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La Communauté de Communes des Portes du Haut-Doubs coordonne une consultation publique pour le développement de zones d’accélération des énergies renouvelables (ZAER). L’objectif est de faciliter le déploiement de projets de production d'énergie renouvelable (EnR) en France.

Les propositions des 47 communes de la Communauté de Communes sont soumises à l’avis du public jusqu’au 2 juin prochain par voie électronique et par consultation du dossier papier au siège de la Communauté de communes et dans chaque mairie. Ces réflexions seront également présentées dans le cadre de 2 réunions publiques : le mardi 14 mai, à 20h,  à Vercel, à la salle de convivialité du complexe sportif,  18 rue du stade et le  mercredi 15 mai,  à 20h,  à Orchamps-Vennes, dans salle de convivialité du Gymnase Philippe chameau.

Plus d'infos

https://www.portes-haut-doubs.com/content/zones-dacceleration-des-energies-renouvelables-zaer

Dans le cadre de son plan Climat Air Energie, la Ville de Besançon entend, d’ici 2026, prendre les mesures nécessaires pour consommer 60% d’énergie renouvelable dans les bâtiments publics et diminuer, à hauteur de 20%,  ses consommations énergétiques et les gaz à effet de serre.. En parallèle, la cité comtoise continue de développer l’utilisation des énergies renouvelables. C’est dans ce cadre-là que s’inscrivent différents projets, qui trouvent encore plus leur sens avec la crise énergétique que nous connaissons encore. Bois énergie, solaire photovoltaïque, solaire thermique, … les initiatives ne manquent pas. Au total, la Ville a prévu, sur l’intégralité de l’actuel mandat, une enveloppe de 5,9 millions d’euros pour financer son plan sobriété

Focus sur deux projets novateurs

Sur le secteur Granvelle, la production d’énergie se fera par la géothermie. La nappe du Doubs à Granvelle est suffisante pour fournir la ressource nécessaire pour assurer les besoins de chaleur du musée du Temps, du Kursaal et du Théâtre Ledoux. Une reprise des travaux est prévue l’année prochaine.

Par ailleurs, à compter de demain, les travaux pour l’installation d’une première chaudière à bois mobile débuteront à l’école des Beaux-Arts de Besançon. Elle couvrira plus de 80% des besoins en énergie de la structure. Trois autres sites en seront prochainement dotés : la cuisine centrale, le groupe scolaire Jean Zay et la mairie. Ces installations sont transitoires, à terme ces sites seront raccordés au réseau de chaleur urbain. Cependant, la ville  ne veut pas attendre la fin des travaux en cours, compte tenu de la hausse du prix du gaz de ces deux dernières années. Le coût de cet investissement s’élève à plus de 1 million d’euros. Cet équipement devrait être mis en place pour une durée de 4 à 5 ans, avant de connaître d’autres destinés. Avec les quatre chaudières la Ville de Besançon entend faire une économie de 124.000 euros environ. 

L'interview de la rédaction / Annaïck Chauvet, élue en charge des bâtiments et de l'énregie à la Ville de Besançon

 

 

Il y a deux semaines, le Collectif Citoyens Résistants et d’autres associations se mobilisaient à Champagnole. Leurs objectifs : lutter contre les projets industriels prévus sur le territoire. Dans leur viseur, le parc éolien de la Basse-Joux, l’usine de pellets de Salins-les-Bains ainsi que le parc photovoltaïque de Loulle et Mont-sur-Monnet. Des projets « destructeurs pour l’environnement et les milieux naturels sur lesquels ils s’implanteraient » selon ces collectifs, les forêts franc-comtoises étant déjà très fragilisées.

 

Ce sont environ 200 personnes qui se sont rassemblées le 14 octobre dernier à Champagnole afin de se faire entendre. Des projets industriels d’ampleur sont annoncés sur le territoire franc-comtois : le projet éolien de la Basse-Joux, l’usine de pellets de Salins-les-Bains et le parc photovoltaïque de Loulle et Mont-sur-Monnet. S’ils suscitent de nombreuses polémiques et une forte opposition, les manifestants ne sont pas totalement opposés à la réalisation de projets d’énergie renouvelables, à condition qu’ils soient « bien faits ». « Le but de cette manifestation était de montrer aux autorités qu’on était ouverts à des projets d’énergies renouvelables, mais qu’on ne voulait pas le faire n’importe comment, et au détriment des espaces naturels. Les projets qu’on nous propose se font tous au détriment de la nature. Le parc photovoltaïque de Loulle/Mont-sur-Monnet, au début, c’était 125 hectares qui étaient menacés. Maintenant c’est 74 hectares de forêts et d’espaces naturels, alors que sur la ville de Champagnole, il y a déjà énormément de toiture à couvrir, de parking, sur lesquels on pourrait mettre des ombrières, sans détériorer les espaces naturels » explique Anthony Fleuriot, du Collectif Citoyens Résistants.

