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Dans un contexte des plus difficiles et des plus délicats, un collectif, composé de citoyens, d’associations, de syndicats et d’organisations politiques, relance un comité de vigilance antifasciste. Les faits sont nombreux : manifestation en ville, agressions de militants, croix gammées, tags racistes, … . « Un racisme totalement décomplexé » s’est instauré au sein de la société française. C’est dans ce contexte-là que le collectif veut agir.

Pour lutter contre ces violences et ce fléau, des réunions mensuelles seront organisées. En parallèle, des temps de formation est prévu. Le prochain aura lieu le 24 novembre prochain. Des projections de film  sont  également envisagées. Les Ecologistes, la FSU, Solidaires, AEB, Solidarité Etudiants, le Parti de Gauche, la Ligue des Droits de l’Homme, … y adhèrent déjà. Mais les particuliers, souhaitant s’engager dans cette lutte, sont  les bienvenus.

« On doit occuper le terrain »

Norbert Nussbaum du Nouveau Parti Anticapitaliste appelle à la mobilisation. « Il y a urgence. On doit occuper le terrain » explique-t-il. « On assiste à une crise du système capitaliste, qui paupérise des centaines de millions de personnes. Cela plonge des hommes et des femmes dans la misère et dans une déshérence idéologique, qui font que les démagogues peuvent capter ces forces perdues ».

La crise est passée par là

La crise s’est renforcée davantage, impactant profondément la société et accentuant les inégalités, provoquant une exacerbation des haines. Un déséquilibre notoire, qui divise le pays. « Dix millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Un tiers de la population est mal-logée. L’inflation et les coûts de l’énergie sont venus aggraver encore une situation déjà bien difficile ». « Si on ne propose pas des solutions idéologiques pour changer de monde, c’est l’extrême droite qui en profitera. Ce qui signifie la mise en place d’une dictature » termine M. Nussbaum.

L'interview de la rédaction / Norbert Nussbaum

C’est une alliance inédite. Une centaine d’associations, de syndicats et de partis politiques défileront ensemble ce samedi 23 septembre 2023 contre les violences policières et le racisme systémique. Des mobilisations qui se tiendront dans toute la France. A Besançon, le rendez­-vous se tiendra à 14h sur le parking Battant.

Lutter contre le racisme systémique, les violences policières, et pour la garantie des libertés publiques : tels sont les objectifs affichés par plus d’une centaine d’organisations qui se réuniront dans toute la France ce samedi. Une fois de plus, la jeunesse sera pleinement mobilisée. Les milliers d’étudiants et de lycéens qui sont descendus dans la rue après l’application du 49.3 et la réforme des retraites répondront une fois encore à cet appel national. « La jeunesse a particulièrement été victime de violences policières, sans parler de l'ensemble de la répression qui a pu toucher le mouvement social sur ces dernières années. Que ce soient les gilets jaunes ou alors les différentes manifestations, avec comme témoin Sainte-Soline. Pour nous, les syndicats étudiants et les organismes de jeunesse, l’idée c’est aussi de participer à cette marche pour dénoncer le racisme systémique » indique Timo Lecki, président de l’AEB, l'Alternative Etudiante Besançon. « On a eu la panique réactionnaire du gouvernement sur cette rentrée qui cherchait à faire diversion par rapport aux grands sujets de précarité qui touchent l'éducation nationale et l'enseignement supérieur. Et puis, selon moi, ce gouvernement a tenté de récupérer une partie de l'électorat d'extrême droite au sein d'un programme qui est clairement réactionnaire, avec l'interdiction de l’abaya dans les lycées, qui se base sur du racisme systémique. La différence entre une robe longue et une abaya, pour l’Education nationale ou pour les policiers qui ont été mis devant certains lycées en France, c'est simplement la couleur de peau où l'appartenance religieuse qui va être attribuée. Une Charlotte ou une Pauline aura sûrement une robe longue, alors qu’une Imane aura une abaya. C'est la preuve d'un racisme systémique. Derrière cette grande marche, on souhaite aussi dénoncer cette panique réactionnaire du gouvernement » poursuit Timo Lecki.

 

Cette manifestation revêt un caractère particulier, puisqu’il s’agit du premier rassemblement qui intervient après la révolte des quartiers populaire, qui ont suivi la mort de Nahel, ce jeune de 17 ans tué par un policier lors d’un contrôle routier le 27 juin à Nanterre. « Cette marche a pour but de réunir l'ensemble des organisations progressistes de France pour faire en sorte de combattre efficacement, et de lutter contre le racisme systémique et contre les violences policières qui ont absolument occupés l'ensemble de l'espace médiatique durant ces dernières semaines de lutte. A la fois dans les quartiers populaires, ici même à Besançon et à Planoise, et à la fois sur les scènes médiatiques avec les images de violence qu’on a pu voir tourner sur les chaînes d'information » ajoute Timo Lecki. Parmi les organisations soutenant la marche, des collectifs de quartiers populaires, des victimes de violences policières, des ONG comme Attac, les Amis de la Terre, des mouvements comme Extinction Rébellion, des partis de gauche tels que LFI et ELLV ainsi que les syndicats CGT, FSU ou encore Solidaires.

