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Plusieurs coups de feu intenses ont retenti ce dimanche aux alentours de 21h en direction d'une cage d'escaliers, au 22 rue de Fribourg, à Planoise. 22 tirs plus précisément, dans ce haut-lieu du trafic de stupéfiants bisontin. Aucune victime n'est à déplorer, mais plusieurs impacts de balles ont marqué les murs, et de nombreuses douilles jonchaient le sol. Les services de police ont immédiatement diligenté une enquête pour tentative de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs en lien avec un trafic de stupéfiants.

Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi après-midi, le procureur de la République, Etienne Manteaux, a indiqué que les gendarmes de Poligny ont repéré le présumé véhicule des malfaiteurs dans la commune jurassienne. Ce dernier avait été volé à Beaune au début du mois de janvier. La fouille du véhicule n’a pas été « spectaculaire », seulement quelques fausses plaques d’immatriculation ont été retrouvées. Mais ce qui intéresse véritablement les enquêteurs est l’exploitation de l’ADN et des empreintes digitales des personnes qui ont utilisé cette voiture. Un gros travail de balistique et d'analyses ADN est en cours.

Etienne Manteaux fait état d'une accélération importante de l'enquête. Grace aux images des caméras de vidéosurveillance, les enquêteurs ont remarqué plusieurs allées et venues d’individus au comportement suspect en direction d’un appartement. Ce mercredi matin à 6h, des agents de la police judiciaire de Besançon, soutenus par des équipes du RAID de Strasbourg, ont perquisitionné cet appartement situé au 6 rue de Savoie, dans le quartier de Planoise. Il n’était pas occupé, mais une arme de type kalachnikov AK47 a été retrouvée sur place, ainsi que des munitions, de la drogue et du matériel servant à conditionner des stupéfiants. Un homme de 41 ans, originaire de Saint-Étienne, condamné 25 fois, pour trafic de drogue, extorsion et proxénétisme a été placé en garde à vue, alors qu'il rôdait à proximité de l'appartement.

Etienne Manteaux souligne la satisfaction quant à la réussite de cette opération et de la saisie de cette arme, mais pointe aussi son inquiétude vis-à-vis de la saisie de ce type de calibre, qui n'avait pas eu lieu depuis plusieurs années à Besançon.

 

Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon : 

 

 

Il y a quelques semaines, la rédaction s’entretenait avec Gilles Benest, président de France Nature Environnement Doubs, et biologiste. Ce dernier déplorait les récents tirs létaux effectués sur le loup. Une des raisons principales ? « Des tirs sur n’importe qui, pouvant désorganiser la meute, et accentuer les effets de prédation ». Gilles Benest évoquait aussi une thèse faisant le bilan de tous les tirs réalisés sur le loup France, démontrant qu’on ne peut pas prévoir si les résultats seront favorables, défavorables ou neutres. 

 

« On a eu le calme pendant une dizaine de jours, et puis ça a recommencé »

« Si on veut amener le loup à ficher la paix aux troupeaux sans le tuer, il faut qu'on connaisse parfaitement les meutes, la hiérarchie, il faut qu'on identifie les individus. C'est ce que font les Suisses sur Marchairuz par exemple. A ce moment-là, vous pouvez savoir sur quel loup il faut agir pour que la meute ne vienne plus vers le troupeau. Ça on ne le sait pas aujourd’hui, parce qu’on n’a pas anticipé. Alors qu’on sait depuis plus de 20 ans que le massif du Jura serait un territoire de colonisation du loup » souligne Gilles Benest.

