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Ils sont la nouvelle génération d’agriculteurs. Actuellement en formation au lycée agricole de Levier, Louis, Hugo, Léonie, Estelle suivent un BTS « Analyse conduite et stratégie de l’entreprise », dans le cadre d’un cursus scolaire ou en apprentissage. Ils ont tous le projet d’évoluer dans l’agriculture. Petits fils, fils, compagne, encore ou neveux d’agriculteur, ces jeunes gens portent un regard lucide, mais déterminé et passionné. Plein Air les a rencontrés pour échanger avec eux sur différents sujets.

 

L’agriculture, un milieu de passionné et de transmission, mais incertain

Chacun a son propre parcours, son propre chemin et ses propres ambitions. Qu’ils aient été bercés depuis leur plus tendre enfance dans le monde agricole, transformant au fil des années ce milieu en passion, comme c’est le cas pour Louis. Ou encore pour reprendre le flambeau, la ferme familiale que leurs parents et grands-parents ont construit et continuer de la faire perdurer, à l’image d’Hugo. Estelle quant à elle, combine ces deux aspects. « C'est un métier de passion avant tout, et je souhaite pérenniser l'exploitation familiale qui est là depuis plusieurs générations. Celles qui ont tout créé depuis le début ». Mais aussi pour se reconnecter à son environnement, en travaillant dehors, avec le vivant, comme le souligne Léonie. « Cela implique certes une certaine responsabilité, mais avant tout une certaine liberté ». La jeune femme présente d’ailleurs un cursus particulier. Titulaire d’un Bac scientifique, elle décide de poursuivre son rêve en devant coiffeuse, avant d’être durement impactée par la crise sanitaire. C’est alors qu’elle découvre réellement toutes les facettes du monde agricole aux côtés de son mari, agriculteur, en se lançant à son tour dans cette grande aventure.

 

 

Répondre aux nouveaux enjeux environnementaux et sociétaux

L’agriculture a bien changé en 2023, dans un monde en constante évolution. Et ces jeunes en ont bien conscience : ils devront s’adapter. En faisant évoluer leurs pratiques, tout en les conjuguant avec les réalités environnementales et climatiques. Une situation que Louis appréhende, mais s’apprête à aborder intelligemment. « Il y a tellement de défis à relever par rapport à l'agriculture, par rapport à l'avenir, c’est vrai que ça donne un côté inquiétant et incertain. Mais ça reste tout de même très intéressant ». Des propos soutenus par Léonie : « Bien sûr, il y a un bon nombre d’incertitudes, notamment concernant le climat et l’environnement. C'est vraiment intéressant, et en même temps très vaste et très dense ». « Même si c'est l'incertitude, on va essayer d'adapter les exploitations » ajoute Hugo.  « Ces enjeux vont guider nos nouvelles pratiques, ils vont guider nos réflexions. Chacun doit s'adapter perpétuellement. D’un champ à l'autre, d'une ferme à l'autre, rien n’est acquis » poursuit Léonie.

 

 

Communiquer sur son métier, ouvrir les exploitations

Face à des consommateurs de plus en plus pointilleux sur la qualité de leur alimentation et de la production, les jeunes agriculteurs savent qu’ils doivent être en capacité de répondre à ces critères. Savoir vendre tout en défendant leur filière. La communication est un des enjeux majeurs auquel il faut désormais répondre de la meilleure des façons. « Il faut forcément se justifier aujourd'hui. Parce que les consommateurs ne savent plus ce qu'on fait dans les exploitations. Ils entendent beaucoup de choses, et ne savent même pas vraiment si c'est vrai » déplore Hugo. « Sur les réseaux sociaux, il y a beaucoup d'idées préconçues. Le consommateur est en demande parce qu’il ne sait plus quoi et qui croire, ce qui est vrai, ce qui est faux. Aujourd'hui on ouvre nos fermes, on tient à montrer ce qu'on fait. Je pense que la société veut en savoir plus » indique Léonie. Après le succès impressionnant du salon de l’agriculture cette année, Hugo explique que les français souhaitent désormais « du concret, et que ce n’est absolument pas un problème de le montrer. Bien au contraire ».

