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Pontarlier. "Essaimons-nous", un documentaire sur un projet de vente de semences aux particuliers

Publié le 26 Jui. 2023 à 11:06
Tags: maraichage | semence | cuture | autonomie des fermes |
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Pontarlier. "Essaimons-nous", un documentaire sur un projet de vente de semences aux particuliers

Le collectif InPACT 25 propose une soirée « projection-échanges » ce mardi 27 juin au théâtre Bernard Blier avec la diffusion du documentaire « Essaimons-nous ». Ce film retrace les actions d’un collectif de maraîchers et maraîchères, troqueur de semences dans la région, qui se lance dans l’aventure d’un projet de vente de semences aux particuliers : La Semencerie. Cette projection s’inscrit dans la réflexion que mène le collectif InPACT autour des questions d’autonomie sur les fermes, de mutualisation des savoirs et des outils dans un esprit de cheminement collectif pour un agriculture citoyenne et territoriale.

 

Notre rédaction s'est entretenue avec Benoît Belot d’InPACT 25 (initiative pour une agriculture citoyenne et territoriale dans le Doubs), un collectif composé des associations Accueil Paysan, AFOCG 25, MRJC, Terre de Liens Bourgogne-Franche-Comté, Solidarité Paysans 25, qui a pour mission de travailler sur l’installation et la transmission dans le milieu agricole, avec une petite annexe sur les actions alimentaires.

 

Bonjour monsieur Belot, tout d’abord, qu’évoque ce documentaire que vous présenterez, aux côtés de vos confrères, ce mardi soir ?

« Ce documentaire va parler d’un sujet important : l’autonomie semencière, notamment chez les maraichers. La semence aujourd’hui est privatisée par des grands groupes. Les maraichers, notamment en Franche-Comté, ont démarré l’initiative d’un partage de semences, et ont fondé un GIE, la Semencerie, pour commercialiser des semences paysannes libres de droit. Ce documentaire réalisé par Laure Saint-Hillier, raconte l’histoire de ces maraîchers, qui militent pour récupérer la propriété de la semence, comme ça s’est toujours fait dans le milieu agricole »

 

Ces procédés sont déjà mis en place et appliqués ?

« Ça a été créé assez récemment, il y a quelques années, pour ce qui est la vente de semence. L’échange de semence appartient à des réseaux beaucoup plus vieux, qui ont mûri de longue date dans l’esprit de ces maraîchers que l’on suit tout au long du documentaire. Tout ce qui va être échange se réalise entre professionnels. Mais aujourd’hui, le droit européen a permis des améliorations. La vente se fait principalement vers les particuliers, avec une limite peut-être encore un peu floue vis-à-vis des professionnels »

 

Quel est l’intérêt ?

« L’intérêt de la semence aujourd’hui, c’est de pouvoir l’adapter à un territoire, et encore plus de façon actuelle, avec tous les soucis qu’on connaît, l’accès à l’eau, le réchauffement climatique, etc. On a besoin d’avoir des semences qui vont évoluer et s’adapter. Le travail du paysan est aussi de sélectionner les graines qui vont nous permettre d’avoir encore une production, peu importe les circonstances. Et d’avoir des fruits et légumes de qualité, pas dans une logique de productivité, mais de bienfaits pour la santé en priorité »

 

Finalement, c’est un enjeu très actuel, en adéquation avec les problématiques modernes.

« Bien sûr. La sélection semencière a toujours appartenu aux paysans, et ils ont, au travers des générations, apporté beaucoup de qualité à la semence. Ça s’est un peu perdu avec la recherche industrielle, où l’intérêt était peut-être plus de viser la production, dans des conditions où le climat et le sol permettaient d’avoir ce genre de chose, ce qui est plus compliqué aujourd’hui »

 

Ce documentaire qui dure un peu plus d’une heure, sera diffusé à 20h dans la salle Jean Renoir du théâtre Bernard Blier à Pontarlier ce mardi 27 juin. Après la diffusion, Laure Saint-Hillier, la réalisatrice, ainsi que des représentants du réseau de semence et de la Semencerie, seront sur place afin d’interagir avec les personnes venues participer à cette soirée.

 

Synopsis : A la recherche d’autonomie et porté par un profond respect du vivant, un petit groupe de maraîchers en agriculture biologique, réunis au sein d’un collectif informel d’échange de semences, décide de se lancer dans la vente de graines aux particuliers. Le passage d’une logique d’échange à une pratique commerciale plonge alors le groupe dans une profonde réflexion.

 

Dernière modification le lundi, 26 juin 2023 11:51