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"Le Mystère Daval" : Randall Schwerdorffer, l'avocat de Jonathann, réagit au téléfilm diffusé sur TF1

Publié le 13 Sep. 2022 à 17:09
Tags: affaire daval | randall schwerdorffer | jonathann daval | tf1 | le mystere daval |
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"Le Mystère Daval" : Randall Schwerdorffer, l'avocat de Jonathann, réagit au téléfilm diffusé sur TF1

Hier soir a été diffusé sur TF1 le Mystère Daval, un téléfilm inspiré de la célèbre affaire criminelle ayant eu lieu en 2017. Elle concerne le meurtre d’Alexia Fouillot par son mari, Jonathann Daval, ce dernier ayant dénié ce crime durant plusieurs mois. Il s'agit d'une fiction librement inspirée de l'affaire. Me Randall Schwerdorffer, avocat de Jonathann Daval, regrette que le rôle des avocats, déterminant dans cette affaire, n’a pas été suffisamment retranscrit à l’écran.

 

Le rôle des avocats mis à l’écart

« L’histoire elle est fidèle à la réalité, en partie, mais moi je ne m’y retrouve pas. Il y a plusieurs angles pour aborder l’affaire Daval, et c’est vrai que les avocats avec qui j’ai échangé ne retrouvent ni l’ambiance, ni le rôle qu’on a pu avoir. Rien de tout ça. C’est tellement axé sur les enquêteurs, c’est assez éloigné de notre réalité » souligne Randall Schwerdorffer. L’avocat bisontin n’a pas tort, car dans cette affaire ultramédiatisée, prenant une ampleur nationale et aboutissant sur un procès hors-norme, l’implication des avocats a été plus que déterminante. Lors de chaque moment clé, ils étaient présents, et ont parfois joué un rôle décisif. « Nous avons pesé toutes nos forces sur le dossier, et ça ne se voit pas. Lors de la confrontation, on ne voit pas le rôle et le travail de Jean-Marc Florand, ni celui de Me Spatafora. La reconstitution, c’est à peine éludé. Le travail que l’on a effectué durant la garde à vue avec Me Spatafora ne ressort pas du tout [...] On a voulu mettre en lumière les gendarmes, pourquoi pas, c’est une façon de voir les choses. Mais c’est un peu restrictif je trouve » poursuit Me Schwerdorffer. Pour appuyer les dires de l’avocat bisontin, deux personnages ont même été inventés de toute pièce : le Capitaine Dacosta, joué par Thierry Neuvic, et l’adjudant-chef Magali Paulin, interprétée par Vanessa Guide. 

 

Une diffusion prématurée ?

« Je ne sais pas trop quoi dire, c’est un sentiment un peu étrange, aucun des intervenants de cette affaire n’a participé au téléfilm. On n’est pas intéressé par ça. Mais je l’attendais, je voulais voir la façon dont c’était tourné, dont c’était appréhendé. Et effectivement, je me demande si ce n’était pas encore trop tôt pour le regarder » indique Randall Schwerdorffer. Pour rappel, le procès s’est ouvert le lundi 16 novembre 2020 et s’est conclu cinq jours plus tard. Moins de deux ans se sont écoulés entre temps. Et les cicatrices sont encore loin d’être toutes refermées. Martine Henry, la mère de Jonathann Daval, avait déjà fait part de son désarroi en novembre 2021, lors de l'acquisition par Gaumont des droits du livre « Alexia, notre fille », écrit par les parents de la victime, afin de réaliser une série en six épisodes. « Jonathann n’est pas d’accord avec ce film. Il a été jugé, qu’on le laisse en paix ! » avait clamé la mère de JonathannPlus récemment, dans les colonnes de nos confrères de l’Est Républicain, Martine Henry déplorait cette fiction de TF1. « Je voudrais être débarrassée de tout ça, qu'on en parle plus. Tous ceux qui font leurs peines pour des choses très graves comme Jonathann. Il faut les laisser tranquilles. Plus on parle de leurs affaires, plus ça leur porte préjudice en prison […] On n’avait pas envie que cela se fasse, mais on n'a pas eu le choix. Ça va encore tout remuer, on n'a pas besoin de ça. Il faut dire que ça fait mal aux familles ».

 

Une ambiance mal retranscrite

Autre omission du téléfilm selon le célèbre avocat bisontin : l’ambiance générale qui a gravité autour de cette affaire. « Je pense que je suis un très mauvais spectateur. J’ai vécu l’affaire, je n’ai pas retrouvé l’ambiance. C’est complétement incroyable, tout était dingue. Il y avait une ambiance électrique, phénoménale, à tous les moments de la procédure. Que ce soit la reconstitution, la confrontation, l’audition, la garde à vue. Je n’ai pas retrouvé cette ambiance hors norme qu’il y avait dans l’affaire. Je pense que je la recherchais, je pense que tous les intervenants la recherchaient, sans la trouver. C’est peut-être trop difficile à traduire aujourd’hui, sans doute parce que c’est encore trop tôt pour ce téléfilm ». En se faisant l’avocat de la production de TF1, il est parfois plus délicat de transmettre des émotions et d’implanter une ambiance à travers un écran, que lorsque l’on a vécu la situation soi-même, durant plusieurs années, plongé dans une atmosphère intense. Cependant, il est vrai que certains moments cruciaux et révélateurs manquaient parfois de sincérité, de spontanéité et de profondeur. Mais ce téléfilm reste avant tout une fiction romancée. 

 

Interview de Me Randall Schwerdorffer : 

 

 

 

Dernière modification le mardi, 13 septembre 2022 19:26