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Après 48 heures de garde à vue, un agriculteur de Saône-et-Loire a reconnu avoir tué Loan Bernede, un jeune homme de 31 ans, originaire de Cuisia dans le Jura. Il avait disparu depuis le 21 novembre dernier. Le mis en cause évoque une rivalité amoureuse. Il raconte avoir abattu l’homme d’une balle dans la tête avant d’enterrer son corps dans ses terres. Pris de panique après sa première audition, il aurait alors déterré le cadavre, avant de le brûler pendant plusieurs heures, puis de disperser les restes dans un ruisseau. Il a été mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire.

Il a fini par tout avouer. C’est après de longues semaines de recherche et d'investigations, que l'enquête a connu un tournant ce lundi 18 décembre. Un ami du mis en cause a révélé aux gendarmes qu’il lui avait emprunté son Renault Kangoo pour une raison macabre : transporter le corps d'un homme qu'il venait de tuer. Dès le lendemain, cet éleveur de 31 ans a été arrêté, puis entendu par les enquêteurs. Dans un premier temps, il explique aux enquêteurs qu'il a rejoint Loan Bernede à son domicile, à Cuisia, le matin du 22 novembre. Une dispute aurait alors éclaté entre les deux hommes suite à un différend amoureux. Il explique qu’en poussant Loan, sa tête aurait heurté une pierre. Une version qui change totalement après 48h de garde à vue.

 

Il brûle le corps pendant sept heures

Il reconnaît finalement avoir tué le Jurassien d'une balle dans la tête, à l’aide de sa carabine 22 Long Rifle. Ensuite, il aurait transporté le corps dans sa ferme, à Saint-Eugène, en Saône-et-Loire. Après avoir creusé un trou à l'aide d'un engin agricole, il l’enterre dans un champ. Seulement, l’agriculteur est entendu comme témoin lors d’une audition le 13 décembre par les gendarmes, à la suite de laquelle il panique. Aussitôt rentré chez lui, il déterre le corps pour le brûler. Il charge alors une auge à vache sur un engin agricole, rassemble un stère de bois, et pendant 7h, il fera brûler le cadavre. Après ce bûcher macabre, il disperse les restes dans un ruisseau, pour ne laisser aucune trace. L’arme du crime n’a pas non plus été retrouvée, et ne le sera sans doute jamais, puisque l’éleveur indique l’avoir découpé, et jeté les morceaux dans ce ruisseau.

 

Comment a-t-il pu en arriver là ?

L’éleveur de 31 ans a expliqué avoir vécu en couple pendant trois ans, de 2019 à 2022. Suite à une rupture douloureuse, il indique avoir terriblement souffert de solitude. Au mois de mai, il rencontre finalement une femme de 32 ans sur une application de rencontre, originaire du Jura, et qui travaille dans une ferme dans l'Ain. L’homme s’investit alors énormément, et mise beaucoup sur cette relation. Une situation qui deviendra de plus en plus délicate, car cette femme lui explique être adapte du « polyamour », une orientation relationnelle qui désigne la capacité à aimer et/ou affectionner plusieurs personnes en même temps. Ils rompent quelques mois plus tard, en octobre 2023. Une rupture qu’il encaisse très mal, puisqu’il en vient à surveiller cette femme, parfois même jusqu’à chez elle, et lui envoie des courriers anonymes lui reprochant ses pratiques sexuelles. La jeune femme avait d’ailleurs porté plainte dans l'Ain.

À l’issue de sa garde à vue, l’agriculteur de 31 ans a été mis en examen pour assassinat et incarcéré à la maison d’arrêt de Besançon. Les enquêteurs espèrent encore retrouver des éléments, qui permettraient de confirmer tous les dires du mis en cause.

 

C’est une histoire tragique. Houcine Hakkar, ce jeune mécanicien de 23 ans, était abattu au volant de sa voiture d’une balle dans la tête le 8 mars 2020 à Besançon, après avoir été pris en chasse par des criminels déterminés. Houcine, cet homme sans histoire, très apprécié au sein de son quartier, s’est retrouvé, sans le comprendre, au cœur d’une guerre de dealers. Le jeune homme a seulement eu le malheur de circuler à bord du même modèle de voiture que celui recherché par les criminels. L’instruction de cet assassinat touche enfin à sa fin. L’un des huit mis en cause a admis sa présence dans la voiture des tireurs en reconnaissant sa participation. Trois de ces individus sont mis en examen pour assassinat, tentative d’assassinat et complicité de tentative d’assassinat. Pour cinq d’entre eux, une requalification en association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes. Un procès hors norme pourrait se tenir en 2024.

