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Les bienfaits de l’activité sportive ne sont plus à démontrer. Maylis Sposito-Tourier en a davantage pris conscience lorsque, pendant un an à la suite d’une intervention chirurgicale préventive, liée à des maladies chroniques familiales, elle en a été privée. Lorsqu’elle a pu retrouver les rings de boxe et remettre les gants de combat, elle s’est aperçue des apports physiques et mentaux que lui apportaient son sport de prédilection. 

C’est dans ce contexte, qu’avec son club bisontin, elle a souhaité partager ses compétences et son expérience et programmer des interventions en direction de personnes souffrant de pathologies chroniques. Chaque semaine, tous les lundis soir, des entraînements sont dispensés. « Les intérêts physiques sont indéniables. La boxe française mobilise l’intégralité du corps. On va toucher avec ses poings et ses pieds. Cela implique également un travail sur la coordination et sur la souplesse. Cela apporte surtout un moment où l’on peut se défouler, tout lâcher. Quand on est en traitement cela fait du bien. Cela permet d’oublier les tracas de la vie » indique la trentenaire.

Une pratique collective

Ce cours d’1h15 accueille des personnes malades et d’autres en meilleure santé. Après un gros échauffement et un réveil musculaire, la séance se divise en trois blocs qui enchaînent une séquence technique, cardio et, pour ceux qui le souhaitent, des oppositions à deux, avant d’opérer à un retour au calme, avec des étirements. Maylis l’assure ces séances sont ouvertes à toutes les personnes, quel que soit leur niveau. L’intervenante sait aussi s’adapter aux besoins et attentes de son public.

Pour obtenir de plus amples informations, n’hésitez pas à contacter Maylis Sposito-Tourier au 06.51.90.12.25. Les séances se tiennent tous les lundis soir de 19h à 20h15, rue Jouchoux à Besançon.

L'interview de la rédaction / Maylis Sposito-Tourier

 

Le boxeur jurassien Bilel Latreche s’est imposé mardi soir à la Commanderie de Dole. Le Dolois a remporté la ceinture WBO intercontinentale. Débordé par les coups de son adversaire, porté par près de 1700 spectateurs , le Costaricain Enrique Diaz, proche du KO, a arrêté le combat au 5è round.

Le boxeur dolois Bilel Latreche va tenter de remporter la ceinture intercontinentale WBO ce mardi 31 octobre à la Commanderie de Dole. L’enfant des Mesnils-Pasteur, multiple champion, est de retour sur la scène du top 15 mondial grâce ses récentes victoires dans le championnat international IBF et le championnat international WBC qu’il a remporté en juin dernier. C’est le costaricain Enrique Diaz, surnommé le Démolisseur, qui se dresse sur sa route. A 37 ans, le dolois pourra compter sur sa détermination et sur un public acquis à sa cause pour remporter une victoire qui pourrait ensuite le propulser vers un combat pour un titre mondial par dérogation ou une défense pour encore grimper dans le ranking mondial. Une soirée qui promet d’être animée, et qui débutera à 20h à la Commanderie de Dole.

Le boxeur dolois Bilel Latreche va tenter de remporter la ceinture intercontinentale WBO mardi 31 octobre à la Commanderie de Dole. Ce multiple champion est de retour sur la scène du top 15 mondial grâce ses victoires dans le championnat international IBF et le championnat international WBC qu’il a remporté en juin dernier. C’est le costaricain Enrique Diaz, surnommé le Démolisseur, qui se dressera sur sa route. A 37 ans, le dolois pourra compter sur sa détermination et sur un public acquis à sa cause pour remporter une victoire qui pourrait ensuite le propulser vers un combat pour un titre mondial par dérogation ou une défense pour encore grimper ans le ranking mondial. Rencontre avec Bilel Latreche.

 

Pour vous introduire Bilel, depuis quand pratiquez-vous la boxe, et comment vous êtes-vous retrouvé dans ce milieu ?

"J’ai foulé ma première salle de boxe à l’âge de 8 ans. C’est venu un peu par le hasard des choses. J’avais des cousins qui étaient des grands champions en boxe anglaise et en full contact, qui m’ont permis de suivre un peu leurs pas. Mais aussi un contexte familial où la maman aimait bien ce sport pour apprendre les différentes valeurs qu’il inculque, en termes d’humilité de respect."

