Ce vendredi matin, Mme Jacqueline Teyssier, ancienne déportée durant la Seconde Guerre Mondiale, a participé à la remise des prix académiques du concours national de la Résistance et de la Déportation qui se tenait au rectorat de Besançon. Une centaine de jeunes scolarisés dans les collèges et lycées de la région ont été récompensés pour leur excellent travail. Cette année le thème était « s’engager pour libérer la France ».
La plupart de ces jeunes connaissent Mme Teyssier. Agée de 95 ans, elle intervient très régulièrement dans les établissements scolaires pour évoquer cette triste période de notre histoire contemporaine et son passé d’ancienne déportée. Un témoignage vérité qui ne laisse pas son jeune auditoire indifférent. « Cela fait 28 ans que j’interviens dans les collèges et les lycées. Les jeunes m’écoutent et me connaissent » explique Mme Teyssier. Et de poursuivre : « Il est important que l’on sache ce qui s’est passé exactement, surtout avec le gouvernement de Vichy ».
Mme Teyssier, originaire de Paris, a été arrêtée par la milice française, trois mois avant la Libération de Paris, sur dénonciation. Elle a tout d’abord été conduite au camp de Drancy, avant d’être transférée à Birkenau, puis Auschwitz et Bergen Belsen. Touchée, comme de nombreux prisonniers, par le typhus, Mme Teyssier ne pesait que 28 kilos lorsqu’elle a été libérée et a pu rentrer en France. Il n’y pas un jour durant lequel elle ne pense pas à ce qui lui est arrivé. « On était jeune. On avait du courage. Vous n’imaginez pas dans quel état nous étions. A Birkenau, nous n’avions plus de nom, nous étions un numéro. On nous avait demandé d’apprendre notre matricule par cœur en allemand » se remémore-t-elle. Et de conclure : « Au camp d’Auschwitz, il y a eu un million de morts. Quatre fours crématoires fonctionnaient jour et nuit. Des Français ont été contraints de brûler leurs proches. Comment voulez-vous que l’on oublie cela »































