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Alors que la campagne pour les élections municipales entre dans une phase décisive, la gauche bisontine se présente divisée au premier tour. Invitée à s’exprimer sur cette situation, Séverine Véziès, figure de la France Insoumise à Besançon, a livré une analyse sans détour sur les raisons de cette désunion et les perspectives d’union au second tour.

Une main tendue restée sans réponse

Interrogée sur l’absence d’alliance avec Anne Vignot dès le premier tour, Séverine Véziès se dit « désolée » que les conditions de l’union n’aient pas pu être réunies. « Nous avons tendu la main depuis un an », rappelle-t-elle, regrettant que la tête de liste écologiste n’ait pas su créer les équilibres nécessaires pour une coalition représentative. Pour elle, il ne s’agit pas d’une querelle de postes, mais d’un désaccord sur la répartition du pouvoir politique au sein de la liste : « Quand on est élu, ce n’est pas pour avoir une place au chaud, c’est pour être utile. »

L'interview de la rédaction : Séverine Vézies 

L’union, oui, mais autour d’un projet

Séverine Véziès insiste sur la nécessité d’une union « dans la clarté » et non d’un rassemblement de façade. « Dans le milieu populaire, l’union pour l’union ne mobilise pas. Ce qui mobilise, c’est un projet clair. » Elle affirme que la France Insoumise n’a pas eu la garantie de pouvoir défendre ses propositions dans la configuration actuelle. Toutefois, elle se veut rassurante : « Si cette union ne s’est pas faite au premier tour, elle se fera au second. »

L'interview de la rédaction : Séverine Vézies 

Une stratégie assumée face à la droite

Face à la menace d’une victoire de la droite menée par le trio Fagaut-Croizier-Allenbach, Séverine Véziès appelle à « garder raison » et à faire confiance aux électeurs pour trancher. Elle rappelle les règles du scrutin : 10 % des voix exprimées pour se maintenir au second tour, 5 % pour fusionner.

L'interview de la rédaction : Séverine Vézies 

Des lignes politiques irréconciliables ?

La candidate insoumise se montre critique et indifférente à la fois  vis-à-vis des soutiens d’Anne Vignot, notamment Marc Paulin, ancien insoumis passé au mouvement « Debout » de François Ruffin, ou encore les proches d’Arnaud Montebourg. Pour elle, ces ralliements traduisent une ligne politique différente, voire incompatible : « C’est une clarification. Ce sera aux électeurs de trancher. »

L'interview de la rédaction : Séverine Vézies 

 

L'interview de la rédaction : Séverine Vézies 

Un reflet des tensions nationales

Enfin, Séverine Véziès voit dans la situation bisontine un écho des divisions de la gauche au niveau national. Elle déplore, notamment,  le vote du Parti socialiste en faveur de la partie recettes du budget de la Sécurité sociale, qu’elle qualifie de « 12 milliards de saignées pour les malades », et l’abstention de certains députés communistes et écologistes. « Une partie de la gauche a du mal à savoir où elle habite », conclut-elle.

À Besançon, les communistes ont tranché : ils se rallient à Anne Vignot, la maire sortante  écologiste, dès le premier tour des municipales. Un choix assumé, fondé sur un programme commun, en cours d’élaboration,  et la volonté de maintenir la ville à gauche. Les militants communistes de Besançon ont voté à 97 % pour une alliance avec l’édile et la liste écologiste qu’elle conduit. Un ralliement clair, selon Hasni Alem, chef de file du Parti communiste français (PCF) pour les élections municipales bisontines.  « On a choisi de faire alliance avec Anne Vignot et les écologistes dès le premier tour, sur la base d’un programme travaillé en commun » narre-t-il.

L'interview de la rédaction : Hasni Alem 

Quatre priorités programmatiques

Avant de conclure l’accord, le PCF bisontin a  défini quatre axes majeurs :

  • La tranquillité publique, avec la création d’un second commissariat, la mise en place d’une médiation dans tous les quartiers et la lutte contre les incivilités ;
  • Les transports, en élargissant la gratuité du réseau aux moins de 26 ans, aux bénéficiaires des minima sociaux et aux plus de 60 ans, tout en renforçant l’offre dans les quartiers périphériques ;
  • Le logement, avec un plan de 500 nouvelles constructions par an, dont 30 % de logements sociaux ;
  • L’action sociale, à travers un soutien accru au CCAS et aux associations locales.

« On a travaillé sur le fond avant toute chose », insiste l’élu communiste. « L’objectif, c’est un programme cohérent et socialement juste. »

L'interview de la rédaction : Hasni Alem 

Un choix militant et stratégique

Pour le responsable communiste, ce ralliement répond à une double logique : militante et stratégique. « Ce sont les militants qui ont décidé, bien sûr. Mais pour des raisons rationnelles : d’abord parce que le bilan de la majorité sortante est globalement positif, et ensuite parce qu’il faut garantir la victoire de la gauche ». Le PCF souligne aussi la nécessité de faire barrage à une droite “revancharde”, déterminée à mettre fin à 80 ans de gouvernance de gauche à Besançon. « Ils veulent tourner la page, mais nous voulons éviter cela à tout prix », tranche M. Alem.