 

Vous présentez aujourd’hui une carrière rythmée par les titres et la réussite, qui a commencé tôt. Un premier titre majeur à 23 ans en devenant champion du monde espoir IBF des poids super-moyens. Une ceinture que vous conserverez à plusieurs reprises. Vous enchainez ensuite, champion de France professionnel, champion international de la WBF, de l’IBA, de l’IBF, et j’en passe… Jusqu’à récemment, en juin 2023, avec ce titre de champion WBC International Asia-Silver. Quel regard, aujourd’hui à 37 ans, portez-vous sur votre carrière ?

"J’en suis très fier. Si on m’avait dit quand j’ai commencé, que j’aurais pu atteindre ces sommets et cette réussite, honnêtement, je n’y aurais pas forcément cru. Même si on me disait très tôt que j’étais doué. Mais des gens doués, il y en a beaucoup. A un moment donné, les qualités intrinsèques sont une chose, mais après c’est le travail qui fait la différence dans le sport de haut niveau. J’ai un regard un peu enfantin, et joyeux, quand je regarde derrière moi. J’ai encore cette envie, avant la fin de ma carrière, d’écrire différentes pages de mon histoire, pour obtenir des ceintures et des titres avant de raccrocher les gants."

 

Vous combattez donc mardi prochain pour la ceinture intercontinentale WBO. Pourquoi ce challenge, et dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?

"Ce challenge vient à point nommé. Comme pour beaucoup, le Covid avait mis un vrai arrêt dans ma carrière. C’était la seule fois de ma vie où j’avais remis en question s’il fallait continuer, ou pas, la boxe. Après c’est revenu naturellement. Avec tout ce que j’avais accompli, je ne pouvais pas fermer le livre aussi rapidement et ne pas tenter quelque chose à l’échelle internationale. C’est vrai que ma victoire l’année dernière, et mon retour sur la scène du top 15 mondial grâce à ma victoire dans le championnat international IBF et le championnat international WBC à Bangkok que j’ai gagné en juin, dans deux grosses fédérations, ça a boosté ma confiance et mes ambitions. Aujourd’hui, ce championnat intercontinental vient à point nommé. Tenter un top 10-15 mondial c’est une suite logique avec ce qu’il s’est passé ces dernières années. C’est aussi devenu la chance de pouvoir encore grapper quelques ranking au niveau mondial, et pourquoi pas avoir une chance encore plus haut. C’est ce qui est beau dans ce sport, il n’y a rien qui est écrit, rien qui est définit, tout est possible à chaque combat."

 

L’entraînement a dû être intense. Vous vous sentez prêt physiquement ?

"L’entraînement a été très dur. Je sors de 8 semaines intensives. La préparation a duré 10 semaines. Les deux premières semaines, on va appeler ça de la pré-préparation et de la réathlétisation. Avec 8 semaines intensives, à raison pour les plus petites semaines, de 7-8 entraînements hebdomadaires et de 11 pour les plus grosses. Ça a été dur. Les entraineurs ont été exigeants avec moi. Mais ce sont aussi les ingrédients qu’il faut pour être au top, en espérant que cela suffise pour pouvoir gagner. Je me sens bien, je suis frais à moins d’une semaine du combat. On a encore deux trois petites choses à travailler jusqu’à ce vendredi, avant de couper et d’être en récupération pour être frais le soir du mardi 31 octobre. Aujourd’hui, je suis content de ce qui a été fait et mis en place par mes entraîneurs, mon préparateur physique, mon équipe médicale qui a été très attentive pendant toutes ma préparation. Maintenant il faut rester confiant et se donner toutes les chances d’être à 100% le soir du combat."

 

Vous affrontez le costaricain Enrique Diaz, surnommé « Le Démolisseur ». Comment jugez-vous cet adversaire ?

