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Le plan O sera présenté ce jeudi 25 mai au Conseil municipal de Besançon. Face à des épisodes de sécheresse qui s’annoncent de plus en plus intenses, la ville de Besançon s’y prépare dès maintenant à travers ce dispositif. Il prévoit 24 mesures destinées à préserver l’eau tout en investissant dans des infrastructures pour relever le défi du changement climatique. Ce plan d’urgence sécheresse va se décliner en quatre engagements : anticiper les effets du changement climatique, accélérer notre adaptation, prendre soin des habitants du territoire et agir ensemble.

 

Un constat alarmant

Chaque année, et de plus en plus régulièrement, la problématique de l’eau interroge sérieusement. Si l’on peut être amené à penser que l’asséchement des rivières ne concerne que le sud de l’hexagone ou les zones plus arides, notre territoire est bel et bien concerné. « Certains s’en sont rendus compte seulement l’année dernière, et ne pensaient pas qu’une rivière comme le Doubs pourrait un jour se retrouver complétement asséchée dans certaines zones de notre département » indique Christophe Lime, conseiller municipal et vice-président du Grand Besançon en charge de la gestion de l'eau potable et des eaux fluviales. « En 2050, il manquera 2 milliards de m3 d’eau en France si on continue avec les usages qu’on en a actuellement” explique Anthony Poulin, adjoint en charge des finances et du développement durable à la ville de Besançon. A travers ce plan, la maire de Besançon souhaite agir avant les arrêtés sécheresse, pris bien trop tard chaque année selon elle, en trouvant comment prélever le moins possible d’eau pour que les recharges soient les plus optimisées dans ce contexte climatique crucial. « Il s’agit d’un plan structurel qui répond à des besoins immédiats, mais aussi à moyen et long terme” explique Anne Vignot. « Cela nous amène à repenser l’ensemble de nos politiques afin d’être en cohérence avec les 24 mesures que concerne ce plan qui n’est qu’un début » poursuit la maire de Besançon. Le plan O va également engager la Ville vers une progression d’investissements et réintéroger l’État pour un certain nombre de mesures, comme l’emploi d'eau de récupération pour les chasses d’eau ou encore la pertinence de la saisonnalité des compétitions sportives. 

 

Christophe Lime, conseiller municipal et vice-président du Grand Besançon en charge de la gestion de l'eau potable et des eaux fluviales : 

 

Plusieurs moyens pour économiser l’eau 

En 20 ans, la ville de Besançon a diminué de 20 à 25% sa consommation d’eau, mais ce chiffre stagne depuis maintenant quelques années alors que la sécheresse a fait de la gestion de l’eau une urgence pour tous les territoires. Les points de captage sont situés à Novillars dans la nappe sous le Doubs, et à Chenecey-Buillon sur la rivière La Loue, et le niveau des nappes phréatiques est remonté au mois d'avril dans le Doubs, mais ne sera sans doute pas suffisante pour affronter l'été sans avoir de restrictions d'eau.

Parmi les engagements listés dans ce Plan O, la cité comtoise envisage plusieurs pistes d’économies à tous les niveaux. Que ce soit détecter les fuites d’eau, installer des récupérateurs d’eau de pluie, végétaliser et désimperméabiliser, ou en cas de tension sur la ressource, réduire la consommation du centre de lavage des véhicules municipaux, proposer des équipements sportifs ne nécessitant pas d’arrosage l’été, se doter de matériel plus économe en eau pour nettoyer les piscines et limiter l’apport en eau pour celles-ci. Par ailleurs, la collectivité souhaite poursuivre son travail sur les espaces verts, en plantant plus de vivaces et tendre vers l’autonomie hydrique des plantations. Le Grand Besançon Métropole s’équipe également de compteurs communicants pour mieux comprendre et analyser les usages de l’eau. Le prix de l’eau est revu chaque année et une réflexion sur une saisonnalité des prix de l’eau pourrait être lancée. L’agglomération pratique déjà la tarification progressive avec les trois premiers mètres cube gratuit, puis un prix plus haut au-delà des 100 m3 de consommation.

 

A quoi la ville de Besançon devra s’adapter en 2050 ?

 Les simulations de Météo-France réalisée pour la ville de Besançon reflètent bien cette réalité. Les températures moyennes vont augmenter d’environ deux degrés d'ici 2050 et Besançon devrait connaître une hausse d’une vingtaine de jours où la température dépassera 25 degrés, ainsi que deux à trois jours en plus par an où le mercure dépassera les 35 degrés. Les vagues de chaleur seront trois fois plus nombreuses et les précipitations seront légèrement en hausse, mais réparties inégalement sur l’année, avec des étés plus secs, des hivers plus humides, des sécheresses plus fréquentes. « Deux problèmes seront à gérer : le pas assez d’eau avec des sécheresses, et le trop d’eau avec des inondations » indique Christophe Lime.

 

Pour découvrir quel sera l’impact du changement sur votre commune :

https://meteofrance.com/climadiag-commune

 

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, est attendu ce lundi dans le Haut-Doubs.  Il rencontrera les élus locaux pour échanger sur le  soutien que l’état apporte aux territoires de montagne face au changement climatique, notamment au travers du Fonds vert.

Avant de quitter la station, le ministre se verra présenter la luge 4 saisons, le premier investissement de la station en faveur de l’adaptation au changement climatique.

La ville de Pontarlier participe ce samedi, de 14h à 18h,  à la 10ème édition de la Journée du développement durable. En raison du mauvais temps, l'événement initialement prévu place d’Arçon se déroulera  au théâtre Bernard Blier. De nombreuses associations locales de protection de l’environnement proposeront des animations ludiques et pédagogiques. Des ateliers participatifs viendront compléter ces animations et rythmeront la demi-journée.

Le CPIE (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement) sera présent pour cette 10ème édition. Il proposera l’Escape Game « Clément Massif & La clé temporelle » sur le thème du changement climatique. Cette animation pourra accueillir jusqu’à 28 personnes. Deux sessions d’environ 2h seront proposées, la première à 14h et la seconde à 16h. Les objectifs de cet Escape Game sont de sensibiliser le public  face aux enjeux du changement climatique, comprendre les leviers à notre portée, se questionner, communiquer, collaborer, et s’entraider.

Le scénario : « 2100, une tornade dévastatrice fait rage à l’extérieur. Vous venez d’apprendre que le professeur Clément Massif avait découvert une clé temporelle permettant de retourner dans les années 2020. Ensemble, vous décidez de saisir cette chance. Résoudre les énigmes qu’il a laissées derrière lui, pourront vous permettre de trouver cette clé et retourner à une époque plus clémente, où agir est encore possible. »

D’autres partenaires seront aussi présents lors de cette 10ème édition de la Journée du Développement durable. La Marmite solidaire permettra de cuisiner des recettes gourmandes et éco-responsables tandis que les enfants pourront participer à des jeux sur le thème de la réduction du gaspillage alimentaire. De plus, la récente association Durable-et-Doubs, invite à participer à une version synthétique des fameuses « Fresque du Climat » dont l’objectif est de sensibiliser aux conséquences du changement climatique afin de faire émerger des idées d’actions réalistes et réalisables à notre échelle. 

 

Fanny Decavèle Bonneau, chargée de mission, et co-interprète au CPIE du Haut-Doubs :