 

 

La zone AOP

Un des avantages attribués à ces jeunes agriculteurs, ce qui peut être porteur d’espoir, est la zone AOP comté dans laquelle ils évoluent. « C'est clairement une force et c’est rassurant. On va tout faire pour ça que dure, pour la protéger, mais il ne faut pas se reposer sur ce qu'on a » indique Louis. Ne pas se reposer sur ses lauriers donc, et poursuivre ces que leurs aînés ont bâti. « C'est une force, c'est une richesse, mais c'est aussi une responsabilité. Nos anciens ont réussi à construire cette zone AOP, et aujourd'hui il ne faut pas qu'on la mette en danger. On doit la préserver, aussi pour protéger nos voisins qui eux sont en difficulté. On a peut-être même un petit coup de pouce à donner » souligne Léonie. De son côté, Hugo pointe du doigt l’écart significatif de rémunération entre les agriculteurs, en accusant un système de vente inadapté. « On dit souvent qu’on a de la chance d'être dans cette région. Nous sommes dans l’AOP comté c'est bien, mais nous ne sommes pas trop rémunérés. Je pense que les autres le sont vraiment mal, parce qu’ils travaillent tout autant que nous. C'est juste le système de vente qui n’est pas adapté, qui est aux mains des industriels dans les autres régions de France ».

 

 

Quel avenir pour les agriculteurs, quelle vision de ce métier

Tous ces jeunes agriculteurs s’accordent à dire qu’aujourd’hui encore, ils manquent sincèrement de considération. Qu’il faut venir à bout des clichés encore omniprésents, et de l’image du paysan qu’on se faisait il y a des années en arrière. Les pratiques ont évolué, les agriculteurs aussi. « Aujourd'hui, nous sommes des vrais chefs d'exploitation, des vrais chefs d'entreprise. Nous ne sommes plus seulement les paysans derrières leurs vaches. Et nous sommes aussi là pour porter ce message. Je pense aussi qu’aujourd’hui, l'enjeu en tant qu’agriculteurs, c’est de garder un lien avec la société. Un lien social, en arrivant à concilier vie familiale, vie privée, et vie professionnelle. L'effet du GAEC permet d’avoir des week-ends. Le service de remplacement nous aide aussi à prendre des vacances. C'est un véritable enjeu pour moi. Il faut qu'on travaille avec le vivant, et pas au détriment de notre vie personnelle. Parce qu'aujourd'hui, c'est un agriculteur qui se suicide tous les 2 jours, c’est énorme. Il faut vraiment faire en sorte que ce métier reste supportable et vivable » explique Léonie. « Mais aussi transmissible » ajoute Estelle. Avant de poursuivre. « C'est important que les générations d'après nous puissent aussi avoir le droit de faire ce beau métier, et de continuer à suivre les bonnes pratiques ».

 

Ils sont la nouvelle génération d’agriculteur. Actuellement en formation au lycée agricole de Levier, Louis, Flavien et Héloïse suivent un BTS « Analyse conduite et stratégie de l’entreprise », dans le cadre d’un cursus scolaire ou en apprentissage. Âgés entre 18 et 20 ans, tous ont le projet d’évoluer dans l’agriculture. Petits fils, fils ou neveux d’agriculteur, ces jeunes gens portent un regard lucide, mais déterminé et passionné. Plein Air les a rencontrés pour échanger avec eux sur les différents sujets qui font l’actualité et qui les concernent.

Quel avenir professionnel ?

Attachés à leurs lieux de vie, ces jeunes gens ont confiance en l’avenir. La zone AOC comté dans laquelle ils espèrent évoluer les rassure. Ils entendent faire comme leurs illustres aînés,  conserver la bonne santé de cette filière qui leur assure une sécurité financière. « C’est un métier qui a beaucoup d’avenir pour moi  » explique Louis Cretin. Ces jeunes en ont bien conscience. Ils devront s’adapter. Faire évoluer leurs pratiques et les conjuguer avec les réalités environnementales et climatiques du moment. « Ce sera une agriculture où l’on devra toujours s’adapter. Il faudra aussi que l’on soit en capacité de se justifier et de prouver la qualité de notre travail » ajoute Flavien Mathieu.

Communiquer sur son métier

Communiquer, faire savoir, faire comprendre, … . Face à une société où la cause environnementale est devenue une réalité. Face à des consommateurs, sans doute plus pointilleux sur la qualité de ce qu’ils mangent et sur la manière dont cela est produit, les jeunes agriculteurs savent qu’ils doivent être en capacité de savoir vendre et se vendre. Une évolution de plus dans ces métiers, aux compétences multiples. « Il faut ouvrir nos portes. Montrer que l’on fait quelque chose de bien, que l’on n’a rien à se reprocher, que l’on n’est pas des assassins de la nature et que l’on fait tout pour aller de l’avant, en améliorant les techniques et les pratiques pour préserver l’agriculture et l’environnement. Il ne faut pas avoir peur de montrer aux gens ce que l’on fait surtout quand on le fait bien » explique Louis. « Cela part d’un bon sentiment. C’est de la curiosité du consommateur. Elle est légitime. Nous aussi, quand on mange, on aime bien savoir d’où vient tel produit » complète Flavien.