 

La « déferlante photovoltaïque » 

« Enormément d’hectares de forêts ou de terres agricoles sont menacés par des projets photovoltaïques aujourd’hui en France » souligne Anthony Fleuriot. C’est ce que la plupart nomment « la déferlante photovoltaïque ». Omniprésente dans le sud, où l’activité solaire est forte, c’est désormais en Franche-Comté que les industriels voient une possibilité de réaliser des profits. « Les espaces disponibles se réduisent, et le nombre d’entreprises qui ont trouvé que c’était rentable de faire du photovoltaïque ou des énergies renouvelables industrielles a augmenté. Le nombre d’acteurs augmente, et le gâteau diminue. Donc il faut essayer d’aller dans des nouveaux territoires » explique Anthony Fleuriot. « Sauf que les choses deviennent de plus en plus incontrôlables et incontrôlées, en particulier ces panneaux photovoltaïques qui déferlent chez nous. Il y aurait besoin d’une cohérence nationale, que seul l’Etat pourrait la mettre en place » poursuit le membre du Collectif Citoyens Résistants.

 

Des forêts fragilisées

La plupart de ces projets industriels se feraient au détriment d’espaces naturels. Sur des sites qui abritent de nombreuses espèces animales rares et emblématiques, comme le lynx, le chat forestier, le sonneur à ventre jaune, différentes chauves-souris et oiseaux. Ces projets posent d’autant plus problème que les forêts sont extrêmes fragilisées, notamment à cause du réchauffement climatique, des sécheresses successives, des incendies ou encore des épidémies de scolytes. « Un article du Monde est d’ailleurs sorti récemment, indiquant qu’il faut absolument conserver les forêts qui sont existantes, et planter éventuellement autour. Une forêt c’est tout un écosystème, pas uniquement ce qui est au-dessus du sol, mais aussi tout ce qui est dedans. Si on plante dans un endroit où il n’y a pas toute cette vie, les forêts vont mourir quand même. Il devient urgent de conserver les forêts qu’on a. Et finalement, plutôt que de planter, de les laisser s’étendre naturellement, avec des organismes qui vont créer les sous-sols. Si on rase l’existant pour planter ailleurs, on va droit dans le mur. Surtout que certaines forêts du premier et second plateau ont 30 centimètres d’humus posé sur une dalle de calcaire, ce qui permet d’encaisser les précipitations qu’on a depuis quelques jours. S’il n’y a pas une forêt avec ce sous-sol vivant, les dégâts vont être terribles » indique Anthony Fleuriot.

 

Pourquoi ces territoires ?

« Après la seconde guerre mondiale, l’Etat, qui avait besoin de matériaux, a poussé des agriculteurs à convertir des prairies qui étaient assez pauvres, en plantation d’essences monospécifiques. La plupart du temps de résineux, épicéas ou sapins. Ces forêts n’ont pas la vie souterraine nécessaire à supporter les sécheresses actuelles. Ces essences ne sont pas forcément adaptées à nos altitudes. Ces plantations ont dépéri, et un scieur du Jura a racheté ces parcelles qui avaient été rasées. Pour que le projet soit acceptable au niveau de la loi, par rapport aux surfaces concernées, il fallait aussi des surfaces publiques en jeu. C’est là qu’on été sollicitées les communes de Loulle et Mont-sur-Monnet. On se retrouve dans des études qui vont sur 124 hectares parce qu’il faut que ce soit rentable. C’est dommage. » déplore Anthony Fleuriot.

 

En quoi les communes sont gagnantes ?

« On a des autorités qui font des choix économiques. En gros, le modèle des énergies renouvelables, aujourd’hui encore, c’est celui de l’industriel, de promoteur éolien ou photovoltaïque, qui arrive dans les communes, et qui promettent beaucoup d’argent. Ces communes qui sont actuellement prises à la gorge pour tout un tas de raisons, en particulier la crise du bois résineux dans le Jura par exemple, et qui ont un budget à boucler, disent oui à des projets qui leur rapportent. Ça parait beaucoup, mais quand on regarde sur de nombreuses années, ce n’est rien en regard de ce que ça pourrait être, s’ils avaient des projets citoyens » explique Anthony Fleuriot.

 

Une première manifestation s’était tenue le 24 juin dans la forêt de Loulle avant celle du 14 octobre dernier à Champagnole. « On va refaire le point rapidement, et voir quelles actions est-ce qu’on peut mettre en place pour se faire entendre, et peut-être faire plus de bruit. On réfléchit à des moyens de sensibiliser. Les promoteurs ont des personnes qui sont payé à plein temps pour détruire. Et nous on est bénévoles, ça demande beaucoup d’énergie, il faut réussir à se mobiliser, à se motiver et à recruter de plus en plus de personnes pour participer aux actions dans la préparation et dans la réflexion » conclut Anthony Fleuriot.

 

Anthony Fleuriot, du Collectif Citoyens Résistants :