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La situation est très tendue au centre de soins des Tilleroyes à Besançon. Nous vous en faisions déjà l’écho, il y a quelques jours. Selon les représentants syndicaux et du personnel, « la situation est inédite Â».

Les responsables syndicales et du personnel dénoncent un management « autoritaire Â» du directeur de l’établissement, arrivé aux responsabilités en 2017. Il est expliqué que « les conditions de travail se sont dégradées Â». Des choix qui sont la conséquence des départs anticipés en retraite d'un médecin, d'un arrêt maladie pour burn out  d'un troisième médecin et des nombreux arrêts de travail, notamment pour burn-out, d’autres professionnels de santé de la structure.

Fermeture de 45 lits

Dans ces conditions, un service entier de 30 lits a dû être fermé. Ainsi que la moitié d’un autre et quatre lits en hôpital de jour. Ce qui n’est pas sans poser problème dans la gestion des patients du CHU bisontin. Face à cette situation, en juin dernier, le CHSCT, en présence de l’inspection du travail, a demandé une expertise pour « risque grave Â», portant sur les conséquences du management sur le bon fonctionnement de l’établissement. Les conclusions des experts, agréés par le ministère du travail, devraient être connues d’ici le mois d’octobre.

Souffrance au travail

Les salariées ne cachent pas leurs inquiétudes. Elles dénoncent « une véritable souffrance au travail Â» et s’interrogent sur la qualité des soins apportés aux personnes âgées convalescentes. « Nous nous interrogeons sur notre travail au quotidien. Actuellement, nous réfléchissons beaucoup à notre avenir professionnel Â» déclarent ces soignantes passionnées, mais qui n’ont plus l’impression d’exercer leur travail convenablement. « Nous ne travaillons pas avec des machines. Nous devons leur apporter du bien-être, du confort et les rassurer. Ce qui n’est plus le cas. Nous sommes en protocole de travail dégradé » ajoutent-elles. Ces professionnels attendent avec impatience les résultats de l’expertise et souhaitent que ces conclusions apporteront le changement et la prise de conscience souhaités.

La ministre de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé hier plusieurs réformes en réponse aux nombreuses revendications des urgentistes, en grève depuis le mois de mars. Au programme, la mise en place d’un Service d’Accès aux Soins (SAS) pour guider les patients, une formation avancée des infirmiers ou encore des moyens supplémentaires pour la médecine de ville. Mesures financées par une enveloppe s’élevant à 750 millions d’euros pour 3 ans.

Médecin urgentiste au centre hospitalier de Lons-le-Saunier, Yves Duffait est très impliqué dans le mouvement de grève. Il a notamment parcouru la distance séparant Lons-le-Saunier du Ministère de la Santé en vélo pour faire part de ses revendications en avril dernier. Après ces nouvelles annonces, il réagit.

 

Plein Air : Bonjour Yves Duffait. Agnès Buzyn promet une enveloppe de 750 millions d’euros. Au premier abord, est-ce que cela vous semble suffisant ?

Yves Duffait : Le chiffre comme ça brut peut paraître impressionnant pour nous citoyens, mais il faut remettre les choses à leur place : 750 millions sur trois ans, ce qui ramène l’enveloppe à un peu plus de 200 millions par an. Et puis c’est une enveloppe destinée à priori à financer la mise en place de mesures qui ont été annoncées. D’après ce que j’ai lu, il n’y a pas d’ouverture de lits, il n’y a pas d’embauche de personnels. Or ce sont deux points principaux, deux revendications de l’ensemble des soignants qui travaillent aux urgences et à l’hôpital en France.

 

Plein Air : Vous parlez des lits, la ministre de la santé demande justement au Groupement hospitalier du territoire (GHT) de mettre en place un dispositif de gestion des lits dès 2020, est-ce possible pour vous ?

Yves Duffait : Ça existe déjà dans pleins d’endroits. Tous les lits des hôpitaux sont gérés par des logiciels. A chaque fois qu’un patient est admis, il est inscrit dans un logiciel. On a déjà à Lons, comme dans d’autres endroits, des gestionnaires de flux ou « bed manager Â» qui sont censés aider. Mais quand un malade occupe un lit et qu’il a besoin de l’occuper, on peut retourner l’équation dans tous les sens, on ne pourra pas libérer ce lit. Les différentes directions d’hôpitaux mettent une pression sur les collègues, les confrères et consÅ“urs qui travaillent dans les services de médecine ou de chirurgie, pour libérer un maximum de lits pendant les périodes de tension. Mais ça veut dire qu’on laisse parfois sortir des gens dont l’état clinique nous aurait plutôt inciter à les garder. Alors souvent, ces gens qu’on pousse par la fenêtre reviennent par la porte des urgences 24h ou 48h après parce que leur état était trop fragile.

 

Plein Air : Un Service d’Accès aux Soins (SAS) va être effectif dès l’été 2020, qui permettra de guider les patients en ligne ou par téléphone selon leurs besoins. Ce nouveau dispositif est-il pertinent pour vous ?