Quatre mois de fusillades répétées entre deux clans de trafiquants entre 2019 et 2020. Plus d’une douzaine de blessés par balles envoyés aux urgences. Et puis un homme, un innocent, qui perd la vie. Voici le tragique destin d’Houcine Hakkar. Le jeune homme de 23 ans, victime collatérale des règlements de compte entre trafiquants de drogue dans le quartier de Planoise. Une marche blanche avait été organisée en septembre 2020 par la famille. Plus de 250 personnes s’étaient réunies.

 

Une effroyable course-poursuite

Les faits remontent au 8 mars 2020, avenue Siffert à Besançon. Houcine Hakkar sort à peine de la douche lorsqu’un ami à lui vient le récupérer pour lui faire essayer la voiture qu’il vient d’acheter : une Mégane « sombre ». Un véhicule qui sera confondu par les assaillants lors de la soirée funeste. Selon les images des caméras de vidéosurveillance, à 21h16, on aperçoit Houcine et son ami, rouler tranquillement à bord du véhicule. 21h17, seulement une minute plus tard, une voiture s’approche d’eux, et se met à les suivre. 21h18, la course-poursuite se déclenche, les malfaiteurs commencent à percuter la Mégane, et font preuve d’un comportement très menaçant. Les deux amis sont terrifiés. Ils appellent immédiatement la police, qui envoie plusieurs patrouilles, et indique à Houcine de se rendre en direction du commissariat. Ce qu’il fait. Mais la course-poursuite est intense. Des coups de feu partent en leur direction. Les malfaiteurs les tamponnent jusqu’à ce que la voiture de leurs victimes s’encastre dans un poteau. Houcine Hakkar n’aura pas le temps de s’enfuir contrairement à son ami, et sera abattu d’une balle dans la tête. Au total, 28 traces d'impact ont été relevées sur la voiture.

 

Une messagerie cryptée

Le 21 mai 2021, au terme d’une longue et fastidieuse enquête effectuée par la police de Besançon aux côtés de plusieurs autres services, 8 individus sont identifiés grâce à un décryptage massif de données et un travail d’ampleur du JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Lille. 6 d’entre eux sont interpellés et présentés à la justice. Le septième avait été interpellé au début du mois de mars 2021 en Espagne. Le dernier quant à lui, leader de la bande, est toujours en fuite.

Le JIRS de Lille, dans le cadre d’une affaire de trafic de stupéfiants, a identifié des téléphones sécurisés par une technologie très poussée. Les enquêteurs ont tout de même réussi à décrypter un logiciel nommé « Sky ECC », leur permettant d’obtenir d’innombrables données sur des affaires criminelles en Europe. Par ce biais, le parquet de Besançon a pu obtenir les fichiers concernant l’assassinat de Houcine Hakkar et la période concernée. Par la retranscription de ces données, et la mise en parallèle de ces dossiers, une compréhension extrêmement fine de ce qu’il s’est véritablement passé a pu être établie. « Une fois ces données obtenues, elles ont pu être exploitées par les enquêteurs pour comprendre ce qu’il s’est passé, minute par minute » souligne Etienne Manteaux, le procureur de Besançon. Les auteurs de l'opération utilisaient des téléphones "PGP" (Pretty Good Privacy), qui permettent d'avoir un haut niveau de protection et de confidentialité, sur lequel le logiciel est installé et transfère les messages de manière cryptée.

 

Parmi les messages décryptés :

  • "On tue deux, trois personnes, les gens vont voir qu'on ne parle pas chinois. Tout Besac va être à nous".
  • "On va leur faire une vraie descente MP5" (en référence au fusil mitrailleur qui a d’ailleurs été utilisé pour l'assassinat de Houcine Hakkar). On tue, ça va les calmer »
  • "Je viens de me faire allumer. On m’a tiré 10 fois dessus, j’étais obligé de plonger. Il faut leur faire une dinguerie, ils visaient les têtes ces fils de pute. On va aller cramer la tour »
  • "On les a tamponné plein de fois jusqu' à ce qu'il fasse un accident, puis la balle dans la tête".

 

Vendredi dernier, le quartier de Planoise a de nouveau été le théâtre d’un drame sur fond de trafic de stupéfiants. Un homme de 48 ans, de nationalité bosniaque, a été retrouvé encore conscient dans une marre de sang, rue de Fribourg, aux alentours de 20h. Le témoin l’ayant retrouvé a alerté les pompiers et forces de l'ordre, tout en pratiquant les premiers gestes de secours. Malheureusement, la victime est décédée peu après au CHU de Besançon.