 

Une refonte totale de la police ?

C’est une proposition qui ressort en tout cas régulièrement du débat. La députée LFI, Aurélie Trouvé, l’a d’ailleurs suggéré récemment, lors d’une conférence de presse organisée à Paris, en indiquant souhaiter une « refonte totale de la police et des plans d’investissements publics ambitieux dans tous les quartiers populaires ». Des propos soutenus et qui vont dans le sens des revendications de l’Alternative Etudiante Besançon. « La police on y a été confronté. Ce n'est plus une police républicaine qu’on a en face de nous, ce n'est plus la police du peuple, mais c'est plutôt une police du pouvoir qui est simplement là pour garantir l'application des réformes qui ont été décidées par un pouvoir à bout de souffle, celui de la 5ème République. Nous appelons bien évidemment à une refonte globale, de la cave au grenier de la police, pour remettre en place des codes de déontologie et des pratiques qui soient républicaines, qui soient justes envers le peuple, et abolir de manière totale les violences policières et le caractère raciste de certaines mesures » affirme Timo Lecki.

Deux rendez-vous se tiendront prochainement à Besançon. D’abord ce samedi 23 septembre, à 14h au parking Battant pour une grande marche qui sera aussi déclinée à Paris, contre le racisme systémique, les violences policières et pour les libertés publiques. Et puis le 13 octobre prochain, avec une marche contre l'austérité du gouvernement, qui défendra « les services publics, l'éducation nationale ou encore l'enseignement supérieur ».

 

Timo Lecki, président de l’AEB, Alternative Etudiante Besançon : 

 

Une mobilisation de fraternité et de soutien aux valeurs républicaines aura lieu ce samedi 24 juin, à 11h, devant le Monument aux Morts de Clairvaux-les-Lacs. Cette action fait suite à la distribution de tracts néo-nazis dans les boîtes aux lettres de la commune. Dans un communiqué de presse, Europe Ecologie Les Verts explique qu’il refuse « de baisser les bras face à l’extrême droite et à l’obscurantisme ». Il appelle les représentants de l’état à « faire respecter le droit, qui interdit et sanctionne les manifestations d’opinions néo-nazies ».

Ce vendredi se tient le procès des deux militants d’extrême-droite qui ont dégradé la statue de Victor Hugo sur l’Esplanade des Droits de l’Homme à Besançon le 20 novembre dernier. Le visage de l’écrivain avait été repeint en blanc alors que l’œuvre était en train d’être restaurée. Un rassemblement était organisé à 13h30 devant le tribunal de grande instance par plusieurs organisations. Une cinquantaine de militants anti-fascistes se sont mobilisés.

Cette statue de Victor Hugo avait été vandalisée dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 novembre 2022. Le visage de l’écrivain avait alors été repeint en blanc. Ces dégradations avaient été commises suite à la restauration de la statue d’Ousmane Sow, alors que le visage de Victor Hugo avait changé de couleur, prenant une teinte plus foncée. Deux étudiants avaient rapidement été interpellés par la police, grâce aux images de vidéosurveillance. Ces deux anciens membres du Rassemblement National et de la « Cocarde Etudiante », une organisation étudiante d’extrême droite aux idées nationalistes assumées, devaient être jugés fin novembre mais l'audience avait été reportée. Le procès débute ce vendredi à 16h. Ils sont notamment poursuivis pour dégradation de bien public à caractère raciste. Le verdict est attendu en début de soirée. Devant le tribunal, une cinquantaine de manifestants antifascistes se sont rassemblés pour protester contre les idées d’extrême droite.

 

Alexis et Emilien, deux manifestants présents ce vendredi devant le tribunal : 

 

Dans une tribune publiée ce vendredi, les différents acteurs culturels de la ville se mobilisent suite aux actes et paroles racistes de ces derniers jours à Besançon. Plus de deux cents signataires se sont joints au message. Une peinture collective a également été réalisée dans la nuit du 24 novembre en face du FRAC Franche-Comté.

 

Dans la nuit de dimanche à lundi 21 novembre, la statue de Victor Hugo par Ousmane Sow, qui était en cours de rénovation, a été vandalisée. Le visage de l’écrivain a été recouvert d’une peinture blanche et une pancarte « White Power », slogan des suprémacistes blancs, a été apposé aux cotés de l’œuvre. La nuit suivante, la sculpture de « l'homme et l'enfant », située au parc des Glacis, du même sculpteur, avait elle aussi été vandalisée par de la peinture blanche. Ces faits, s’ajoutent au rassemblement de militants d’ultra droite fin août dans la capitale comtoise, défilant dans les rues du centre-ville entonnant des chants et saluts nazis.

C’est dans ce contexte grave que plus de deux cents artistes, techniciennes et techniciens, actrices et acteurs culturels de la ville se sont mobilisés en signant une tribune commune :

« Nous condamnons avec vigueur les actes de vandalisme et les propos racistes de ces derniers jours à l’encontre des sculptures d'Ousmane Sow. Nous considérons qu’ils s’inscrivent dans une tradition fasciste, celle des autodafés et des stigmatisations de l’art dans les années 1930 en Allemagne. Ils nous renvoient ainsi aux heures les plus sombres et les plus intolérantes de notre histoire dont nul ne peut ignorer les conséquences.

