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Planoise continue sa mue. 180 millions d’euros, c’est l’argent qui est investi, dans le cadre de la rénovation urbaine de ce quartier, qui concentre 20.000 habitants, pour lui donner une nouvelle dynamique. Pour l’heure, plusieurs chantiers de déconstruction ont été lancés, mais Anne Vignot, la maire bisontine, aimerait que les premières opérations de reconstruction soient lancées rapidement.

Rappelons que ce chantier d’ampleur, décliné sur une dizaine d’années, consiste à proposer un nouvel habitat, auquel s’ajoutera la création de nouveaux services et équipements. Dans les années à venir, c’est un nouveau gymnase qui verra le jour, avec la rénovation et l’agrandissement du collège Diderot,  et la reconstruction de l’école Champagne. Parmi les autres projets qui tiennent à cÅ“ur à la Maire de Besançon, il y a cette initiative,  avec l’architecte Brigitte Métra, qui a pensé l’actuel pôle administratif Viotte, et qui réfléchit à la construction d’un bâtiment, privilégiant le bois, qui combinera habitat et accueil pour la petite enfance

La transformation d’Île de France

Planoise poursuit sa transformation. La Ville et Grand Besançon Métropole souhaitent vivement installer sur ce territoire de l’habitat, répondant aux enjeux sociaux et environnementaux du moment, mais aussi de l’activité économique.   ÃŽle de France fait partie des secteurs qui vont évoluer. La ville et ses partenaires souhaiteraient permettre l’installation au plus vite de professionnels de santé, qui ont quitté le territoire. La collectivité veut également voire sortir de terre, au cÅ“ur du quartier,  un bâtiment totem, consacré au numérique. L’idée première serait d’ériger un tiers lieu, qui se déclinerait en différents espaces, consacrés à l’éducation et à la formation au numérique. Les élus veulent aussi en faire un site qui soit en capacité d’accueillir des startups. « On aurait tout un écosystème et une filière qui s’installeraient à cet endroit Â» explique Mme Vignot.

Gagner en pouvoir d’achat

Anne Vignot attend que ce nouvel habitat réponde à plusieurs enjeux. D’une superficie moindre, ces nouveaux logements devront s’inscrire dans une nouvelle dynamique, en termes de qualité phonique et thermique. « Vivre dans ces logements devra être un vrai plaisir Â» explique l’élue. Et de conclure : « il est bon que l’on ne dépense pas son revenu pour des charges qui pourraient être trop lourdes. Une manière de faire gagner en pouvoir d’achat Â».  

L'interview de la rédaction : Anne Vignot

Il y a la volonté politique, mais aussi le respect de la personne et de sa dignité. La gestion de la démolition des immeubles 2,4, 6 et 8 rue de Champagne, prévue dans le cadre de la rénovation urbaine du quartier Planoise, à Besançon, pose question et interpelle. Michel Boutonnet, militant à l’Union Locale de la Confédération Nationale du Logement (CNL) dénonce une gestion « inhumaine Â», « qui ne tient absolument pas compte des gens et de leur vie Â». Mobilisée depuis le mois d’avril dernier aux côtés des locataires, l’association pointe « le mépris Â» des différents acteurs et leur fonctionnement à marche forcée. Il a fallu d’ailleurs en passer par une mise en demeure pour espérer obtenir des réponses aux nombreuses interrogations. A ce jour, LogeGBM, le bailleur social, s’est enfin résolu à cesser son mutisme. Une réunion était prévue hier soir, mais les orages ont contraint l’organisme à annuler le rendez-vous, que les locataires attendaient depuis de nombreuses semaines.

Une situation intolérable

Michel Boutonnet pointe tout particulièrement la politique de l’ANRU, l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, qui oublie « les humains Â» qui vivent, parfois depuis 53 ans, dans ce quartier et ces appartements. « Ils ne connaissent pas ces gens. Ce sont des pions pour eux Â» explique-t-il. Des propos que confirment les concernés. « On fait tout pour nous mettre dehors Â» ajoute cette dame.  Â« On nous fait vivre dans des conditions lamentables. Une personne s’est vu proposer un relogement dans un quartier, dans un appartement au loyer plus cher et d’une superficie plus réduite Â». Que dire également de l’insalubrité et de l’insécurité qui règne.  Â« J’ai été inondé la nuit parce qu’ils avaient coupé l’arrivée d’eau d’un radiateur. Les appartements vides sont squattés. Le nettoyage et la désinfection des appartements vacants ne sont plus assurés. Désormais, nous avons des rats et des pigeons comme locataires Â».

Douloureux déracinement

Les travaux de déconstruction des tours concernées devraient débuter dans un an, durant le 2è semestre 2024. « Ce n’est pas que cela m’angoisse, mais cela me met mal à l’aise. J’ai mes connaissances depuis que j’habite ici.  J’y suis depuis 1971. Ce n’est pas facile Â» ajoute cette dame. Informés sur ce projet d’une façon très cavalière, les locataires ne désarment pas. Ils comptent sur le soutien de la CNL locale pour les défendre. Pour l’heure, aucune nouvelle rencontre n’est programmée avec LogeGBM, après l’annulation de mardi soir.

Le reportage de la rédaction : des locataires et Michel Boutonnet