"Il est un peu fidèle à son surnom, c’est un démolisseur dans le sens où c’est quelqu’un de très offensif et assez puissant. Après, sur le ring, on verra qui va démolir qui. J’ai aussi mon égo, ma fierté, que je vais défendre très chèrement, surtout devant les miens à Dole, dans ma ville natale et avec tout le public qui va venir très nombreux et sera pleinement à mes côtés. Le Démolisseur, ça va être un adversaire qu’il va falloir prendre au sérieux dès le début, être attentif à ne pas se faire contrer ou malmener avec des coups puissants qu’il va tenter. De notre côté, on a vraiment travaillé sur des séquences offensives et défensives avec mon équipe, pour proposer quelque chose qui puisse faire la différence pendant tout le long du combat s’il doit aller à son terme. Mais aussi être en capacité d’abréger, de le mettre KO si besoin, à n’importe quel moment.

 

Il faut remonter à 6 ans pour voir un événement de boxe à la Commanderie de Dole. C’était déjà vous, à l’époque, qui aviez mis KO le finlandais Forsman pour une ceinture WBF. Tout est réuni pour que cette soirée soit une réussite, et j’imagine que c’est d’autant plus stimulant de combattre dans sa propre ville ?

"Combattre à Dole, ça a toujours une saveur particulière. Parce que Dole c'est la famille, les amis, c'est tous ceux avec qui je partage des activités professionnelles, des activités dans le domaine associatif, dans le domaine populaire, de l'insertion, les commerçants, etc. Dole, ça fait et ça fera toujours partie de moi. Il y a toujours cette saveur très particulière d’être chez soi. On va essayer de reproduire ce qu’il s’est fait en 2017, c’était une très belle soirée, je m’en rappelle. L’objectif sera de donner de la joie et du plaisir à tout le monde.

 

Rendez-vous à partir de 20h le mardi 31 octobre à La Commanderie de Dole.

 

Ce samedi, le gymnase Léo Lagrange de Pontarlier accueille le traditionnel gala de boxe organisé par le Boxing Club Pontissalien. Cette année il s’agit d’un événement franco-suisse, où 14 combats sont prévus, des plus petits poids jusqu’aux super-lourds. Un événement riche en émotions où les boxeurs vont pouvoir s’exprimer devant leur public, présentant le fruit de leur année de travail, à travers un show prometteur qui réserve de nombreuses surprises. Tous les amateurs du noble art sont conviés à cet événement ainsi que toutes les personnes qui souhaitent passer un agréable moment face à un plateau de qualité.

 

A partir de 19h30 ce samedi, le gymnase Léo Lagrange sera le théâtre d’un événement sportif prestigieux. Comme chaque année, le Boxing Club Pontissalien organise son traditionnel gala de boxe. L’occasion de mettre en avant les prouesses de ses athlètes. Cette année, 14 rencontres franco-suisses seront à la carte, avec bien évidemment des boxeurs pontissaliens, ainsi que d’autres en provenance de toute la région. Une fierté pour Mickael Besançon, entraîneur et directeur sportif du club. « C’est la concrétisation de l’année, on présente nos boxeurs, et ça leur permet de s’exprimer devant leur public. Ce sera un évènement assez riche en émotions, on est tous très impatients de pouvoir proposer cette manifestation » ajoute le directeur.

 

« La volonté du club était de proposer un plateau de qualité, qui répond aux attentes du public, tout en continuant à construire le public du noble art autour de Pontarlier en faisant progresser nos athlètes. On souhaite vraiment que le public soit satisfait, qu’il passe un bon moment, une bonne soirée. Et si les gens ressortent avec le sourire, le défi sera réussi »

Dans les sports de combat et particulièrement la boxe, le show est une part très importante de l’évènement. On peut tout de suite penser à Bruce Buffer, le célèbre annonceur de l'Ultimate Fighting Championship, et son fameux « It’s time », ou encore Daniel Allouche, le speaker attitré de Canal+ pendant plus de 20 ans et référence dans le monde de la boxe. Ce gala franco-suisse, à son échelle, prévoit quelques surprises et un show qui devrait ravir les spectateurs. « On a essayé de rendre ce gala attractif à travers plus de show, notamment sur la partie présentation, speaker, musique. Et des petites surprises sont prévues pour que les gens puissent en garder un très bon souvenir » indique Mickael Besançon. Le début des combats est prévu à 19h30 ce samedi soir.