Le mardi 20 septembre, vers 22h40, un binôme de lieutenants de louveterie a procédé au tir létal d’une louve sur une parcelle où un troupeau avait été prédaté dans la nuit du 18 au 19 septembre aux Longevilles-Mont-d’Or. Un tir réalisé alors que trois loups étaient observés en situation d’attaque sur le troupeau d’un GAEC concerné. Une situation provoquant la colère des défenseurs du loup. « On tire n'importe quoi, n'importe comment. Une thèse récente a démontré, lorsque l’on fait le bilan de tous les tirs qui ont été faits en France face au loup, qu’on ne peut pas prévoir si les résultats seront favorables, défavorables ou neutres. Le fait que ce soit une louve qui avait déjà porté, montre que c'était probablement une femelle dominante. Probablement, je reste prudent. Si vous vous débarrassez de la femelle dominante, vous désorganisez la meute, et vous accentuez les effets de prédation. C'est ce qu’il s'est passé. On a eu le calme pendant une dizaine de jours, et puis ça a recommencé » confie Gilles Benest.

 

Une thèse sur les tirs dérogatoires de loups en France 

Les prédations sur le bétail, appelées déprédations, ont augmenté depuis la recolonisation du loup. Dans notre région, elles concernent principalement les bovins. Ce phénomène crée des conflits entre la conservation du loup et les activités d’élevage. En plus des indemnisations et des subventions pour les mesures de protection des troupeaux, la France a ajouté un autre outil de gestion, les prélèvements létaux de loups. Mais l'incertitude persiste au sujet de l'efficacité des mesures létales pour réduire la déprédation, que cela soit en France ou ailleurs où elles sont appliquées.

 

Extrait de cette thèse : 

« Deux hypothèses contradictoires s'opposent. La première soutient que les mesures létales sont efficaces par la réduction de la population et la sélection de loups moins enclins à la déprédation. La deuxième hypothèse soutient que ces mesures sont contreproductives car cela déstabilise la stabilité des meutes et en retour augmente les besoins des loups de dépendre sur le bétail. La raison de cette incertitude est la combinaison d'un faible nombre d'études sur le sujet, avec une faible inférence scientifique qui conduit à des résultats contradictoires. De plus, la plupart des études s'est concentrée sur la situation nord-américaine. Mon travail consistait à réduire l'incertitude de l'effet des mesures létales sur les déprédations réussies et observées sur les moutons en France. Nous avons adopté deux approches. Premièrement, nous avons choisi une approche de modélisation individu-centrée pour étudier la dynamique complète des mesures létales sur la structure de la population de loups et des déprédations. Nous avons intégré les mécanismes biologiques, tels que la dissolution des meutes, jamais intégrés auparavant. Nous avons testé différents scénarios de comportement de déprédation des loups. Notre modèle soutient que les mesures létales modélisées ont été efficaces pour réduire les déprédations par la réduction de la population 1) quand la probabilité de déprédation augmente pour les loups en meute à cause de besoins énergétiques plus élevés ou 2) quand, en plus, elle augmente aussi pour les loups adultes et avec la taille de la meute, reflétant les capacités de chasse. En revanche, notre modèle ne nous a pas permis de conclure sur les effets quand les probabilités de déprédation diminuent pour les adultes ou avec la taille de la meute. Deuxièmement, nous avons analysé les effets de la mort de loups sur les niveaux de déprédation en France avec les données de l'administration. Nous avons développé une méthodologie basée sur les calculs par noyaux. Nous concluons que les effets des tirs en France ont été hautement variables selon le contexte. La majorité des effets n'impliquaient pas de changement, le restant des effets étant une réduction des déprédations puis une augmentation. Les reports spatiaux de déprédations n'étaient en majorité pas suspectés. Enfin, nous avons ajouté une analyse rétrospective du pattern spatial de déprédation en France, en ajustant pour les distributions spatio-temporelles des moutons ainsi que la taille des troupeaux. Nous concluons que les points chauds ne résultaient probablement pas du seul facteur de la territorialité des loups, car d'autres facteurs doivent participer à leur formation. Nous observons que le risque de déprédation s'homogénéisait au fil du temps dans l'arc alpin. La méthode nous a permis de repérer les petits points chauds (avec de petits troupeaux ou pâturant peu de temps), et qui n'auraient pas été détectés avec l'actuelle méthode appliquée par l'administration. Ainsi, ce travail montre que dans le contexte local lié à l'environnement, au loup ou au pastoralisme a besoin d'être considéré pour la gestion des attaques, car il est peu probable que les tirs de loup aient un effet unique sur les loups et la déprédation.