Grace à plusieurs témoignages recueillis, aux images des caméras de vidéosurveillance, et aux infirmations de la Brigade Spécialisée de Terrain (BST), deux suspects ont été interpellés ce dimanche 25 juin dans un appartement à Besançon. Le premier est un mineur, qui atteindra la majorité en novembre 2023. Le second, un quarantenaire, est le titulaire du bail de l’appartement.

 

Un couteau retrouvé dans un mélange de javel et de white spirit

Après une perquisition du logement, les forces de l’ordre ont retrouvé un bocal dans lequel trempait un couteau, le manche dans une solution de javel et de white spirit. S’il est encore trop tôt pour déterminer s’il s’agit de l’arme du crime, « cela pourrait être compatible avec celle-ci » a indiqué le procureur de la République, Etienne Manteaux, ce mardi après-midi. Les empreintes du jeune homme de 17 ans ont été retrouvées sur ce couteau, qui a été saisi pour des expertises plus approfondies. Pour rappel, la victime est décédée suite à un coup d’un objet tranchant au niveau de la zone cardiaque, endommageant le cœur et entraînant une hémorragie interne.

 

Un jeune très défavorablement connu de la justice

Très vite, le quarantenaire a affirmé ne pas être au courant de cette affaire. Il a expliqué avoir seulement hébergé le jeune homme de 17 ans sur la demande d’une tierce personne, et lui avoir fourni des produits d’entretien. Après un séjour en garde à vue, il a été relâché. Contrairement au mineur, bien connu de la justice. En effet, ce dernier qui est arrivé à Besançon depuis peu de temps, a été condamné de très nombreuses fois par le tribunal pour enfants de Lyon. Il faisait d’ailleurs l’objet d’une peine de 6 mois d’emprisonnement. S’il conteste ce meurtre, il reconnaît être arrivé au sein du quartier de Planoise pour effectuer « le conditionnement de produits stupéfiants ». Un casier déjà bien rempli pour un si jeune âge, mais également des antécédents qui interrogent. Le 24 juin dernier, le jeune homme s’est rendu dans une pharmacie pour se soigner une plaie à la main, en dérobant des antiseptiques, et en se montrant particulièrement agressif envers une pharmacienne, notamment en lui crachant dessus. Par ailleurs, 4h avant le meurtre, le mineur venait d’être frappé, « corrigé sévèrement » par un individu, a dévoilé le procureur de la République. Il ne s’agissait cependant pas de l’homme retrouvé mort. Conduit au CHU Minjoz par des proches, il en est très vite ressorti, refusant des soins, et se rendant très vite sur le point de deal sur lequel il venait d’être molesté. Enfin, des témoins ont affirmé que le jeune homme suivait la victime en trottinette, peu avant les faits. Il a été placé en détention provisoire, et sera poursuivi pour assassinat.

 

« Il s’agit du 6ème homicide en moins de 10 mois à Besançon. C’est un constat accablant, même si j’atteste de tous les efforts des services de police et de leur rapidité » a déploré Etienne Manteaux, le procureur de la République.

 

Les résultats d’identification du corps étaient attendus en ce début de semaine. En début d’après-midi, Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon, a confirmé que l’homme retrouvé calciné dans la forêt de Thise le 9 mars dernier, est bien la personne de 26 ans dont la disparition a été signalée le vendredi 10 mars par sa famille. D’après l’autopsie, cet individu a été abattu d’une balle dans la tête avant d’être brûlé. Le procureur de la République a précisé que la victime était, au moment de sa disparition, avec un deuxième homme que personne n'a revu depuis. Deux individus, bien connus des forces de l’ordre, sont activement recherchés dans le cadre de cette enquête.

Dans la commune de Thise, près de Besançon, le corps enflammé d'un homme avait été retrouvé dans une zone boisée le jeudi 9 mars vers 8 heures, en bordure d'un chemin, par une femme qui promenait son chien. Une enquête pour assassinat avait été ouverte par le parquet le jour même. Le procureur de la République de Besançon a indiqué par la suite élargir cette enquête pour des faits de séquestration. La victime était, au moment de sa disparition, avec un deuxième homme toujours porté disparu. La voiture qu’il utilisait a été découverte calcinée du côté de Pirey. Une enquête a rapidement mis en cause deux suspects, bien connus des forces de l’ordre, qui ont pour l’heure disparus eux-aussi. Deux individus recherchés dans le cadre du meurtre de ce jeune homme de 26 ans, proche du trafic de stupéfiants, avec 11 condamnations, mais aussi d’un enlèvement dont la victime reste introuvable. Selon des bruits de quartiers, l’un d’eux est également suspecté d’avoir commis le meurtre d’Abdelkader Mesref à la fin du mois de février. Des informations qui n’ont pour l’heure, pas été confirmées par le procureur de la République de Besançon.