Sous couvert de bon sens (oui Victor Hugo était blanc), ils jettent le discrédit sur un artiste et des restaurateurs d’œuvres d'art tout en revendiquant une idéologie mortifère, absurde et illégale, celle du suprématisme blanc.

Nous condamnons cette manière honteuse de tordre la réalité au profit d'un récit xénophobe et haineux. Nous n'acceptons pas que la mémoire de Victor Hugo soit invoquée sans fondement par des personnes éloignées en tout point du bien commun et des valeurs humaines que nous défendons. Nous voulons manifester notre inquiétude à l’heure où se propage de façon alarmante cette idéologie délétère dans certains médias et jusque dans nos institutions politiques. Nous affirmons que c’est elle qui tue aujourd’hui de par le monde. C’est l’extrême droite qui est dangereuse pour notre société, et non pas les minorités persécutées, les militant.es, les artistes ou les œuvres. »

En plus de cette tribune, une peinture collective a été réalisée avenue Arthur Gaulard, en face du Frac de Franche-Comté. On peut y lire « Sous la peinture blanche, la couleur résiste ».

Benjamin Cornuez

 

L'interview de la rédaction / David Demougeot, directeur artistique chez "Juste Ici"

Anne Vignot, maire de Besançon, accompagnée de Christophe Bery, directeur de la fonderie Coubertin à l’origine de la rénovation de l’œuvre, étaient réunis ce mardi matin devant la statue de Victor Hugo sur l’Esplanade des Droits de l’Homme. Après les actes de vandalisme réalisés sur l’œuvre d’Ousmane Sow dans la nuit de dimanche à lundi, Anne Vignot s’est dit profondément touchée et affectée par ces agissements.

À l’origine, Ousmane Sow avait donné vie à son œuvre en utilisant du bronze pour son visage, ce qui lui donnait ce teint particulier. C’est ainsi que cette statue avait été dévoilée le 17 octobre 2003. Vingt années plus tard, le temps et la météo ont marqué cette œuvre qui a donc a été placée entre les mains d’un patineur de la fonderie de Coubertin. C’est donc depuis sa rénovation, il y a une semaine, que la statue présente des couleurs légèrement différentes de celles de d’habitude. Une chemise plus blanche, une veste plus sombre, ses mains et son visage de couleur brune. C’est ce qui a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. Certains élus auraient même eu des propos abjects, selon Anne Vignot. La maire de Besançon déplore « l’emballement » de ces derniers jours, avec le standard de la maire saturé d’injures et d’appels malveillants.

Une situation qui s’est conclue par le vandalisme de l’œuvre dans la nuit de dimanche à lundi, où une personne a jeté de la peinture blanche sur le visage de la statue à l’abri des regards. La maire de Besançon a porté plainte et espère exploiter au mieux les images des caméras de vidéosurveillance placées autour de l’Esplanade. 

 

Anne Vignot, maire de Besançon : 

 

 

Ce mercredi 22 juin s’ouvrira le procès du septuagénaire dolois accusé de violences volontaire avec arme et injures racistes le 21 avril dernier. Pour rappeler les faits, l’homme de 72 ans effectuait des photos à proximité du domicile d’une famille à Dole. Les parents, craignant que l’individu ne prenne des photos de leurs enfants, avaient alors cherché à obtenir des explications.

 

Le ton qui monte, un septuagénaire qui dérape

 

Le septuagénaire a alors menacé le père de famille avec une clé en croix prise dans sa voiture, un outil lourd destiné à resserrer les écrous. Il a ensuite proféré des injures racistes à l’encontre d’Adil Sefrioui, le père de famille, en le traitant de « sale bicot ». Remonté dans sa voiture, le septuagénaire s’est éloigné avant de faire demi-tour, et de foncer vers le père de famille qui se trouvait sur le trottoir. Ce dernier, en un ultime reflexe, a sauté sur le capot du véhicule, qui a fini sa course en arrachant la clôture du domicile de sa victime. Des images d’une rare violence, filmées en intégralité par la femme d’Adil Sefrioui.

 

Un procès repoussé et délocalisé pour sa complexité

 

Âgé de 41 ans, Adil Sefrioui a subi un examen médico-légal. Souffrant de plusieurs fractures, il s’est vu délivrer une incapacité de travail de 30 jours. Ce dossier sera donc examiné mercredi matin à partir de 8h45 devant le tribunal judiciaire de Lons-le-Saunier. Il était préalablement prévu au tribunal correctionnel de Dole, mais la complexité de cette affaire nécessite une formation collégiale, c'est-à-dire devant plusieurs juges. A Dole, il s'agissait ce jour d'un procès à juge unique. Les parties civiles, défendues par Me Randall Schwerdorffer, souhaitent requalifier les faits en « tentative de meurtre ».