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C’est un procès hors-norme qui s’est ouvert ce matin au tribunal judiciaire de Besançon. Durant onze jours de procès, la cour va devoir s’adapter au décalage horaire entre la France, le Chili et le Japon, d’autant plus que 45 témoins venus de trois continents différents sont à entendre. Il faudra aussi traduire tous les échanges afin que les différentes parties puissent suivre les débats.

C’est habillé d’une chemise bleu ciel et d’une cravate un peu plus foncée que Nicolas Zepeda s'est installé dans le box derrière ses avocates, Me Jacqueline Laffont et Me Julie Benedetti. Ses parents sont arrivés ce matin au palais de justice de Besançon sans dire un mot, le visage fermé, tout comme la sœur et la mère de Narumi. Ces dernières n’ont d’ailleurs cessé de fixer l’accusé tout au long de l’audience, sans détourner une seule fois le regard.

Plus de cinq ans après la disparition de la jeune étudiante japonaise, Nicolas Zepeda, le principal suspect s'est exprimé pour la première fois devant la cour d'assises du Doubs. Ce dernier a commencé par remercier la cour de lui laisser cette occasion de s’exprimer et de répondre à cette accusation. Il a ensuite poursuivi en sanglot, clamant son innocence, et en soutenant ne pas avoir tué Narumi.

« Un grand merci de me permettre de vous adresser la parole. Et merci de me donner l’opportunité de répondre. Merci de me laisser répondre à cette horrible accusation. C’est une accusation monstrueuse. Ça fait 5 ans que Narumi a disparu. Et depuis, ça a toujours été un cauchemar. J’ai Narumi dans mes pensées depuis 5 ans. Et je ressens de la peine, le chagrin immense de sa famille, de sa maman. Nul jour ne passe sans que je les aie dans mes pensées. Mais je tiens à dire clairement que je n’ai pas tué Narumi. Je refuse toutes ces accusations qu’on porte devant moi. Et j’espère que ce procès apportera la vérité. La vérité et la lumière dont nous avons besoin pour la retrouver » Nicolas Zepeda

Syndicats et organisations professionnelles représentants magistrats et fonctionnaires du tribunal judiciaire se mobilisaient ce mercredi dans toute la France pour obtenir plus de moyens.  

A Besançon, une cinquantaine de magistrats, greffiers, et avocats se sont associés ce mercredi midi au mouvement national de « mobilisation générale pour la justice ». Dans la cour du palais de justice, ils ont exigé plus de moyens, dénonçant l’épuisement des personnels et la dégradation de la qualité du service rendu aux justiciables. Cette mobilisation intervenait en guise de protestation pour faire suite à la tribune dite des 3000, un témoignage des magistrats en situation d’épuisement. C’était le 23 novembre dernier. Cette tribune publiée dans Le Monde et signée depuis par plus de 5 000 magistrats et 1 000 greffiers relatait le suicide d’une jeune magistrate et déplorait le manque de moyens accordés à la justice, à bout de souffle.

Depuis, le mouvement a pris de l’ampleur, débouchant sur une mobilisation nationale ce mercredi. Dans leur communiqué, les organisateurs invitaient les magistrats à « renvoyer toutes les audiences » ce jour-là et à « participer à des rassemblements aux sièges des cours d’appel ». À Paris, le rassemblement s’est déroulé à 12h à Bercy, devant le ministère de l’Économie. « Ce lieu marquera symboliquement le fait que la problématique des moyens est totalement évacuée tant du discours ministériel que des États généraux de la Justice alors qu’elle est la première préoccupation de tous », écrivent dans un communiqué les seize organisations, en demandant notamment des recrutements et une pause dans les réformes.