Contrairement à la plupart des enquêtes où il est parfois difficile d’obtenir des données, beaucoup de témoignages et d’informations affluent, selon le procureur de la République.

« Manifestement, les délinquants ont peur. Peur pour leurs vies, face à ces individus qui n’hésitent pas à donner la mort, à brûler les corps et tout ce qui servirait d’indice. Un vent de panique se propage » Etienne Manteaux.

Désormais, les enquêteurs doivent trier et écrémer cet afflux d’informations, afin de diligenter au mieux cette enquête.  

 

Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon : 

 

Dans la nuit du samedi 25 février, un homme de 51 ans a été retrouvé mort par balle dans une Peugeot 208, côté passager, rue Anne Franck dans le quartier des Vaites à Besançon. C’est le conducteur du véhicule qui avait donné l’alerte auprès de riverains. Alors que les premiers éléments d’enquête étaient encore troubles, Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon, a tenu une conférence de presse ce jeudi après-midi.

La victime portait encore sa ceinture de sécurité quand elle a été abattue par deux balles de calibre 9mm. Un projectile l’a touché à l’épaule et l’autre, tiré dans le dos, a perforé un poumon causant une hémorragie interne menant au décès d’Abdelkader Mesref, la victime. Ce dernier était défavorablement connu des services de police. Il avait notamment été condamné plusieurs fois à des peines de prison pour des faits d'association de malfaiteurs, et avait participé à une violente tentative d’évasion d’un suspect à l’hôpital de Besançon. Il devait aussi être jugé prochainement pour racket sur un commerçant de la rue Battant.

Le conducteur du véhicule a donné sa version des faits aux enquêteurs. Il a raconté avoir reçu l’ordre d’un tiers de prendre Abdelkader Mesref en voiture. Seulement, ce dernier était accompagné et ce sont finalement deux hommes qui sont montés dans le véhicule. Le passager arrière aurait alors ouvert le feu à deux reprises sur la victime alors que la voiture roulait, avant de prendre la fuite. Le conducteur a été placé en garde à vue tout comme le tiers, commanditaire du trajet. Après avoir été entendus, les deux hommes ont été remis en liberté. Une information judiciaire pour assassinat a été ouverte. Le meurtrier présumé, un homme d’une trentaine d’années, est recherché. 

Après plusieurs jours de confusion à la cour d’assises de Haute-Saône autour du procès en appel de Nicolas Zepeda, la décision est tombée peu après midi : le procès est reporté de plusieurs mois. Les nouveaux avocats du Chilien, Me Portejoie et Me Dreyfus ont obtenu gain de cause en expliquant qu'il était impossible de prendre connaissance de ce lourd dossier et préparer leur défense à temps. Nicolas Zepeda avait été condamné à 28 ans de prison pour assassinat en première instance. Se présentant sans avocat ce mardi, Nicolas Zepeda s'était attaché, dans la foulée, les services de Me Renaud Portejoie, l’avocat clermontois. Le destin du chilien, qui continue de clamer son innocence, sera connu dans plusieurs mois, « peut-être en septembre » selon Me Portejoie, au grand dam de la famille Kurosaki, venue du Japon. Le président de la cour, François Arnaud, n'a encore pas donné de date précise.

Un terrible drame a eu lieu ce mardi à Morre. Il s’agit du cinquième homicide dans la sphère conjugale depuis juillet 2021 dans l’agglomération de Besançon. Deux personnes tuées par arme à feu ont été découvertes par les gendarmes à leur domicile, rue des Bouvreuils. Un père de famille aurait tué sa conjointe avant de retourner son fusil contre lui, telle est la thèse la plus cohérente selon les premiers éléments d’enquête. Ils laissent derrière eux trois enfants, deux jumeaux de 10 ans et une fille de 12 ans.

