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La colère est grande chez les agriculteurs. Ce vendredi, plus d’une cinquantaine de tracteurs et leurs éleveurs roulent dans Paris pour exprimer leur colère et leurs revendications. Dans le cortège figurent des Francs-Comtois de la Coordination Rurale,  venus rappeler au gouvernement et à Emmanuel Macron qu’il convient de s’affirmer davantage face à l’Europe et de proposer autres choses que « des mesurettes ».  Les agriculteurs se sont installés à proximité de la place des Invalides, après avoir traversé le périphérique parisien. Bloqués par les forces de l’ordre, les manifestants souhaitent poursuivre leur périple jusqu’à la Porte de Versailles.

Rappelons que ce matin, dans la confusion de l’organisation du grand débat qui doit se tenir demain, avec Emmanuel Macron, lors de l’ouverture du Salon de l’agriculture, la FNSEA a clairement fait savoir qu’elle ne répond pas favorablement à l’invitation de l’Elysée. Il demande même son annulation. La Coordination rurale s’inscrit également dans cette démarche. Nicolas Bonguet, le président de la Coordination Rurale du Doubs, évoque : « une pièce de théâtre grossière, qui insulte l’agriculture ». Nicolas Bonguet est au micro de la rédaction.

L'interview de la rédaction / Nicolas Bonguet

La Chambre régionale d’agriculture présente deux films sur le loup et sa prédation. Selon la structure, la cohabitation entre le loup et l’élevage est « impossible et illusoire ». Il est expliqué que « l’absence de réactions proportionnelles à la gravité conduira à la disparition d’un mode d’élevage extensif à l’herbe ». La Chambre régionale d’agriculture évoque « 435 bovins et 22 équins prédatés en 2022 en France, et un doublement du nombre de brebis victimes d’attaques en région Bourgogne Franche-Comté ».

Pour visionner ces réalisations :

La parole aux éleveurs : https://youtu.be/XQBqZr6DIjQ?si=h9tXYsXiBpZp9OYe

Ne laissons pas disparaître nos élevages : https://youtu.be/XQBqZr6DIjQ

Selon une étude réalisée par Générations futures, rendue public jeudi, des traces de pesticide dans près des 2/3 des fruits et quasiment la moitié des légumes non-bio ont été constatées, entre 2017 et 2021. Ce résultat apparaît moins d’un mois après l’annonce de la suspension du plan Ecophyto en France.  

Dans cette étude, on apprend que près de 94 % des échantillons de cerises comportent la trace d’au moins un pesticide. 91% des pamplemousses, 90% des nectarines et des pêches,  88% des raisins et 87% des oranges présentent des traces de plusieurs pesticides.

Une première équipe d’agriculteurs doubistes est attendue à Paris. Hier soir, 13 chevaux comtois et 7 Montbéliardes sont partis de Vercel pour le salon de l’agriculture. D’autres les suivront mardi. Elles participeront notamment au concours de la race. Rappelons que ce salon s’inscrit dans un vent très fort de contestation. Emmanuel Macron est attendu samedi Portes de Versailles. Il est prévu un temps de débat, avec une centaine d’acteurs du secteur, sans les Soulèvements de la Terre, et une déambulation sur le site.

 

La Confédération Paysanne et le syndicat des producteurs biologiques du Jura organisent un rassemblement à Champagnole ce samedi 24 février, à 11h, rue Baronne Delort. Parmi les revendications exprimées : une loi sur le revenu paysan interdisant l’achat des produits agricoles en-dessous du prix de revient, une aide d’urgence immédiate aux producteurs en Agriculture Biologique et l’interdiction des surmarges sur, notamment les produits en Agriculture Biologique ».

Ce mercredi matin, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, a indiqué qu’un arrêté sera publié, d’ici la fin de semaine, pour la mise en application d’un protocole régissant les tirs sur les loups menaçant les troupeaux, répondant ainsi à une demande qui avait été exprimée par « beaucoup d’éleveurs ».

Gabriel Attal, le Premier ministre, a tenu une conférence de presse ce mercredi matin en pleine colère des agriculteurs, et à trois jours du Salon de l’Agriculture. Parmi les mesures annoncées : le renforcement des lois Egalim, d’ici à l’été, l’indicateur de référence pour suivre l’usage des pesticides sera l’indicateur européen et la production agricole sera déclarée comme « secteur en tension » afin de faciliter l’attribution de visas. Concernant les aides de la PAC, Gabriel Attal a fait savoir que 100% des agriculteurs la percevront d’ici le 15 mars prochain.

