C’est une décision qui suscite de vives réactions. Dans le cadre de son plan de chasse, la Commission Départementale de Chasse et de la Faune Sauvage du Doubs prévoient d’abattre près de 500 chamois lors de cette saison 2024/2025.
Selon les chasseurs, cette mesure fait suite à l’absence de prédateurs pour assurer la régularisation. Ce que démentent les défenseurs de l’environnement. Cet animal provoquerait d’importants dégâts. Selon l’association, cette situation pourrait mettre en péril certaines parcelles. Selon le collectif de défense, plus de 200 individus auraient été tués en moins d’un an sur le territoire.
A Besançon. Dans le cadre du renouvellement de la convention de droit de chasse dans les forêts bisontines, la Ville et l’Association de Chasse Agrée de Besançon se sont mises d’accord sur différents points, dont celui concernant l’évolution des jours de chasse. Ainsi, désormais, les mercredis et samedis après-midi sont non chassés. Ces jours viennent s’ajouter aux dimanches après-midi et aux vendredis toute la journée, qui l’étaient déjà.
Dans un communiqué de presse, la Fédération des chasseurs du Doubs, suite à la polémique née, après une position, souhaitant le déclassement du lynx, a tenu à réagir. Il est précisé qu’à ce jour, « le conseil d’administration de la fédération, à la lecture des données officielles disponibles, ne souhaite pas œuvrer pour une modification du statut du lynx ». Et d’expliquer également que « Les chasseurs du Doubs considèrent que toutes les espèces animales ont leur place dans leur habitat ». Il est regretté « ce positionnement qui ne reflète pas l’opinion du monde cynégétique du Doubs ».
La demande formulée par le responsable de l’association intercommunale de chasse de Fournets-Luisans suscite la colère de l’association Athenas, chargée de la protection de la faune sauvage. La raison de cette colère, la demande de déclassement du lynx, « au nom de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique ». L’association dénonce « une radicalisation des chasseurs, qui s’est matérialisée par des actes de braconnage répétés ». Selon la structure jurassienne, « de 2002 à 2021, au moins 54 lynx ont été tués par braconnage ». Selon Gilles Moyne, le responsable du centre, « Les représentants de l’extrême-chasse montrent leur vrai visage »
C’est une décision qui ne passe pas inaperçue. Elle diviserait même les chasseurs jurassiens. Le nouveau plan de chasse pour la période 2023-2024 prévoit de tuer 556 cerfs en forêt de chaux. La rédaction a rencontré Christian Lagalice, le président de la fédération des chasseurs du Jura qui s’exprime sur ce choix.
Il rappelle que « le plan de chasse a été établi d’après des injonctions de l’état ». Autrement dit, Christian Lagalice a dû tenir compte du contexte présenté par l’état pour définir les prélèvements d’animaux à effectuer. « Lorsque le président établit le plan de chasse, il est obligé de le faire à l’intérieur d’une fourchette, en instaurant un minima et un maxima » explique-t-il. Un minimum de 400 cerfs a été fixé par le préfet pour la forêt domaniale. A cela s’ajoutent les quantités définies sur les autres forêts communales environnantes.
Protéger la végétation forestière
Si ce chiffre paraît important, il fait écho aux inquiétudes exprimées par l’Office National des Forêts. Ce dernier a alerté la préfecture sur l’indispensable nécessité de protéger un certain nombre d’essences arbres, notamment le chêne. « La forêt de Chaux a un sol pauvre et les jeunes pousses de chêne constituent un met appétant pour le cerf » complète Christian Lagalice.
Un plan de chasse démesuré ?
Pas forcément semble-t-il. S’il reconnaît que « cette augmentation est forte », le président des chasseurs rappelle qu’au printemps dernier, malgré le plan de chasse en vigueur, « la population de cerfs n’avait pas diminué ». « Il faut voir ce que cela va donner cette année. Si les chasseurs ont des difficultés à répondre aux objectifs fixés par le plan de chasse, il faudra que les services de l’état en tiennent compte et que l’on revienne à d’autres chiffres la saison prochaine ».
L'interview de la rédaction : Christian Lagalice
Le coup d’envoi de la nouvelle saison de chasse sera donné ce dimanche 10 septembre. Elle se terminera le 29 février prochain. L’an dernier, 963.600 permis de chasse ont été validés en France. Une grande majorité des pratiquants est âgée entre 65 et 74 ans (23%). 21% est âgé entre 55 et 64%. La discipline peine à séduire les jeunes. La classe d’âge des 15 – 34 ans ne représente que 15% des chasseurs en France. Le département du Doubs compte 7 300 chasseurs. Environ 300 nouveaux chasseurs sont formés chaque année dont 15% de femmes. Précisons que six personnes ont perdu la vie la saison dernière, contre huit la saison dernière. Il s’agit uniquement de chasseurs.
Un nouveau Schéma Départemental de Gestion Cynégétique
Cette saison voit la mise en application d’un nouveau Schéma Départemental de Gestion Cynégétique (SDGC). Ce document, élaboré pour les six années à venir, vise à encadrer toutes les activités cynégétiques dans le département. Il sert à améliorer la gestion des espèces et des milieux naturels, la sécurité à la chasse ou encore les relations entre les différents acteurs du milieu rural et les autres utilisateurs de la nature.
Infos pratiques
Les chasses collectives du grand gibier (chevreuil, sanglier, cerf), appelées plus communément « battues » ont lieu uniquement les jeudis, samedis, dimanches et jours fériés. Les lundis, mardis et mercredis, la chasse individuelle du petit gibier est autorisée ainsi que la chasse du grand gibier mais uniquement à l’approche et à l’affût. Le vendredi, la chasse est fermée sauf pour les oiseaux de passage (exemple : pigeons, canards, grives…) à poste fixe (pas de déplacement des chasseurs).
Le saviez-vous ? Six, c’est le nombre de personnes qui ont été tuées dans des accidents de chasse durant la saison 2022-2023. Selon l’Office français de la biodiversité, qui apporte ses données, toutes les victimes étaient des chasseurs. 78 accidents ont également été recensées sur cette même période. C’est moins que lors de la précédente saison, où l’on enregistrait 90 accidents, dont 8 mortels.