Des négociations encore ouvertes

Les discussions avec le Parti socialiste se poursuivent, dans l’espoir d’un rassemblement élargi dès le 1er tour.  Après une première rencontre en début de semaine, une nouvelle réunion est prévue le 14 novembre pour harmoniser les propositions programmatiques. « On avance sur les points de convergence. Tous reconnaissent que le bilan de la majorité est positif ». "La France Insoumise, en revanche, a décidé de partir seule dès le premier tour, suivant les consignes nationales". Des rapprochements pourraient être envisagés au second tour.

Le risque de la division

Si trois listes de gauche se maintiennent, le responsable communiste craint un affaiblissement du camp progressiste : « Besançon reste une ville de gauche. Mais si on part divisés, on crée une situation où la droite pourrait arriver largement en tête au premier tour. La meilleure manière de créer une dynamique, c’est le rassemblement. »

« L’optimisme de la volonté »

Interrogé sur ses espoirs de voir la gauche unie, M. Alem se dit confiant : « Y croire, oui, toujours. On a l’optimisme de la volonté, le pessimisme de la raison. On fera tout pour que ça réussisse. Ceux qui bloqueront pour des raisons d’égo porteront la responsabilité de la division ». Chef de file du Parti communiste français à Besançon, Hasni Alem entend désormais concentrer ses efforts sur la construction d’un programme commun de gauche capable de conserver la mairie.

L'interview de la rédaction : Hasni Alem 

Ce mercredi 3 septembre, le Parti Socialiste, Place Publique et Cap 21 ont tenu  une conférence de presse au restaurant Chez Ali, place Cassin à Besançon. L’occasion d’officialiser leur démarche commune en vue des élections municipales de 2026 et de présenter les premières lignes d’un projet politique partagé.

L'interview de la rédaction : Jean Sébastien Leuba 

Une alliance scellée avant l’été

Dès le mois de juin, le Parti Socialiste et Place Publique avaient annoncé leur intention de présenter une liste commune dès le premier tour. Leur volonté : poser un socle clair de propositions à débattre avec les habitants dès la rentrée.
Parallèlement, Cap 21 a exprimé ses attentes et ses priorités pour Besançon et son territoire. Au fil de l’été, les discussions entre les trois formations ont convergé, associant élus, militants, sympathisants et habitants.

Une démarche collective, mais sans la gauche radicale

Les trois partis revendiquent une démarche ouverte et collective, mais prennent leurs distances avec la majorité municipale sortante et ses partenaires historiques, notamment les écologistes, le Parti communiste et La France insoumise.
« Nous ne sommes pas en rupture, mais dans la continuité d’un socle municipal », expliquent les représentants. Ils insistent sur une volonté de rassemblement apaisé, sans pour autant céder à la logique d’union de toute la gauche dès le premier tour.

L'interview de la rédaction : Jean Sébastien Leuba 

Un projet en construction avec les habitants

La méthode annoncée repose sur une co-construction avec les Bisontins :

  • cafés citoyens,
  • rencontres de terrain,
  • porte-à-porte,
  • ateliers thématiques.

Les organisateurs affirment ne pas vouloir « imposer des solutions toutes faites », mais tester et enrichir leurs propositions au contact direct des habitants.

Sécurité : un sujet sans tabou

Parmi les premières orientations discutées, la sécurité occupe une place importante. La question de l’armement de la police municipale sera étudiée « sans tabou », tout comme l’élargissement des missions et horaires des agents, en complémentarité avec la police nationale. Les trois partis se disent ouverts à l’échange avec d’autres municipalités françaises, y compris dirigées par des écologistes comme Bordeaux.

Solidarité et alimentation : un projet pilote

La liste « Besançon forte et solidaire » souhaite également mettre en avant des mesures sociales fortes.
L’adjointe aux solidarités Sylvie Vanlin, vice-présidente du CCAS, a souligné la progression de la précarité, touchant désormais aussi bien des familles, des seniors que des salariés.
Un projet pilote d’aide alimentaire scolaire est en réflexion, visant à proposer petits-déjeuners et goûters aux enfants dans les écoles. L’objectif : lutter contre la faim et les inégalités dès le plus jeune âge.

Vers un rassemblement élargi ?

Si l’unité de la gauche reste un horizon attendu par une partie des électeurs, les partenaires actuels insistent sur la nécessité de bâtir un consensus progressif. « Mois après mois, nous avançons, nous faisons converger nos propositions », affirme l’un des responsables.
Les discussions avec les communistes restent ouvertes, mais l’heure est désormais au lancement officiel d’une campagne qui se veut à la fois pragmatique, collective et ancrée dans les réalités sociales de Besançon.

