La réaction de l’Association des Maires de France (AMF) ne s’est pas fait attendre. Pointées sur leur gestion par les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget, les collectivités locales sont montées au créneau. Bercy leur reproche de faire dévisser les comptes publics en raison de dépenses jugées excessives. L’AMF a contre-attaqué en expliquant que « la dette des collectivités est stable depuis 30 ans ». Tout en rappelant que « beaucoup de ces dépenses résultent d’obligations nouvelles que le Gouvernement et le Parlement ont mis à la charge des collectivités ces dernières années ». En conclusion il est rappelé à l’Etat ses obligations en matière « de maîtrise de ses propres comptes ».
Ce samedi 1er juin, la Ville de Pontarlier accueillera l’assemblée générale des Maires du Doubs. Dans un contexte difficile et conflictuel avec le pouvoir en place, l’évènement annuel, présidé par Patrick Genre, le Maire pontissalien, accueillera David Lisnard, le Maire LR de Cannes et président national de l’association des Maires de France.
Cette année, l’AG de l’association des Maires du Doubs n’a pas prévu de thématique. Elle profite de la présence de M. Lisnard pour lancer un débat avec les édiles, pour que chacun puisse s’exprimer sur la situation actuelle, son vécu et son engagement. Dernièrement, Emmanuel Macron a encore jeté de l’huile sur le feu. Ses derniers propos, dans la presse écrite, ne sont pas passés inaperçus. M. Genre évoque « une confiance cassée avec l’état central ». Il fait allusion à la remise en cause, par le Président de la République, « de la gestion des collectivités locales ». « Il les nomme responsables du déficit de la nation » explique-t-il. Et de poursuivre : « C’est une aberration. C’est un élément supplémentaire par rapport à ce sentiment de défiance qui s’est mis en place entre l’état central et les collectivités ». Le patron des Maires du Doubs rappelle son soutien plein et entier aux élus locaux, qui « assurent, sur le terrain, la gestion des aléas de la vie ». « On ne peut pas s’intéresser aux collectivités locales quand on en a besoin et s’en méfier et les déconsidérer le reste du temps ».
L'interview de la rédaction : Patrick Genre
Inquiétude à moins de deux ans des municipales
Cette exaspération se conjugue également avec les incivilités, l’insécurité et les agressions du quotidien. Sans oublier, les contraintes budgétaires auxquelles les collectivités doivent faire face et qui sont un véritable frein à leur bon fonctionnement et le développement de leur territoire. L’autre inquiétude porte sur les futures élections municipales. Dans un contexte, « où les démissions n’ont jamais été aussi importantes pendant ce mandat » explique M. Genre. « Les personnes qui se sont investies ne se retrouvent plus dans leur mandat ». « Trouvera-t-on encore des hommes et des femmes qui assurent la responsabilité d’être maire d’une collectivité à l’avenir ? » s’interroge Patrick Genre. « Je l’espère. Il en va de la démocratie locale. Je fais tout pour cela. Néanmoins, je pense que nous aurons beaucoup de communes où il manquera des candidats en 2026. Ce serait un échec pour la démocratie ».
L'interview de la rédaction : Patrick Genre
Seul candidat à sa succession David Lisnard, le maire de Cannes, a été réélu hier à la tête de l’AMF, l’association des maires de France. Il s’agit de son deuxième mandat. Il a été réélu avec près de 92% des suffrages exprimés, avec un taux de participation de près de 25%. Précisons qu’avec 8799 bulletins enregistrés, cette élection à moins mobilisé qu’en 2021.