 

Retrouvez l’intégralité de cette étude : https://www.loupfrance.fr/wp-content/uploads/Article-Faune-sauvage-tirs-derogatoires-de-loups-en-France.pdf

 

Trois individus ont été interpellés dans un appartement à Planoise ce mercredi à 6h du matin. Lors de cette intervention, une arme du même calibre que celle qui a servi à tuer ce jeune mineur de 15 ans le 29 août, ainsi qu'une autre de 7,65 mm chargées et prêtes à être utilisées ont été découvertes dans l’appartement. Est-elle l’arme qui a servi lors de cet homicide ? C'est ce que les enquêteurs scientifiques tenteront de savoir dans les prochaines heures. Les trois individus âgés de 20, 24 et 30 ans, très défavorablement connus de la justice, ont été interpellés et placés en garde à vue. 

Des tirs ont de nouveau été entendus dimanche soir 4 septembre aux alentours de 22h30 au niveau de la rue de Fribourg, dans le quartier Planoise à Besançon. A cet endroit se trouve l'un des plus gros points de deal du quartier, pour lequel s'affrontent plusieurs bandes responsables du trafic de drogue.

Il s'agirait "d'un tireur sur un scooter sans plaque, deux individus qui auraient fait feu en direction de deux autres individus qui ont pris la fuite" a indiqué le procureur de Besançon Etienne Manteaux lors d’une conférence de presse ce lundi en fin d’après-midi.

Poursuivi par la BAC pendant près de 17 minutes, c’est dans le quartier des Tilleroyes que ce scooter a pu être piégé par les policiers. Le véhicule se renversant, les deux individus ont tenté de prendre la fuite à pied avant d’être interpellés.

L’un des deux hommes était en possession de 6535€ en liquide ainsi que de 100g de d’héroïne. Aucune arme n’a été retrouvée sur eux, ce qui ne permet pas « d’en tirer une conclusion, 30min s’écoulant entre le moment des tirs et de l’interpellation. Ils ont eu tout le loisir de s’en débarrasser » a indiqué le procureur de la République.  S’il est trop tôt pour affirmer qu’ils sont les auteurs des tirs, et les impliquer dans ces dossiers, ils ont tout de même été placés en garde à vue. Le premier des ces deux hommes âgés de 20 ans était en évasion. Il exécutait des peines pour des faits de violence et avait bénéficié d’une permission de sortie dans le cadre du maintien des liens familiaux, et n’avait jamais réintégré sa maison d’arrêt. Il sera jugé mercredi en comparution immédiate pour refus d’obtempérer et trafic de stupéfiants. Son complice « très, très, très défavorablement connu des services » souligne Etienne Manteaux, a déjà fait l’objet d’innombrables condamnations.  

Concernant les tirs survenus hier soir vers 19h à Pontarlier, on a appris cet après-midi que les deux hommes ont été placés en garde à vue. Ils sont soupçonnés d’avoir enlevé et séquestré un industriel suisse dans une usine au Locle, mais ils ne sont pas parvenus à finaliser leur acte.

En fuite, ces derniers ont agressé une femme pour s’emparer de son véhicule dans la ville suisse. Aperçus à Pontarlier, ils ont été pris en chasse par une patrouille de police. Avec sang-froid, un des fonctionnaires a tiré 34 coups de feu au total pour stopper le véhicule qui s’était engagé dans une voie à sens unique,  rue des Tourbières. Il est parvenu à viser le bloc moteur et la vitre arrière. En compagnie de renforts, ils sont parvenus à interpeller les deux individus. Des investigations se poursuivent de part et d’autre de la frontière.

Les deux hommes sont défavorablement connus de la justice. Ils sont respectivement âgés de 35 et 46 ans. Lorsque les policiers sont intervenus, les deux individus étaient masqués et l’un d’eux aurait sorti une arme.

L'interview de la rédaction