 

Mickaël Besançon, directeur sportif du Boxing Club Pontissalien : 

 

Ce samedi soir, le gymnase Jean Zay accueillera le gala de boxe « Bisons fight night » dans le quartier des Clairs-Soleils à Besançon. Un événement de boxe pieds/poings avec deux disciplines représentées : le muay-thaï et le K1. Douze combats, juniors, amateurs, pro et semi-pro sont programmés, avec deux vice-champions de France du kick-boxing Clairs-Soleils qui seront à l’affiche.

« Besançon est une terre de boxe anglaise, accueillant souvent des galas, mais très peu de pieds/poings. Ça fait très longtemps qu’il n’y en a pas eu, et c’est un plaisir d’organiser cet événement » indique Joshua Monsaco Donas, éducateur socio-sportif à la MJC des Clairs-Soleils. Au total, ce gala accueillera douze combats, avec 24 athlètes qui s‘affronteront.

Le muay-thaï, aussi appelé box-thaï, est art martial ancestral autorisant les coups à l’aide des poings, coudes, genoux et tibias. Mais aussi avec une base de corps à corps, permettant des saisies de jambes et des projections. Le K1 s’apparente plus à un genre de boxe américaine et japonaise, autorisant seulement les coups de poings, pieds et genoux.

« Nous avons eu cinq champions de France l’année passée en boxe éducative, et cette année un champion de France sur ring, qui est malheureusement forfait car blessé au lobe orbital » souligne Joshua Monsaco Donas. Concernant les athlètes locaux du kick-boxing Clairs-Soleils, deux vice-champions de France combattront ce samedi soir, et un combat professionnel sera assuré par un boxeur de Belfort, champion de France l’année dernière en muay-thai.

 

Le rôle déterminant de la MJC des Clairs-Soleils

Le kick-boxing Clairs-Soleils a ouvert il y a 5 ans. « A la base, on souhaitait proposer de la boxe éducative, du socio-sport. Mais petit à petit, les jeunes ont évolué, et ont voulu faire de la compétition, jusqu’à ramener des titres nationaux. Ce qui est quand même assez incroyable, car on s’entraîne dans la MJC et dans le gymnase de Clairs-Soleils. Nous n’avons pas de salle de boxe » explique l’éducateur. Il pointe un parcours incroyable de ces jeunes, qui ont eu la volonté d’organiser un gala à domicile, afin de démontrer leurs talents, le fruit de leur entraînement et de leur travail.

« La MJC n’est pas un club de sport. Elle a un agrément centre social, et on a justement créé un club de sport pour rentrer en complémentarité avec les aspects éducatifs et de loisirs » Joshua Monsaco Donas.

Car ce club n’est pas seulement axé seulement sur la compétition et tout le monde peut y trouver sa place. Des jeunes sont d’ailleurs accompagnés afin de se diplômer en tant qu’entraîneurs ou arbitres, et s’entraînent déjà à le faire au niveau régional et national. « Et puis, il y aussi des bénévoles qui n’aiment pas forcément la compétition. L’objectif est de mettre à profit les talents de tout le monde. Je pense à une jeune qui aime la photographie, et qui prendra des photos le jour du gala. Le but est de mettre en lumière les talents de chacun, et de faire participer tout le club » indique Joshua Monsaco Donas.

 

Le gala aura lieu ce samedi 18 mars au gymnase Jean Zay, 97 rue des Cras à Besançon.

 

Joshua Monsaco Donas, éducateur socio-sportif à la MJC des Clairs-Soleils : 

 

 

Il a les poings qui fourmillent. Privé de compétition depuis près d’un an Mamadou Camara, alias Tommy Sylva, se prépare pour les échéances qui devraient arriver dans le courant de l’année 2022. Connu et reconnu à Besançon, l’agent de sécurité se prépare activement avec Morrad Hakkar son mentor. Footing, salle de musculation et salle de boxe, le programme est riche. Rien n’est laissé au hasard.

