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Parole de mycologue, la saison des champignons est loin de battre son plein en cette fin du mois d’août. Au mois d’avril, les morilles sont sorties de terre. Les mousserons de printemps leur ont emboîté le pas. Les pluies de ces dernières semaines ont permis au bolet d’été de se manifester. Malgré ce constat, qui pourrait être encourageant, la situation reste, pour l’heure critique. Les sols sont secs et le manque de précipitations ralentit considérablement la pousse. Une situation qui n’est pas nouvelle. Le mycologue  jurassien Serge Liard, habitué à s’aventurer en forêt de Chaux, reconnaît que les cueillettes sont moins généreuses. Il constate également la disparition de certaines espèces de champignon.

« Il y a beaucoup de champignons que l’on ne voit plus en raison de la sécheresse. Tout a commencé pour moi en l’an 2000 Â» explique M. Liard. « Quand je me promenais en forêt de Chaux, il y avait des ruisseaux un peu partout. Désormais, il y en a quasiment plus. Il y a également certaines espèces de champignons que l’on ne trouve plus Â» complète -t-il. Et de poursuivre : « d’autres gagnent du terrain, comme les amanites des césars. Cette année, on constate une recrudescence d’amanites vineuses. On voit également poindre l’amanite phalloïde blanche. Ce qui n’était pas le cas auparavant Â» ajoute le passionné. Rappelons que ces champignons ne doivent pas être consommés.

« On attend impatiemment la pluie Â»

Comme M. Liard le rappelle, pour que le champignon pointe le bout de son chapeau, « il lui faut de la pluie et de l’humidité Â». Sans ces conditions, les paniers resteront désespérément vides. « Nous espérons des pluies suffisamment abondantes pour que l’eau puisse pénétrer dans les sols forestiers. Quand les averses ont touché les feuilles, les branches et les feuilles mortes au sol, il ne reste parfois plus grand-chose pour s’introduire en profondeur Â» argumente-t-il.

Prévention et prudence

Comme chaque année, les mycologues appellent à la prudence. Les champignons peuvent occasionner de graves intoxications, qui sont parfois mortelles. Pour éviter ces drames et désagréments, il convient de ne pas prendre de risques et de s’assurer de la comestibilité du produit. Faites appel à des spécialistes ou à votre pharmacien. En cas de doute, mieux vaut ne pas provoquer le destin. « Il n’est pas toujours facile de faire de la prévention. Les gens ont parfois des idées préconçues qu’ils ne veulent pas oublier  Â» conclut M. Liard, qui organise régulièrement des sorties pour tous les amateurs désireux d’en savoir toujours plus sur les gourmandises de nos prairies et forêts.

L'interview

 

 

Dans le Jura,  le comité de pilotage gérant, depuis 2019, le dispositif qui réglemente la cueillette des champignons lactaires sur les communes forestières du département a décidé de reconduire l’opération mise en place.

Cette dernière, qui s’applique sur les territoires des communautés de communes de Champagnole/Nozeroy et Arbois Poligny Salins Cœur du Jura a pour principal objectif de lutter contre le ramassage illégal des lactaires pour alimenter les marchés de l’Europe du sud.

Chaque année, une campagne de ramassage légal est organisée et s’adresse aux habitants du secteur. Pour y participer, les cueilleurs doivent demander une carte d’autorisation auprès des communes partenaires.