Dans une ambiance, qui s’annonce d’ores et déjà tendue, le monde agricole se donne rendez-vous à Paris, à compter de ce samedi, et jusqu’au 3 mars. Pour la cinquième fois, et la troisième année consécutive,  l’agriculteur jurassien Mickaël Millet, installé à La Marre, sera présent. Il fera le voyage avec sa vache Pamela (4 ans et 8 mois).   Cette Montbéliarde connait bien l’ambiance parisienne. Durant les deux dernières années, elle a participé au concours, dans la catégorie jeunes. Cette année, elle figure dans la catégorie adulte.

« Nous préparons cette animale depuis un moment pour cet évènement. On espère obtenir un bon résultat » explique l’éleveur. M. Millet fait partie de ces professionnels passionnés, qui s’investissent sans compter. « Je me suis installé hors-cadre familial il y a 20 ans. J’ai fait de ma passion, mon métier. Quand j’étais petit, je jouais au petit tracteur. Maintenant, je dis que je joue avec les vrais » explique-t-il.

L’amour de son métier

« Pour réussir dans ce métier, il faut vraiment aimer ce que l’on fait » commente M. Millet. Malgré les difficultés, le paysan jurassien continue d’exercer cette profession avec passion. « Il est vrai, néanmoins,  que l’on a l’impression d’avoir une grosse charge sur les épaules et d’être regardés de partout » analyse-t-il.  Et de poursuivre : « Tant que l’envie et la passion sont au rendez-vous, je continuerai. Dès lors qu’elles cesseront, il faudra arrêter. C’est comme cela que je vois les choses ».

Quid du prochain Salon de l’Agriculture ?

Mickaël Millet s’attend à un Salon de l’Agriculture différent cette année. La crise agricole n’y est pas étrangère. « Cette édition 2024 sera un tournant. Beaucoup d’agriculteurs attendent des annonces du gouvernement. Je crains que si elles ne sont pas au rendez-vous, l’après-salon sera très compliqué » commente-t-il. Quoiqu’il en soit, c’est toujours avec le même enthousiasme que l’éleveur s’y rendra. Le déplacement s’effectuera avec les autres sélectionnés jurassiens mardi prochain. « Le Salon reste un moment très fort. On a toujours envie d’y aller » conclut-il.

L'interview de la rédaction / Mickaël Millet

Les agriculteurs maintiennent leur pression sur le gouvernement. Ce mercredi, Gabriel Attal, tiendra une conférence de presse. A quelques jours du Salon de l’agriculture, cette prise de parole est très attendue. Le Premier ministre évoquera la réécriture du projet de loi, qui avait été suspendu en début de crise. Il devrait également faire le point sur les dernières décisions annoncées par l’exécutif.

A quelques jours de l’évènement parisien, les agriculteurs continuent de mettre la pression sur le gouvernement. Florent Dornier, le président de la FDSEA du Doubs, dénonce « une situation encore trop brouillonne ». « On a du mal à voir le calendrier. Lorsque l’on rencontre l’administration départementale, il n’y a pas plus d’information que cela. On se doit de surveiller cette situation, comme le lait sur le feu » explique-t-il.

Alors qu’Emmanuel Macron doit prochainement recevoir les présidents nationaux de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, les représentants syndicaux et leurs militants restent très attentifs. De la qualité des échanges dépendra les actions à venir au salon. Les professionnels de la terre ne souhaitent pas gâcher la fête et la belle vitrine que leur activité représente aux yeux des Français. Il n’empêche que leur patience est mise à rude épreuve. « Nous verrons,  en fonction de ce qui a pu être dit, comment nous nous positionnerons syndicalement pour ce salon de l’agriculture » narre M Dornier. « Le salon est une vitrine que l’on veut maintenir. On peut s’attendre à un accueil très tendu vis-à-vis des politiques » poursuit l’agriculteur, qui rappelle que l’évènement était « une deadline » qui avait été fixée au gouvernement pour avoir des réponses très concrètes. Et de terminer : « on ose espérer que ce sera un effet levier et que des mesures seront annoncées pour donner davantage de perspective aux agriculteurs ».

L'interview de la rédaction / Florent Dornier