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"L'inconnue" défigurée du Frasnois : l'accusé devant la cour d'Assises la semaine prochaine

Tout commence le 15 décembre 2016. Dans le bois du Frasnois, au-dessus des Cascades du Hérisson, à proximité de la frontière suisse. Un bûcheron tombe sur le cadavre d’une jeune femme, complètement défigurée. Selon les premières constatations, la victime est décédée suite à une agression extrêmement violente. Au moment des faits, il est impossible d’identifier la victime. Il sera précisé par la suite que son corps porte les traces de 26 coups de couteau. L’enquête est confiée à la section de recherches de Besançon.

Une victime méconnaissable

L’autopsie révèlera que le décès a été causé par de très nombreux coups portés au visage. Les os et les dents sont brisés. La victime est complètement méconnaissable. Plusieurs mois passeront sans que cette femme soit identifiée. L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) effectuera une reconstitution faciale de la victime, afin d’établir son portrait-robot en 3D. Un appel à témoins également sera diffusé très largement en Europe.

L’identification de la jeune femme

Mi-décembre, une promeneuse à Sullens, en Suisse, découvre une large tâche de sang sur un sentier isolé. Elle la prend alors en photo, et fait part de sa découverte à la gendarmerie vaudoise. Celle-ci se rend sur les lieux et trouve une centaine de mètres plus loin, une carte d'identité au nom de Mihaela Miloiu. Mais pour l’heure, personne ne s'est encore inquiété que la jeune femme ne donne plus aucun signe de vie. La carte d’identité est simplement déclarée comme une pièce administrative perdue.

Les premiers éléments d'enquête

A Lausanne, la prostitution est légale. Le fait que Mihaela ne soit plus aperçue finit enfin par inquiéter. Les gendarmes suisses font alors le lien avec la carte d'identité. Un forage du bitume et effectué sur le probable lieu du crime, et permet de mettre en évidence un ADN féminin. Il est comparé à celui de la victime non-identifiée retrouvée au Frasnois, ainsi qu'à celui de la mère de Mihaela, vivant en Roumanie. Les deux ADN correspondent. Près d’un an après la découverte de son cadavre, l’inconnue du Frasnois a désormais un nom, celui de Mihaela Miloiu.

Le principal suspect

A ce stade de l’enquête, les gendarmes français ne disposent que d’un seul indice : une trace se sang appartenant à un homme, retrouvé sur le cadavre de la jeune femme. Mais, il ne correspond à aucun profil contenu dans le fichier des empreintes génétiques. Les enquêteurs ont donc une idée plus poussée : demander aux hôpitaux du secteur, s’ils n’ont pas soigné au moment des faits, un homme présentant des blessures. L’hôpital de Pontarlier se manifestera, et signalera un homme, venu se faire poser des points de suture à la main la nuit du 29 au 30 novembre 2016. Il s'agit d'Alexandre Verdure, un père de famille âgé de 33 ans, travailleur frontalier résidant à Mouthe, inconnu des services de police. Celui-ci est alors placé sous surveillance, puis interpellé. D'abord, il expliquera avoir percuté un chevreuil, qu’il aurait achevé à coups de poing, d'où ses blessures. Mais son ADN est prélevé et correspondra avec celui retrouvé sur le cadavre.

Placé en détention provisoire, cet agent de sécurité, gendarme de réserve, nie avoir tué la jeune roumaine. Il reconnaît avoir eu seulement une relation sexuelle avec elle, avant qu'elle ne soit massacrée par de mystérieux agresseurs, qu’il l’aurait ensuite menacé pour transporter le corps jusqu’à cette forêt du Frasnois.

Le procès de l’auteur présumé et principal suspect dans cette affaire, Alexandre Verdure, se tiendra du mercredi 9 novembre au vendredi 11 novembre devant la cour d’Assises de Besançon.