Une période de nette baisse des températures est constatée actuellement en France. Depuis vendredi, une baisse du mercure de presque 10° est apparue. Un froid qui devrait s’intensifier cette semaine. Mardi devrait être la journée la plus froide de la semaine, avec des températures qui pourraient atteindre -15°. Météo France prévoit par exemple -10° à Mouthe et -7° à Saint Laurent-en-Grandvaux mardi matin.
Par ailleurs, selon les dernières données de Météo France, l’année 2023 apparaît en deuxième position des plus chaudes enregistrées en France depuis le début du XXè siècle, tout juste derrière 2022. La température moyenne s’élève à 14,4° contre 14,5° en 2022.
Un nouveau record a été franchi en octobre. Depuis juin dernier, le mercure poursuit sa progression. Selon des données de l’observatoire européen Copernicus, le mois d’octobre a été le plus chaud jamais enregistré dans le monde. Selon cette même source, 2023 devrait battre le record annuel de 2016. Le mois écoulé serait « 1,7° plus chaud que la moyenne d’un mois d’octobre sur la période 1850-1900 ».
Ce jeudi après-midi, durant 3h, une quarantaine d’étudiants en licence 2 de sociologie de l’UFR Sciences du langage, de l’homme et de la société ont participé à la rentrée du climat, qui se déroule tout au long de l’année au sein de l’université de Franche-Comté à Besançon. L’an dernier, 2300 étudiants, issus de toutes les composantes et filières de l’université, ont été sensibilisés aux enjeux climatiques. Ce qui représente quand même plus de la moitié des premières années en licence.
Encadrés par des animateurs, des enseignants chercheurs et des étudiants formés, les jeunes échangent, discutent, se confrontent, partagent à partir d’un outil qui a fait ses preuves : la fresque du climat. Cette approche pédagogique se fonde sur les données issues des rapports du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Dans les ateliers, les participants relient les liens de cause à effets, intègrent les enjeux climatiques et se projettent sur d’éventuelles actions individuelles et collectives qui pourraient être mises en œuvre.
La pédagogie mise en œuvre mobilise l’intelligence collective. La démarche séduit à l’université de Franche-Comté. Si chez certains étudiants restent réfractaires aux thèses défendues, malgré des preuves pourtant accablantes, d’autres s’engagent. Une centaine de jeunes ont décidé de pousser davantage la réflexion en rejoignant les unités d’enseignement libre, qui permettent d’enrichir ses connaissances. Il est ainsi possible de suivre des conférences, de participer à des projets ou encore de se former pour sensibiliser d’autres à ces enjeux.
L'interview de la rédaction : Julien Montillaud, enseignant chercheur en astro-physique à l'observatoire de Franche-Comté
« Vous prenez une grenouille que vous mettez dans une casserole d’eau froide, puis sur le feu. Au début, elle ne s’en rendra pas compte, elle reste dedans, nage, ça lui va très bien. Mais à un moment donné, l’eau va devenir trop chaude, la grenouille va vouloir sauter. Mais elle n’y arrive plus parce qu’elle est cuite. En gros c’est ce qui est en train de nous arriver » Gilles Benest, président de France Nature Environnement dans le Doubs
Si le nouveau rapport, rédigé par 270 scientifiques du monde entier à partir de l’analyse de 34 000 études montre une alerte majeure pour les gouvernements, il risque toutefois de voir sa portée limitée alors que les yeux sont rivés sur la guerre qui fait rage en Ukraine. Après un premier volet publié en août 2021 sur les bases physiques du changement climatique, l’instance s’est penchée cette fois sur les impacts, les vulnérabilités et l’adaptation à la crise climatique. Elle publiera ensuite un 3e volet en avril, consacré aux solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, avant une synthèse prévue pour septembre. « On a des indices depuis bien longtemps, mais on n’y a pas accordé d’attention particulière. Ce qu’il se passe en ce moment, c’est l’intensification de ce que l’on sait depuis très longtemps. Les phénomènes que l’on observe dans notre département, comme l’assèchement du Doubs sur plusieurs kilomètres dans son lit, ce n’est pas une nouveauté. C’est juste plus fréquent, et ça nous marque. Mais comme ce sont des choses qui existent depuis un petit moment maintenant, on s’y est un peu habitué, et on n’y accorde plus l’attention qu’on devrait » déplore Gilles Benest, président de France Nature Environnement dans le Doubs.
Au niveau actuel de réchauffement qui est de +1,09°C, l'Europe est déjà touchée par des vagues de chaleur et des sécheresses. A l'avenir, quatre risques, qui s'aggraveront si le réchauffement se poursuit au-delà de 1,5°C, ont été identifiés. A l'heure actuelle, on se dirige vers un réchauffement de +2,7°C en 2100.