Entretien avec Asmi Halem ( 30 ans), jeune chef de file désigné par le Parti communiste français bisontin pour les élections municipales. L’élu a pour mission de négocier avec les autres forces de gauche afin d’éviter une victoire de la droite dans la cité.  Sa mission : mener les discussions avec les autres formations de gauche à Besançon, avec l’objectif d’élaborer un programme commun et définir une stratégie partagée pour les municipales de 2026, avec l’idée de présenter une union dès le premier tour. Ce qui est loin d’être gagné.

L'interview de la rédaction : Hasni Alem 

Une union large… malgré les tensions

Le PCF souhaite rassembler autour d’une alliance incluant Europe Écologie Les Verts (EELV), La France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS) et Place Publique. Les relations ne sont cependant pas au beau fixe : EELV et le PS envisagent de se présenter séparément, mais les négociations restent ouvertes. « On rencontre tout le monde », insiste Hasmi Alem, convaincu que seule une gauche unie peut conserver Besançon.

Éviter un basculement à droite

Pour le communiste, une désunion serait « un désastre » pour les classes populaires. Une droite rassemblée pourrait l’emporter, changeant durablement les priorités de la ville. La stratégie définitive sera tranchée après la Fête de l’Humanité (12-14 septembre). Trois options se dessinent : une liste commune avec EELV et LFI menée par Anne Vignaud, une alliance avec Place Publique de Jean-Sébastien Lebas, ou, en dernier recours, une liste communiste autonome.

Un positionnement revendiqué

Certains observateurs s’attendaient à voir le PCF repartir avec la majorité sortante sans débat. Mais le parti réclame le respect de son poids politique et de ses propositions. S’il soutient en principe les maires de gauche sortants, il rappelle que ce principe n’est pas toujours appliqué par les autres forces, qui n’hésitent pas à présenter des listes contre des édiles communistes ailleurs.

 

Des priorités programmatiques claires

Le parti n’entend pas déroger sur ces axes programmatique, qui, selon lui, représentent des attentes claires pour la population.

Tranquillité publique : création d’un second commissariat, ouverture d’une halte sur l’addiction, et mise en place d’un service de médiation dans tous les quartiers. « La police seule ne suffit pas », insiste Asmi Halem, qui veut un travail concerté entre associations, services publics et forces de l’ordre.

Mobilités : prolongement de la gratuité des transports pour les moins de 26 ans, les minimas sociaux et les plus de 60 ans, développement du réseau bus et tram, mise en place d’un plan cyclable ciblant en priorité les quartiers et communes périphériques peu équipés.

Action sociale : hausse substantielle de la subvention au CCAS « pour maintenir l’ensemble de ses missions », et renforcement de la coopération avec l’État et les associations.

Logement : moratoire sur les démolitions de logements sociaux, construction de 400 à 500 logements par an, et exigence de 30 % de logements sociaux dans tous les nouveaux projets.

L'interview de la rédaction : Hasni Alem 

Conclusion : l’unité ou le risque

Pour le PCF, l’objectif reste de « permettre à la gauche de se rabibocher » avant septembre. Les discussions entamées depuis plusieurs mois pourraient déterminer si la gauche part rassemblée ou dispersée dans une campagne municipale qui s’annonce déterminante pour l’avenir politique de Besançon.

Dans un communiqué de presse, Anne Vignot, Maire de Besançon, appelle « à l’union de la gauche et des écologistes la plus large possible ». Pour l’édile, «  cette union, qui existe depuis 2020, est  une nécessité pour lutter contre les inégalités, le dérèglement climatique et la montée de l’extrême droite ». « Nous avons chacun nos parcours militants, nous ne sommes pas dans les mêmes partis. Mais nos différences nous enrichissent » ajoute-t-elle. Et de continuer : « Ne laissons pas la droite, qui divise, oppose les habitants les uns aux autres, casse les avancées sociales, méprise l’écologie, détruit le vivant, et donc au final fragilise la démocratie, profiter de nos divisions et stopper cette dynamique positive pour les Bisontins et les Bisontines ».

Un appel à la coopération est lancé pour ne pas priver les Bisontins «d’un projet porteur d’espoir et de progrès. « Sachons nous rassembler pour faire vivre les valeurs de la République : la liberté, l'égalité, la fraternité, auxquelles j’ajoute la laïcité. Nous rassembler pour renforcer les solidarités, les services publics, nos politiques éducatives, sportives et culturelles.  Nous rassembler pour  poursuivre la transformation écologique et sociale de notre ville, créer des emplois protecteurs, accompagner les mutations économiques, pour favoriser l’inclusion sociale et renforcer le vivre ensemble. Nous rassembler pour répondre aux besoins et attentes des Bisontines et des Bisontins » conclut Mme Vignot

Dans un communiqué de presse, la France Insoumise de Besançon appelle Anne Vignot, maire sortante et candidate déclarée, « à tout mettre en œuvre pour créer les conditions d’un rassemblement le plus large possible à gauche pour les élections municipales de 2026 ». Le parti souhaite voir apparaître un approfondissement du Nouveau Front Populaire ». Il souhaite également une large participation, composée de militants politiques, associatifs, syndicaux et citoyens, hommes et femmes.