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A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le monde associatif se mobilise à Besançon. A l’appel notamment du CIDFF, d’Amnesty International, du Mouvement le Nid, du Groupe d’Actions Féministes, une marche aux flambeaux se tiendra ce vendredi soir.  

Le rendez-vous est fixé, à 19 heures, sur la Place Pasteur. Les participants déambuleront ensuite dans le centre-ville. Les organisateurs appellent les manifestants à venir nombreux avec leurs flambeaux, leurs bâtons lumineux, leurs casseroles et autres instruments de musique.

En ce mercredi 8 mars, journée internationale des droits des femmes, l’intersyndicale bisontine continue son appel visant à mettre la France à l’arrêt tout en rendant visible les conséquences de la réforme des retraites sur les femmes. L’intersyndicale fustige les propos du gouvernement déclarant que les femmes « seraient les grandes gagnantes Â» de cette réforme. Des manifestations se sont tenues cet après-midi à Besançon, Dole et Lons-le-Saunier.

Inégalités de carrière et de salaire, dévalorisation des métiers féminins, pensions inférieures, temps partiels… En cette journée internationale des droits des femmes, ces dernières se sont mobilisées pour réaffirmer leurs droits mais également afin de manifester contre la réforme des retraites, profondément injuste à leur égard. Elles seraient d’ailleurs « les plus impactées par cette réforme, en raison notamment des temps partiels qui leur sont imposés Â» indique Daniele Gouffon de la CGT. La représentante syndicale en profite aussi pour pointer du doigt la fonction publique, au sein de laquelle les déroulements de carrières sont les moins importants avec des évolutions moindres. Des propos soutenus par Laurence Mattioli du syndicat Sud Santé Sociaux, affirmant que « le gouvernement s’attaque frontalement aux femmes avec cette réforme qu’elles vont subir de plein fouet ». Leur départ en retraite est déjà en moyenne plus tardif (62 ans et 7 mois contre 62 ans), et leurs pensions plus faibles (40 % de moins, 28 % de différence avec les pensions de réversion). Mais avec le report de l’âge légal, les femmes devront travailler sept mois de plus en moyenne, contre cinq pour les hommes. L’écart sera encore plus important pour les femmes nées dans les années 1980, qui devront travailler huit mois supplémentaires, contre quatre pour les hommes. Pour toute ces raisons, l’intersyndicale a tenu à rappeler l’importance d’amplifier la mobilisation, notamment en invitant les associations et mouvements féministes lors de cette manifestation du 8 mars. Les Rosies, collectif féministe qui anime les manifestations par ses chorégraphies, a ouvert la manifestation en tête de cortège.

Selon des chiffres parus ce matin dans Libération, et rappelés par Vincent Bernaud de la CFDT, les femmes subissent des écarts tout au long de leur vie professionnelle. Tout temps de travail confondu, les femmes font face à -28% de salaire par rapport aux hommes, sur le même volume de travail, -17% de salaire par rapport aux hommes et sur le même poste et temps de travail, il s’agit de -5% de salaire par rapport aux hommes. Et puis, l’impact de la naissance du premier enfant sur le salaire des femmes dix ans après constitue une perte d’un tiers de leur salaire (33%). 

L’intersyndicale déplore aussi les critères de pénibilités « absolument pas pris en considération Â» dans les métiers du « care Â», du soin à la personne, qui sont par ailleurs les moins bien rémunérés. Amélie Lapprand, du SNUIpp-FSU évoque le cas d’une aide à domicile de 64 ans qui devra toiletter, manipuler, porter des personnes en difficulté. Elle dénonce "une réforme hors sol décidée par des gens, qui eux, ne travaillent pas dans la pénibilité".

 

Laurence Mattioli du syndicat Sud Santé Sociaux : 

 

Ce mercredi, c’est la journée internationale des droits des femmes. Cette année, elle se déroule sur le thème de l’innovation et des technologies pour l’égalité des sexes. Un sujet qui fait débat en pleine polémique sur la réforme des retraites, et de ses mesures, jugées sexistes et inégalitaires.

A Besançon, face à « l’inaction gouvernementale Â», qu’il dénonce, le milieu associatif se prend en main. A travers des collectifs comme « Nous Toutes Â», la nouvelle génération se mobilise pour faire changer les mentalités et démontrer que  les femmes veulent prendre toute la place qui est la leur dans la société. A l’image de Marine, étudiante bisontine, certaines d’entre elles montent au créneau pour imposer une juste équité entre les sexes, se battre contre toutes les violences et les préjugés et en finir avec l’insécurité.

« Lorsque nous faisons des collages sauvages la nuit, nous ne sommes pas en confiance. Nous nous méfions. À tout moment, on peut se faire casser la gueule par des personnes opposées à nos actions Â» explique l’étudiante. « Nous luttons tous les jours pour faire bouger les choses. Nous utilisons tous les moyens qui sont à notre disposition pour le faire Â». Et de conclure : « l’insécurité dans la rue, c’est de pire en pire. J’ai vraiment envie de me révolter par rapport à cela. Je n’ai pas du tout envie d’avoir un homme à mes côtés pour m’accompagner ». Marine pense à toutes ses amies qui ont déjà fait de mauvaises rencontres dans la rue.

L'interview de la rédaction : Marine, jeune étudiante bisontine

Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, la ville de Morteau se mobilise. Elle souhaite mettre à l’honneur Les professionnelles en charge de la garde des enfants. Un secteur en tension sur le territoire mortuacien. Cédric Bole, le maire, convie les assistantes maternelles de Morteau et les professionnelles de crèche à partager un moment convivial à l’Escale. A 20h, la cité du Haut-Doubs proposera le film engagé « Ouistreham Â». Le rendez-vous est fixé à 20h au cinéma l’Atalante. La projection est gratuite. Enfin, le CCAS propose sur les réseaux sociaux, la réflexion des collégiens de Jean-Claude Bouquet qui ont travaillé sur des portraits de femmes.