettes pour faire parler de son combat. Président d’association, mais aussi comédien. Contacté il y a plusieurs mois par Patricia Allio, metteuse en scène, Stéphane Ravacley accepte de rejoindre la troupe, pour une pièce qui parle justement de la régularisation des migrants, et où le boulanger joue son propre rôle. Un moyen différent de toucher les gens qui permet aussi à Stéphane Ravacley d’apprendre quelque chose de nouveau, lui le passionné d’apprentissage et de transmission. Habituellement dans le rôle de celui qui transmet, le boulanger va cette fois passer du côté des apprentis, toujours dans l’optique de mener le combat qui l’anime.