L’environnement, le climat et l’eau

Ces étudiants veulent combattre l’image de l’agriculteur pollueur et productiviste qui leur colle à la peau. Et ce ne sont certainement pas les dernière expertises, menées dans le cadre de la pollution des rivières, qui pointent aussi le milieu agricole et la zone AOC comté,  qui rassureront les défenseurs  de la nature. Néanmoins, ces jeunes l’assurent. Les agriculteurs « ne font pas n’importe quoi » et respectent un cahier des charges très précis, dictés par les autorités. « Les gens doivent savoir que dans la zone AOC, on nous impose des limites. Nous sommes plafonnés sur beaucoup de choses,  pour essayer de préserver une agriculture raisonnée, pas très loin du bio et pas très extensive » fait savoir Louis. « Aujourd’hui, il faut que l’on préserve nos forêts, nos haies et surtout nos cours d’eau, car cela va devenir un problème dans les années à venir » complète Flavien. Et de poursuivre : « Je pense que l’on est la clé pour préserver cet environnement ». Consciente de ces enjeux, la filière comté a prévu prochainement la publication d’un nouveau cahier des charges, qui appuiera encore davantage sur ces problématiques.

Le loup

A quelques semaines du retour des animaux dans les prairies, les éleveurs ne cachent pas leur appréhension. Les attaques du loup de l’année 2022 restent encore dans toutes les mémoires. « On a peur tous les jours lorsque l’on va voir nos génisses. On ne sait pas ce que l’on va trouver sur place » explique Héloïse Cuinet, dont le cheptel familial a été attaqué.  « C’est un véritable problème. On ne pensait pas avoir à gérer une telle situation. Il a été éradiqué par nos anciens, je pense qu’il y avait bien une raison. Le loup n’a aucun prédateur. Si on ne le régule pas, il  va envahir nos territoires » poursuit Flavien. Louis y voit le travail des agriculteurs anéanti par ces attaques. Il évoque l’aspect « sentimental » et « le coût » que représentent ces pertes pour les éleveurs.  

Ce vendredi, de 16h à 19h,  et ce samedi, de 9h à 16h,  le lycée agricole LaSalle de Levier ouvre ses portes. Durant ces deux journées, le public aura l’occasion de venir découvrir les installations et les formations de l’établissement. Les professeurs et leurs élèves seront présents pour répondre à toutes les questions

Quels cursus de formation ?

A Levier, le parcours de formation se divise en :

  • Une voie professionnelle, qui s’organise en un CAP palefrenier et une seconde professionnelle, qui donnent accès à un bac professionnel « conduite et gestion de l’entreprise hippique ou agricole » et un BTS en scolaire ou en apprentissage « Analyse Conduite et Stratégie de l’Entreprise Agricole et Productions Animales ».
  • Une voie générale et technologique, qui accueille les élèves en seconde générale et technologique, puis en bac technologique « Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant », spécialités « Productions ou Services » ou bac général scientifique, permettant ensuite d’accéder au BTS précédemment cité.

Apprendre autrement

Le jeune est au centre du projet pédagogique de l’établissement. L’objectif est de le placer dans les meilleures conditions et s’assurer que son projet est bien en adéquation avec celui de l’établissement et du contenu des formations dispensées. Sa maturité, ses envies, ses  besoins, … font l’objet de toutes les attentions, afin d’éviter une désagréable mise en échec. Le lycée agricole veut accueillir au mieux ces jeunes recrues, éviter à tout prix le décrochage scolaire et déployer les accompagnements nécessaires pour une pleine réussite et insertion professionnelle. Pour se faire, c’est toute une équipe éducative qui se mobilise. On prête bien entendu attention à la qualité de l’enseignement dispensée, mais aussi au cadre de vie. Des prises en charge indispensables pour former les professionnels de demain et contribuer à l’épanouissement, au bien-être et à la confiance de cette jeunesse passionnée et motivée.

L'interview de la rédaction / Béatrice Aubrée, directrice du lycée agricole LaSalle de Levier

 

La préfecture du Jura indique que les agriculteurs ont la possibilité de déposer une demande d’aide dans le cadre de la protection des troupeaux ovins et caprins contre la prédation. L’objectif est de favoriser l’adaptation des activités d’élevage à la présence du loup et du lynx notamment. Les professionnels sont accompagnés financièrement en compensant les surcoûts induits, comme le gardiennage renforcé, les chiens de protection, les clôtures électrifiées, … . Pour obtenir de plus amples informations www.jura.gouv.fr

Le grand rendez-vous approche à grand pas. Ce samedi sera donné le coup d’envoi  du salon de l’agriculture. L’évènement se tiendra jusqu’au 5 mars à Paris, Porte de Versailles. Dans les exploitations du Doubs, les agriculteurs sélectionnés et leurs animaux feront le voyage ensemble cette année encore. Le départ est prévu ce jeudi, à 14h, de Vercel.