Yves Duffait : Ça existe déjà : le 15. J’ai été médecin régulateur au centre 15 à Besançon et c’est ce qu’on faisait. Alors des fois les gens ne savent pas trop s’ils doivent appeler le 15 qui est le numéro réservé aux urgences vitales. Mais en Franche-Comté, l’offre existe. Vous avez le 39 66 quand vous souhaitez accéder à la régulation médecine générale et le 15 quand vous souhaitez des soins urgents. Et c’est en interrelation, les appels peuvent se passer de l’un à l’autre. Et puis ce discours est, je trouve, extrêmement pénalisant pour nos confrères et nos consÅ“urs de la médecine générale. On a l’impression qu’actuellement ils sont en train de se tourner les pouces et de manger des glaces en terrasse de cafés ! On doit réorienter les patients vers la médecine générale mais c'est également saturé. Ils craquent aussi.

 

Plein Air : Vous le disiez tout l’heure, il n'est pas prévu d’effectifs supplémentaires. Mais le personnel déjà sur place sera mieux formé, grâce à une « formation avancée Â». Les infirmiers pourront poser un premier diagnostic, effectuer des sutures et même mener les suivis de certains patients en adaptant leurs traitements. Est-ce une solution pour pallier au manque d’effectif ?

Yves Duffait : Non et d’ailleurs ce n’est pas moi qui le dis mais les infirmiers eux-mêmes. Du moins pour ceux qui ont été interrogés, les infirmiers du mouvements Inter-Urgences également. Ils n’arrivent déjà pas à faire le travail qu’on leur demande en service d’urgence, parfois en médecine ou en EHPAD. On va leur coller des tâches supplémentaires ? C’est-à-dire que pendant qu’ils feront une suture, qui va s’occuper de faire les prises de sang, de délivrer les traitements qu’ils sont censés délivrer ? Là encore, ce sont des effectifs en plus qu’il faut et non des tâches supplémentaires à un personnel déjà surchargé. D’autant que les prescriptions anticipées de radio, quand un infirmier d’accueil prescrit une radio, ça existe déjà, sous couvert de protocoles de service. Qu’on les forme c’est bien, il faut toujours former les gens. Quand on parle de formation c’est toujours très bien. Sauf que ce n’est pas ce qui va répondre à la problématique.

 

Plein Air : Merci beaucoup Yves Duffait d'avoir pris quelques minutes pour réagir !

 

Vous aviez été des milliers à vous y rendre en juin dernier. Pour les journées du patrimoine, la ville de Besançon a décidé de renouveler l’expérience. Les 21 et 22 septembre prochains, la maison Colette, implanté aux Montboucons, sera de nouveau ouverte au public.

Besançon est honorée d’avoir accueilli, de 1900 à 1908, la grande Colette qui séjourna en terre bisontine, six mois l’an, dans sa maison des Monts-Boucons, où elle reçut nombre de célébrités qui faisaient alors le Tout-Paris. Un très joli endroit à découvrir durant ces deux jours.

Au programme : présentation de la maison et de ses différents occupants, visites guidées du parc et du verger en compagnie de l’équipe des espaces verts de la ville et des espaces de lecture pour découvrir ou redécouvrir l’œuvre de Colette.

 

Lundi, Agnès Buzyn, la ministre de la santé, a présenté son « pacte de refondation Â» visant à désengorger les urgences. Elle a annoncé 754 millions d’euros jusqu’en 2022. Plusieurs mesures ont été évoquées comme la création d’un « service d’accès aux soins Â», le renforcement de l’offre de consultations sans rendez-vous ou encore des compétences élargies pour les professionnels non-médecins.

Ces décisions sont très largement contestées par les professionnels et organisations syndicales. D’ailleurs, ce mercredi, un rassemblement est prévu devant les locaux de l’Agence Régionale de Santé à Dijon, qui devrait aboutir par une manifestation devant le ministère de la santé à Paris. Une délégation du Doubs sera présente. Un temps de rencontre est d’ailleurs prévu avec des représentants de l’organisme régional.

A La CGT de Besançon, comme ailleurs, on exprime une grande exaspération. On comprend difficilement comment six mois de grève dans les services d’urgence peuvent se conclure par de telles propositions, qui ne se traduisent par « aucune enveloppe supplémentaire, augmentation de salaires et création de postes Â». « C’est du pipeau Â» déplore Pascale Letombe, responsable régionale CGT santé. Mme Letombe regrette l’attitude de la ministre, « elle n’entend pas et ne comprend pas Â» explique-t-elle. Et de conclure : « On n’aurait pu attendre un autre comportement d’un ancien médecin oncologue à Necker Â».

Deux jeunes chercheuses franc-comtoises ont été distinguées par la médaille de bronze du CNRS pour leur contribution à l’avancée de la recherche française. Nadia Yousfi Steiner, enseignante-chercheuse en génie électrique à Belfort et Aude Bolopion, chercheuse en microrobotique à Besançon recevront ainsi leur distinction, lors d’une cérémonie de remise de médailles Talents CNRS qui se déroulera à Belfort le 16 septembre prochain.

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