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Les 26 Galeries Lafayette sont toujours dans la tourmente. Une vingtaine de salariés de Besançon ont débrayé ce mardi de midi à 13h devant leur boutique rue des Granges. Quelques collègues venus de Belfort se sont joints au mouvement. Une mobilisation symbolique pour rappeler que leurs emplois sont menacés par la situation financière actuelle de l’homme d’affaires Michel Ohayon, propriétaire de la holding, et pour exprimer leur ras-le-bol au sein du groupe la veille d’une nouvelle audience du tribunal de commerce de Bordeaux.

 

26 magasins Galeries Lafayette placés en procédure de sauvegarde

C’est tout l’empire de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon qui continue de s’effondrer. Le mercredi 22 févier 2023, les 26 magasins Galeries Lafayette possédés par l’homme d’affaires via sa société Hermione People & Brands ont été placés en procédure de sauvegarde auprès du tribunal de commerce de Bordeaux. Une demande à l’initiative de l’homme d’affaires qui détient la Financière immobilière bordelaise (FIB), elle-même placée en redressement judiciaire face à certaines difficultés financières. Michel Ohayon avait dans un premier temps annoncé un redressement judiciaire des Galeries Lafayette, avant qu’un porte-parole ne précise qu’il s’agissait en réalité d’une procédure de sauvegarde. La procédure de sauvegarde s’adresse aux entreprises en difficulté et qui ne sont pas encore en cessation de paiement. L’objectif d’une telle procédure est de faciliter la réorganisation de l’entreprise pour lui permettre de maintenir son activité économique, les emplois et d'assurer l'apurement de ses dettes. La procédure de sauvegarde s’achève généralement par la mise en place d’un plan de sauvegarde.

 

Camaïeu, GoSport... et ensuite ?

La CFDT Hermione s'inquiète de la situation de l'entreprise et des salariés, et appelle à la responsabilité. « L'actionnaire doit financer l'entreprise et son développement. La CFDT en appelle aussi à la responsabilité des Galeries Lafayette : la vente des magasins affiliés ne l'exonère pas de ses responsabilités vis à-vis des salariés travaillant loyalement, parfois depuis de longues années, pour faire rayonner la marque Galeries Lafayette partout sur le territoire ! Les Galeries Lafayette doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour pérenniser les magasins et les emplois ! Â». Grâce au plan de sauvegarde, les livraisons ont légèrement repris aux Galeries de Besançon, mais la situation reste compliquée. Des grosses marques ne font plus confiance au groupe et ne livrent plus pour l'instant. Certains rayons restent vides, les livraisons et la marchandise sont bien plus rares, la situation n’a rien à voir avec celle d’avant la procédure de sauvegarde. « Notre actionnaire, Michel Ohayon, qui nous a repris en 2018, a racheté de nombreuses enseignes qui s'effondrent les unes après les autres. Aujourd'hui, a-t-il les capacités pour financer notre entreprise ? Les investissements promis n'ont pas été réalisés, les effectifs sont réduits, les livraisons Les Galeries Lafayette sont bloquées… Le Comité Social et Economique central a lancé un droit d'alerte économique, et l'actionnaire gagne du temps pour ne pas répondre à l'expert désigné par les représentants du personnel Â» indique la CFDT Hermione.

Les salariés, consternés par la situation, espèrent un rachat au plus vite. Beaucoup craignent de subir le même sort que Camaïeu, en liquidation judiciaire, ou de Go Sport, placé en redressement judiciaire et qui doit voir son avenir fixé ce mardi.

 

Frédéric Hacquard, délégué CFDT aux Galeries Lafayette de Besançon : 

 

 

C’est un procès hors-norme qui s’est ouvert ce matin au tribunal judiciaire de Besançon. Durant onze jours de procès, la cour va devoir s’adapter au décalage horaire entre la France, le Chili et le Japon, d’autant plus que 45 témoins venus de trois continents différents sont à entendre. Il faudra aussi traduire tous les échanges afin que les différentes parties puissent suivre les débats.

C’est habillé d’une chemise bleu ciel et d’une cravate un peu plus foncée que Nicolas Zepeda s'est installé dans le box derrière ses avocates, Me Jacqueline Laffont et Me Julie Benedetti. Ses parents sont arrivés ce matin au palais de justice de Besançon sans dire un mot, le visage fermé, tout comme la sÅ“ur et la mère de Narumi. Ces dernières n’ont d’ailleurs cessé de fixer l’accusé tout au long de l’audience, sans détourner une seule fois le regard.

Plus de cinq ans après la disparition de la jeune étudiante japonaise, Nicolas Zepeda, le principal suspect s'est exprimé pour la première fois devant la cour d'assises du Doubs. Ce dernier a commencé par remercier la cour de lui laisser cette occasion de s’exprimer et de répondre à cette accusation. Il a ensuite poursuivi en sanglot, clamant son innocence, et en soutenant ne pas avoir tué Narumi.

« Un grand merci de me permettre de vous adresser la parole. Et merci de me donner l’opportunité de répondre. Merci de me laisser répondre à cette horrible accusation. C’est une accusation monstrueuse. Ça fait 5 ans que Narumi a disparu. Et depuis, ça a toujours été un cauchemar. J’ai Narumi dans mes pensées depuis 5 ans. Et je ressens de la peine, le chagrin immense de sa famille, de sa maman. Nul jour ne passe sans que je les aie dans mes pensées. Mais je tiens à dire clairement que je n’ai pas tué Narumi. Je refuse toutes ces accusations qu’on porte devant moi. Et j’espère que ce procès apportera la vérité. La vérité et la lumière dont nous avons besoin pour la retrouver Â» Nicolas Zepeda

Syndicats et organisations professionnelles représentants magistrats et fonctionnaires du tribunal judiciaire se mobilisaient ce mercredi dans toute la France pour obtenir plus de moyens.  

A Besançon, une cinquantaine de magistrats, greffiers, et avocats se sont associés ce mercredi midi au mouvement national de « mobilisation générale pour la justice Â». Dans la cour du palais de justice, ils ont exigé plus de moyens, dénonçant l’épuisement des personnels et la dégradation de la qualité du service rendu aux justiciables. Cette mobilisation intervenait en guise de protestation pour faire suite à la tribune dite des 3000, un témoignage des magistrats en situation d’épuisement. C’était le 23 novembre dernier. Cette tribune publiée dans Le Monde et signée depuis par plus de 5 000 magistrats et 1 000 greffiers relatait le suicide d’une jeune magistrate et déplorait le manque de moyens accordés à la justice, Ã  bout de souffle.

Depuis, le mouvement a pris de l’ampleur, débouchant sur une mobilisation nationale ce mercredi. Dans leur communiqué, les organisateurs invitaient les magistrats à « renvoyer toutes les audiences Â» ce jour-là et à « participer à des rassemblements aux sièges des cours d’appel Â». À Paris, le rassemblement s’est déroulé à 12h à Bercy, devant le ministère de l’Économie. « Ce lieu marquera symboliquement le fait que la problématique des moyens est totalement évacuée tant du discours ministériel que des États généraux de la Justice alors qu’elle est la première préoccupation de tous Â», écrivent dans un communiqué les seize organisations, en demandant notamment des recrutements et une pause dans les réformes.