Comme nous vous l’annoncions hier, le tribunal administratif de Besançon a suspendu l’arrêté préfectoral de dérogation de destruction d’habitats d’espèces protégés du 18 mars dernier concernant le projet d’écoquartier aux Vaîtes. Cette décision de justice précise qu’il n'y a pas d'intérêt public majeur à détruire des habitats d'espèces protégées pour construire davantage de logements dans une ville à la population stable.
Ce matin, lors d"une conférence de presse, Jean-Louis Fousseret, le maire bisontin, en présence de Nicolas Bodin, l’adjoint au maire délégué à l’urbanisme, et Bernard Bletton, le directeur de Territoire 25, l’aménageur, a dit « sa surprise ». Suite à cette décision, il a été décidé d’arrêter les travaux. Ce qui va occasionner un préjudice financier important, puisque les entreprises concernées vont demander des dédommagements. La suspension des travaux hier a d’ores et déjà coûté 700.000 euros à la collectivité. Sans compter les répercussions commerciales, avec les éventuels désengagements de sociétés déjà impliquées dans cette aventure. Territoire 25, convaincu du bienfondé de ce projet, a décidé de se pourvoir en cassation devant le conseil d’Etat. La structure et la ville demandent à la justice de se saisir rapidement de ce dossier. Pour les défendre et obtenir gain de cause, un avocat spécialiste a été sollicité.
Une situation ubuesque
Pour Jean-Louis Fousseret, cette situation est d’autant plus incompréhensible, que « la Ville de Besançon a toujours, durant ces dix années de réflexion et de travaux, suivi un processus réglementaire ». Les démarches ont été effectuées en suivant les conseils d’un cabinet spécialisé et validées par l’Etat, via la Dreal.
Un véritable projet urbain
Jean-Louis Fousseret et Nicolas Bodin rappellent que « ce projet a obtenu le label écoquartier et qu’il correspond précisément aux besoins du marché ». A savoir, des appartements T3, T4 et T5 à destination des familles, à prix abordables, disposant de toutes les normes d’accessibilité et peu gourmands en énergie. Pour étayer leurs propos, les élus évoquent une analyse de l’Insee, qui affirme que pour maintenir sa population actuelle, la Ville de Besançon doit construire « 500 logements par an ». Il est précisé que « sur les 1000 logements proposés, la moitié s’adressera aux ménages aux revenus modestes ».
Se loger au plus près de son lieu d’activité
La Ville de Besançon regrette que la décision du tribunal administratif concerne la totalité du projet, et non pas certaines zones spécifiques. Les élus rappellent également « l’importance » de l’emplacement, « qui permet un certain équilibre entre les différents quartiers de la ville ». Ils soulignent également les milliers d’euros injectés pour faire passer le tram à cet endroit et l’important projet de construction d’une nouvelle école dans ce nouveau quartier. Messieurs Fousseret et Bodin rappellent également les investissements consentis par la Ville pour réhabiliter l’endroit et reconstituer les zones détruites.
Pour la Ville de Besançon, ce projet répond également aux enjeux écologiques du moment, dans le sens où de nombreux foyers, ne trouvant pas de logements correspondant à leurs attentes, décident d’aller vivre ailleurs, tout en continuant de travailler dans la cité comtoise. « Ce qui augmente considérablement le trafic routier et la pollution ». « Il est important de pouvoir se loger au plus près de son lieu de travail » conclut Mr Fousseret.