Obade du GAEC Gagelin à Montperreux et ses propriétaires se préparent pour ce long déplacement. Ce séjour à la capitale est le troisième pour cette exploitation agricole du Haut-Doubs. Une récompense ne serait pas la première. En 2019, Michel Gagelin avait remporté le challenge racial.  Personne ne prend cette participation à la légère. A 48 heures du départ, l’objectif, en plus des autres travaux de la ferme,  est porté sur le bien-être de l’animal, qui devra supporter ces six jours en terre parisienne.

Un véritable savoir faire

Une nouvelle fois encore, cette participation est la récompense de tout un travail. Certes un focus médiatique est donné chaque année, à pareille époque, à l’agriculture française, mais il ne doit pas occulter l’investissement et la passion qui se cachent derrière une sélection à Paris. Ces animaux ont été repérés et primés pour leur morphologie lors d’autres concours. Dans le Haut-Doubs, « les valises sont prêtes ».  C’est une véritable fierté que de pouvoir diffusés les valeurs, les compétences, l’ambiance et le folklore du monde rural à Paris.

L'interview de la rédaction / Michel Gagelin

La préfecture du Jura indique que le ministère de l’Agriculture a reconnu par arrêté ministériel du 26 janvier dernier le caractère de calamité agricole pour les pertes de récolte sur fourrages provoquées par la sécheresse du printemps et de l’été 2022. 122 communes du sud du Jura sont ainsi concernées. Le service de télédéclaration est ouvert du 20 février au 21 mars. Toutes les informations sont à retrouver sur le site internet de la préfecture du Jura.

Durant deux jours, ce vendredi et ce samedi, le syndicat jurassien de la race montbéliarde et Eva Jura se mobilisent de nouveau pour organiser leur évènement : Jura Expo – Miss Montbéliarde. Le rendez-vous est fixé à Juraparc Lons-le-Saunier.

Cette manifestation agricole, qui devrait rassembler un public nombreux, se décline en deux temps. Vendredi, plus de 200 élèves de CM2 et 6è des établissements scolaires du bassin lédonien sont attendus. Six ateliers leur seront proposés pour mieux découvrir le milieu agricole.  La journée de samedi est ouverte au grand public et aux concours.  A cette occasion, près de 90 vaches, filles de taureaux du programme de sélection Montbéliarde JB, représentant 78 élevages, se défieront. « Ces bêtes et éleveurs sont originaires du Jura et du Massif Central » explique  Mickaël Millet, le président du syndicat jurassien de la race montbéliarde. Les titres de Miss senior et Miss junior seront décernés. Le jury désignera également des dauphines. C’est la morphologie de l’animal qui sera évaluée et départagera les participantes.

Une grosse préparation

Un tel évènement, qui se déroule tous les deux ans, nécessite une grosse préparation. Depuis mardi, une centaine de personnes s’affaire pour préparer au mieux ce concours. « On aime préparer ce genre de manifestation. Nous avons toujours la motivation. On aime aussi montrer notre métier » explique M. Millet.

Le grand public est attendu ce samedi à partir de 10h. Au programme : le concours des catégories junior de 10h à 12h et le concours des catégories seniors à partir de 13h30, et jusqu’à 15h40, heure à laquelle les titres seront remis.

L'interview de la rédaction / Mickaël Millet, le président du syndicat jurassien de la race montbéliarde

La Préfecture du Jura rappelle que suite à la découverte du virus de l’influenza aviaire sur un cygne mort en Saône-et-Loire, en décembre dernier, un arrêté a été pris pour protéger les élevages de volailles jurassiens. Une zone de contrôle temporaire de 20 kilomètres a été mise en place.

Elle englobe un large secteur allant de Abergement la Ronce, Chaussin, Molay, Petit Noire, Rye et Tavaux. Il est notamment prévu : un renforcement des mesures de biosécurité,  une surveillance renforcée des élevages par des analyses  et une adaptation des activités cynégétiques.

Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire a inauguré ce vendredi à Poligny la Maison du Comté, d’une superficie désormais de 3.000 m2. L’établissement retrace le processus de production du Comté, de la ferme à la  fruitière, en passant par la cave et la vente. M. Fesneau a ensuite visité l'Ecole Nationale d'Industrie Laitière et des Biotechnologies de Poligny, qui accueille 300 élèves cette année.

Après 10 ans de bataille judiciaire, le Syndicat Interprofessionnel de l'AOP Morbier a obtenu gain de cause auprès de la Cour d’Appel de Paris.  Cette dernière a reconnu que l’aspect visuel du Morbier, avec sa raie centrale et horizontale, est suffisamment spécifique pour être protégé, au même titre que le nom « Morbier »