C’est lors de son arrivée en France, en 2007, que Mamadou décide de se consacrer pleinement à la boxe. Sa rencontre avec le champion Morrad Hakkar lui sera bénéfique. L’autorité de Morrad et surtout sa connaissance du haut niveau et son expérience vont l’aider à progresser mentalement et physiquement. « La boxe m’a transformé » explique-t-il avec humilité. Confiance en soi, respect, maîtrise de soi, … , toutes ces valeurs Mamadou va les acquérir et les adopter « pour devenir un mec bien ». Morrad Hakkar ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur celui qu’il présente comme « un bosseur, respectueux, respecté et surtout un modèle pour les jeunes des quartiers, qui voient en lui sa force, sa carrure et sa détermination. Une chose est certaine Mamadou Camara fait l’unanimité à Besançon.

Un grand frère

A travers Tommy Sylva, Morrad Hakkar se replonge, lui aussi, dans ses années difficiles, où le jeune résidant du quartier de Montrapon se cherchait et se laissait influencer par « les grands frères » qui ne sont pas toujours de bon conseil. Ce lundi, les deux hommes se sont de nouveau donné rendez-vous pour une nouvelle séance de travail. Comme à chaque fois, Morrad donna ses conseils et Tommy les appliqua. Un duo de choc, qui devrait faire encore grandir la boxe bisontine et donner envie à la nouvelle génération de les rejoindre.

Le reportage de la rédaction / Morrad Hakkar et Tommy Sylva

Vice-champion olympique de boxe en catégorie poids-plume, Khedafi Djelkhir a tout connu ou presque dans le noble art. Les joies, les déceptions, les départs, puis les retour. Au micro de Plein Air, ce grand champion bisontin revient sa carrière faite de montagnes russes. Entretien.

Khedafi bonjour. Pour commencer, comment t’es-tu lancé dans la boxe ? D’où te vient cette passion ?

Bonjour. Au départ, j’étais très attiré par les sports collectifs, mais j’avais aussi des amis qui faisaient de la boxe. J’habitais dans un quartier populaire, et c’est vrai qu’on se suit beaucoup à cet âge là, donc j’ai décidé d’essayer la boxe. Ça m’a plu tout de suite parce que c’est un sport individuel qui ne dépendait que de moi. Je récoltais directement les fruits de mon travail.

Tout va aller très vite pour toi. Tu commences la boxe en 1999 et tu intègres l’INSEP en 2002. 2 ans plus tard, en 2004, tu participes à tes premiers Jeux. Comment as-tu vécu cette ascension fulgurante ?

Je l’ai très bien vécu. Avec du recul maintenant, je me dis que oui, c’est arrivé très rapidement. Mais lorsque vous êtes dedans, vous ne ressentez pas cette vitesse. J’étais un gros travailleur, je m’enfermais dans ma chambre, je ne sortais pas pour des loisirs ou autre. Je mangeais boxe, je vivais boxe. Je peux t’assurer que les 2 années entre mon arrivée à l’INSEP et l’obtention de mon statut de numéro 1 de ma catégorie, ont été très longues. Je me suis impliqué à 200%

On en parlait, tu participes donc à tes premiers Jeux Olympiques en 2004 à Athènes. Le vis-tu comme un apprentissage ou as-tu déjà de hautes ambitions à ce moment là ?

Honnêtement, je voulais vraiment revenir avec une médaille. J’ai eu du mal à accepter la défaite (ndlr : Khedafi Djelkir s’incline au 2ème tour), je suis un vrai mauvais perdant.

Dès ta défaite, tu pensais à revenir en 2008 ?

Non je n’ai pas pensé directement aux Jeux de 2008. Tu sais, 4 ans c’est très long. Je me suis focalisé sur mes progrès, sur mes matchs. Par contre, une fois que j’ai empoché ma qualification pour Pékin, l’aventure a vraiment commencé. 

Parlons de cette aventure justement, et du parcours, avant de parler de la médaille. Tu affrontes Raynell WIlliams et Shahin Imranov entre autre, qui t’avaient battu auparavant. Ce sont de vrais Jeux Olympiques de revanche ?

Exactement. Ce sont des boxeurs que j’avais rencontré lors de grandes échéances comme les championnat du monde et championnat d’europe, et contre qui j’avais perdu. Je les retrouve aux Jeux Olympiques où tu n’as pas le droit à l’erreur. Tu perds un match, tu dois attendre 4 ans. Ça a été un parcours difficile pour moi mais je ne voulais pas me projeter. Je demandais à mon staff de ne pas me donner le tableau, seulement mon prochain adversaire. 

