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A l’usine Safran, les ouvriers requièrent un salaire à la hauteur de leurs compétences

Publié le 23 Jui. 2022 à 12:06
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A l’usine Safran, les ouvriers requièrent un salaire à la hauteur de leurs compétences

Rassemblés à plus de soixante à l’usine d’Avanne-Aveney ce jeudi 23 juin, les salariés du groupe d’aéronautique, mobilisés depuis deux jours, demandent une augmentation de 60 euros pour faire face à l’inflation et pour mieux rétribuer leur grande expertise.

« Ils vont nous entendre Â»

C’est ce qu’espère Sylvie Berchet, représentante de la CFDT : que le groupe écoute réellement leurs revendications, qui sont loin d’être coupées de la réalité et que Safran ne rajoute pas plus de frais pour l’entreprise pour laquelle deux jours de travail de perdu représente « une perte d’argent très importante » estime Sylvie. C’est pourquoi cette grève était nécessairement générale pour pouvoir être impactante et l’intersyndicale CGT-FO-CFDT-CFTC a pu se coordonner « très facilement Â». Cette intersyndicale dénonce d’abord une injustice territoriale puisque la convention du Doubs est la moins bien rétribuée de tout le groupe Safran depuis le rachat de l’usine par la multinationale française.

Le coût du travail détaché de la qualité du travail

Nadine Stehly, représentante de la CGT, rappelle que le salaire moyen sur Besançon est autour de « 1900 euros bruts Â», légèrement au-dessus du SMIC donc. Ce qui ne correspond donc absolument pas à la grande compétence des ouvriers et surtout à leurs responsabilités : « les avionneurs ont besoin de qualité et de traçabilité donc on engage tous notre personne chaque fois que l’on produit Â». Compte tenu de cette responsabilité sur des pièces qui sont « montées directement sur des avions Â» et parfois des avions de l’armée, leur salaire n’est pas à la hauteur.

La réponse du groupe Safran

Le 1er équipementier aéronautique français déplore lui la rapidité du mouvement tandis que l’intersyndicale rappelle que dans toutes les étapes de négociations, elle a pointé du doigt ce problème. Safran pour justifier l’impossibilité d’une seconde augmentation de 60 euros, puisqu’une première interviendra en juillet, déclare qu’une telle augmentation entrainerait la nécessité d’un accord salarial avec tout le groupe, hypothèse très couteuse donc.

L’intersyndicale rencontre la direction aujourd’hui à 13H45 pour négocier et décider si le mouvement continue demain ou non. Dans tous les cas, une décision devra être prise rapidement et franchement car les ouvriers affirment que le flux de démission important observé depuis le début de l’année ne s’arrêtera pas sans cette revalorisation salariale.

 

L'interview de la rédaction / Sylvie Berchet de la CFDT et Nadine Stehly de la CGT  

Dernière modification le jeudi, 23 juin 2022 14:54