La chaleur : Le premier risque identifié est celui de la mortalité liée aux canicules. Le nombre de morts va "doubler ou tripler pour un réchauffement de 3°C", avertissent les scientifiques. Ils précisent qu'au-delà de ce seuil, il sera difficile, voire impossible, de s'adapter. Le sud de la France est particulièrement menacé, avec jusqu'à 20 à 30 jours de température supérieure à 35°C par an avec un réchauffement de 3°C.
Les pertes agricoles liées à la sécheresse et à la chaleur. Selon les auteurs du rapport, "des pertes de production agricole substantielles sont projetées pour la plupart des régions européennes au cours du XXIe siècle et elles ne seront pas compensées par les gains de production en Europe du Nord". L'irrigation, qui peut être une solution efficace, sera de plus en plus limitée par la disponibilité réduite en eau, en particulier si le réchauffement dépasse 3°C.
Le manque d'eau. Ce risque concerne d'abord l'Europe du Sud, dans laquelle se trouve de nombreuses régions françaises, de l'Aquitaine aux Alpes du Sud. Dans cette zone, plus d'un tiers de la population risque de manquer d'eau à partir de 2°C de réchauffement. A partir de 3°C, ce risque double et des "pertes économiques importantes dans les secteurs dépendant de l'eau et de l'énergie peuvent se produire". L'Europe centrale, où se trouve le reste de notre pays, sera concernée à partir de ce seuil.
Les inondations et la montée des eaux. Au rythme actuel de nos émissions de gaz à effet de serre et de la mise en place de nos stratégies d'adaptation, les dégâts provoqués par les inondations côtières vont être "multipliés par 10 à la fin du XXIe siècle". Quant à la montée du niveau de la mer, elle représente une "menace existentielle" pour les villes côtières, notamment après 2100.
La Méditerranée est particulièrement "fragile" face à cette montée des eaux.
« J’ai vu de nombreux rapports scientifiques dans ma vie, mais rien de comparable à celui-ci » António Guterres, secrétaire général de l’ONU.
Dans sa globalité, ce rapport dresse un constat d’échec. « La course de vitesse, on est parti pour la perdre. Mais si on réagit assez vite, on peut sauver pas mal de choses, même si ce qu’on a engagé actuellement aura quelques effets durant des décennies. Mais si on prend vraiment les mesures qu’il faut aujourd’hui, ce sera moins dramatique que ce qu’on annonce » souligne Gilles Benest, qui enjoint une action immédiate.
Gilles Benest, président de France Nature Environnement dans le Doubs :
À l'occasion de la journée du climat le mercredi 8 décembre prochain et comme de nombreuses villes en France, la Ville de Pontarlier a souhaité, pour la deuxième année consécutive, soutenir cette initiative en proposant plusieurs animations. En parallèle de ces actions, la Ville invite toutes les structures présentes sur son territoire à s'emparer du sujet et à faire preuve d'initiatives durant cette semaine thématique. Les règles sanitaires en vigueur seront appliquées. Le port du masque et le pass sanitaire sont obligatoires selon l'âge des personnes.
• Conférence « Enrichissons-nous, écolomisons ! »
Laurent NOURDIN propose d’alimenter notre regard critique afin d’aborder au mieux les changements à venir. "Le changement de nos habitudes peut nous permettre de faire des économies, tant favorables à notre porte-monnaie qu’à la planète !"
> Mercredi 8 décembre à 20h00 (accueil à partir de 19h45)
> Salle Morand
> Entrée libre
• Ateliers de la Fresque du climat
> Samedi 11 décembre de 9h à 12h
> Salle polyvalente de l'école primaire Vauthier (les ateliers pourront être effectués en ligne si les conditions sanitaires l'obligent)
> Événement gratuit
> 1 atelier enfant et 2 ateliers adultes (modulation possible selon les inscriptions)
> Inscription en ligne ici ou par mail à 25@fresqueduclimat.org
Le camp climat Doubs Jura se tient du 26 au 29 août à Nans-sous-Sainte-Anne. Organisé par Altenatiba et ANV COP21 Besançon, son but est de proposer un temps festif pour former une centaine de personnes aux stratégies de mobilisations et d’actions non-violentes, et de construire un mouvement de masse à l’échelle des territoires, qui lie justice climatique et justice sociale.
Les organisateurs et organisatrices du camp climat proposent des formations, ateliers et débats pour se former aux enjeux climatiques et à la justice sociale. Cette année, l’accent sera mis sur les luttes locales, comme la surproduction, en lien avec Amazon à Belfort, l’artificialisation des sols, en lien avec l’Engrenage à Dijon, mais aussi la problématique des pesticides et les pollutions des rivières. Le rapport du GIEC, récemment sorti, sera également au cœur des débats. Le but : s’engager rapidement pour répondre à l’urgence climatique et sociale, et participer à la stratégie du mouvement climat.
Samedi 28 août 2021
Dimanche 29 août 2021
Marion Fichet, militante Alternatiba :