 

Morts, côte à côte dans le canapé

C’est aux alentours de 17h45 que les gendarmes sont intervenus dans une maison sur la commune de Morre, à quelques kilomètres de Besançon. Une absence inhabituelle de cette mère de famille au moment de récupérer ses enfants à l’école, puis les deux jumeaux de 10 ans qui sont remontés en fin d'après-midi à la maison en trouvant la porte close. Inquiets, ils se sont rendus chez une voisine qui a donné l'alerte. Les pompiers puis les gendarmes sont rapidement rendus sur place avant d’explorer la maison et de tomber sur la terrible scène de crime. Deux corps sans vie, côte à côte sur le canapé du salon. « Monsieur et Madame étaient morts, assis l’un à côté de l’autre sur le canapé du salon. Madame présentait une plaie au niveau du bras droit, avec un tir qui avait également légèrement ouvert la paroi abdominale. Un second tir, immédiatement mortel aux dires du légiste, a été constaté au niveau de sa tempe. Son concubin se trouvait à sa gauche. Un fusil de chasse gisait à proximité, avec trois étuis de munitions de calibre 12, un fusil de chasse » a détaillé Etienne Manteaux, procureur de la République lors d’une conférence de presse cet après-midi. « La thèse la plus probable, c’est qu’il a retourné l’arme contre le lui en la posant au sol, dirigeant le canon à bout touchant vers sa tête », a-t-il complété. Prévenus que cette femme gardait des enfants, les pompiers sont rentrés à nouveau dans le domicile. Ils en sont ressortis avec un bébé de 21 mois, dans leurs bras, indemne. Il était gardé par la victime, cette femme de 43 ans, assistante maternelle.

 

Un geste prémédité

La victime était mère de 4 enfants, deux jumeaux de 10 ans, une fillette de 12 ans et un jeune majeur d'une première union. Le conjoint, âgé de 48 ans, était membre de l'association de chasse de la commune. « Le voisinage le décrit comme apaisé, pondéré, pas le profil d’un meurtrier. Il était inconnu de la justice, pas de plainte contre lui, pas de condamnation, aucun signal faible sur de possibles violences antérieures » a indiqué Etienne Manteaux. Ce couple de classe moyenne n'avait jamais fait parler de lui sur le plan judiciaire.

Un mot a été retrouvé sur un frigo d'une annexe dans la maison, laissant penser qu'il s'agit bien d’un assassinat, cet acte ayant été prémédité. Des analyses sont en cours, mais beaucoup d’éléments convergent sur l’écriture du conjoint. Ce dernier indique clairement son intention de tuer. Il écrit à destination de son frère :

« Récupère le camping-car, récupère mes fusils, récupère mes bouteilles et toutes mes affaires. Salut à maman [...] Je vais lui éclater la gueule vers 15 heures »

Un 5ème homicide dans la sphère conjugale en 13 mois

Au moment de la découverte des corps, les enfants ont été pris en charge par une voisine, avant que la cellule d'urgence médico-psychologique ne se rende sur place. Ils sont aujourd'hui chez la sœur de la victime. Etienne Manteaux, le procureur de la République a salué l'exemplarité et la solidarité du voisinage, qui a tout fait pour protéger les enfants. Mais il a souligné le caractère très préoccupant de cette situation. En effet, il s’agit dans le Doubs du 5ème homicide dans la sphère conjugale depuis juillet 2021, avec ce ressort commun d’une rupture. Car oui, ce couple semblait en instance de séparation. La victime avait amené son dossier de dissolution de Pacs mardi matin à la mairie de Morre, soit quelques heures avant sa mort. Elle était seule, mais le document était aussi signé par son conjoint. « Sur ces procédures, toutes ont en commun à priori, l'annonce d'une rupture qui déclenche le geste homicide. Comme si chez certains hommes, il y avait cette dimension patrimoniale de la compagne, le fait qu'on lui dénie le droit de quitter. Si d'aventure la compagne ose, certains hommes sont alors prêts à tuer » a déploré le procureur.

Le parquet souhaite que l'enquête permette de mieux comprendre ce qui a pu se passer en ce funeste jour, afin de tenter de repérer les signaux. Une enquête pour assassinat par conjoint est ouverte. Une autopsie aura lieu ce jeudi 8 septembre. 

 

Ce mercredi 29 novembre à Besançon s’ouvre une nouvelle session de la cour d’assises du Doubs, avec cinq procès différents. Celui qui avait marqué l’opinion publique, le meurtre de Razia Askari, tué par son mari de 9 coups de couteau en pleine rue en 2018 à Besançon, débutera mercredi matin. À l’issue de deux ans et demi d’investigation, la juge d’instruction a estimé que les charges à l’encontre de Rafid Askari méritaient d’être jugés devant la cour d’assises du Doubs pour assassinat, retenant ainsi la notion de préméditation. Le mis en cause encourt la réclusion criminelle à perpétuité.