Cette histoire fait froid dans le dos. Elle nous rappelle avec tristesse et colère que ces drames ne se déroulent pas que dans les téléfilms ou les établissements scolaires des grandes villes. En Franche-Comté, dans le Haut-Doubs, des cas d’agression, de persécution et de violences scolaires sont possibles, comme dans n’importe quels autres endroits de France et d’ailleurs.
Ce qu’a vécu Bryan, un jeune homme de 17 ans, scolarisé dans un lycée professionnel de Pontarlier, est atroce. Durant plus deux ans, en réussissant à le cacher, ce grand gaillard va être la proie de trois autres adolescents qui ne vont rien lui épargner. Des brûlures aux mains, des bousculades dans les escaliers, des coups de compas et de couteau dans le dos, des pincements, du viagra dans un verre d’alcool, …. . Ses bourreaux vont faire preuve de la plus grande perfidie, allant même jusqu’à diffuser sur les réseaux sociaux leurs agissements.
Il faudra le courage d’un copain de classe, un soir d’avril 2019, lors d’un repas familial, pour que ces faits innommables soient mis au jour. A ce moment précis, les évènements vont s’accélérer. Une interpellation au lycée, un placement en garde à vue toute une nuit, une convocation devant un juge des enfants, un éloignement du lycée, ses bourreaux sont enfin mis à l’écart et Bryan peut retrouver quiétude et sécurité.
Pourquoi cet acharnement ?
Difficile de répondre à cette question. La maman de Bryan ne comprend toujours pas comment elle est passée à côté de cela. Il y avait bien les brûlures aux mains, les maux de ventre réguliers pour ne pas aller en cours, les sauts d’humeur, le bleu à la cheville, les heures de colle au lycée ou encore la nuit passée aux urgences un soir de réveillon de la Saint Sylvestre après avoir ingurgité à son insu du viagra et consommé beaucoup d’alcool. Mais, à chaque fois, la jeune victime avait une réponse aux interrogations de sa mère : une mauvaise maîtrise du fer à souder, une chute, une trop grande consommation d’alcool, … . Dans ces conditions, difficile de s’inquiéter. D’autant plus que les copains, les profs, l’établissement scolaire ne tirent pas la sonnette d’alarme également.
Aujourd’hui, après plus de deux ans de calvaire, et la mise à l’écart de ces trois agresseurs, Bryan a retrouvé le sourire. Sûr qu’il n’a pas oublié ces longs mois, où à chaque instant, il a dû affronter cette violence. Lorsqu’ils ont été entendus par les policiers pontissaliens, les trois ados n’avaient pas conscience de la gravité de leurs actes. La justice saura leur rappeler et les mettre face à leurs responsabilités.