C’est un choix qui a payé sur le plan mental dans cette compétition ?

Oui parce que j’avais moins d’afflux nerveux. Je passais les étapes une à une, en étant focalisé sur mon objectif du moment qui était de battre tel adversaire. 

Ces Jeux Olympiques se terminent par une médaille d’argent. C’est ton plus beau souvenir en carrière ?

Je dirai que c’était le plus marquant. J’ai tellement de bons souvenirs que je n’arriverai pas à choisir le plus beau, mais c’est en tout cas celui qui m’a le plus marqué. 

" Ils ont brisé mon rêve qui était de terminer ma carrière aux Jeux Olympiques"

Après ces Jeux, il y a une période plus compliquée où tu entres dans le monde professionnel. Comment expliques-tu que cette période ait été si dure justement ?

Franchement, je n’en sais rien. C’est une période où on est dans le creux de la vague en France au niveau de la boxe. Moi je ne voulais pas m’expatrier à l’étranger, j’ai privilégié mon environnement, et malgré les victoires qui s’enchainaient, ça ne prenait pas. C’était certainement mon destin.

Tu décides à un moment de tout arrêter, et 18 mois plus tard, tu reviens avec un seul objectif en tête : les Jeux Olympiques de Rio en 2016.

Oui, les Jeux Olympiques c’est vraiment l’évènement le plus marquant pour un sportif et je voulais finir là-dessus. Grâce à une nouvelle réforme, une compétition qualificative pour les Jeux était accessible. J’y ai participé et me suis donc qualifié pour Rio. À ce moment là,  je suis le premier français tout sport confondu à être officiellement qualifié pour ces olympiades. 

Malheureusement, tout ne vas pas se passer comme prévu. Tu décides à quelques mois des Jeux de finalement déclarer forfait car tu n’étais pas prêt physiquement. Est-ce qu’aujourd’hui, tu en veux à la Fédération et à André Martin (ndlr : président de la FFB de 2013 à 2021) ?

Évidemment que j’en veux à ces gens. Ils ont brisé mon rêve qui était de terminer ma carrière aux Jeux Olympiques. J’estime qu’en tant qu’athlète j’ai fais mon travail. On me demandait d’être performant, c’est ce que je faisais. La Fédération, en revanche, était dépassée par les évènements. Ils n’ont pas été capables de gérer un projet trop gros pour eux, et c’est moi qui en ait payé les pots cassés.

Est-ce que tu gardes un oeil sur ce qui se passe aujourd’hui, et si oui, quel regard portes-tu sur la boxe en France aujourd’hui ?

Oui je garde un oeil sur ce qui se passe, certains copains sont devenus entraineurs donc on suit un peu. C’est de toute façon impossible de s’en détacher totalement. 

On parlait des Jeux Olympiques de Rio en 2016. C’est un évènement qui a permis au grand public de découvrir Tony Yoka. Sens-tu aujourd’hui que la boxe ré-intéresse les français, en partie grâce à lui ?

Évidemment, c’est une chance incroyable pour nous d’avoir une locomotive comme Tony, et surtout dans la catégorie phare qui est celle des poids-lourds. Il y a aussi Souleymane Cissokho qui fait un super beau parcours, Christian M’Billi également. PAr contre, eux ont fait le choix de partir à l’étranger, de s’expatrier. Ça leur réussit bien et tant mieux. C’est bénéfique pour eux, pour la France, et pour les jeunes qui ont besoin de rêver.

Un dernier mot sur Besançon. C’est tout de même une vraie terre de boxe avec des champions comme vous, Mamadou Thiam, Morrade Hakkar, Jean Josselin. C’est une fierté d’avoir perpétuer cette tradition bisontine de sortir des grands champions ?

Honnêtement, je n’y pensais pas pendant ma carrière, tout va tellement vite. Avec du recul, oui on a toujours eu des bons boxeurs à Besançon mais ils arrivent tous les 10 ans. Après moi il n’y a eu personne. Il faudrait plus de continuité, mieux travailler, pour qu’il n’y ai pas seulement quelques étoiles qui sortent. Je suis très fier d’en faire parti, mais je le serai encore plus de voir davantage de pépites sortir du lot.

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