L’Agence Régionale de Santé de Bourgogne Franche-Comté confirme, ce jeudi soir, la présence de six cas avérés de tuberculose dans le Jura. Ces patients ont été hospitalisés pour une prise en charge médicale. Il est également précisé que deux cas probables demeurent dans l’attente des résultats de leur bilan de santé et qu’une dizaine de cas sont porteurs d’une infection latente non contagieuse et bénéficient d’un traitement approprié.
Par ailleurs, à la suite de la mise en évidence d’une forme plus contagieuse de la maladie chez un patient contact du cas initial, un dépistage est en cours dans son établissement scolaire, à Lons-le-Saunier, et au sein de l’équipe de sport collectif dont le mineur fait partie. Au total, une cinquantaine de personnes sont concernées par le dépistage, qui se traduit en une prise de sang et éventuellement une radiographie pulmonaire.
Dans un contexte budgétaire rempli d’interrogations, l’Agence Régionale de Santé de Bourgogne Franche-Comté entend poursuivre son action de terrain pour une meilleure répartition des moyens liés à la santé et au médico-social sur le territoire. L’objectif étant de soutenir financièrement des structures en difficulté, des actions et des projets, d’adapter les initiatives en fonction des besoins et inventer de nouvelles formes d’accompagnement pour répondre toujours et encore aux réalités du terrain. Tous les publics sont concernés.
Dans le cadre du Programme Régional de Santé, le développement de structures, telles que les maisons de santé, les cabinets éphémères et les Maisons Médicales de Garde font partie des projets soutenus dans le département du Doubs. Le maintien des personnes âgées à leur domicile est également au cœur des préoccupations. Cette année, cinq nouvelles maisons médicales ont vu le jour. Prochainement, un équipement identique sera décliné sur le territoire de Planoise à Besançon. A Belleherbe, un cabinet éphémère a ouvert le 17 juin 2024, avec l’objectif de pérenniser l’installation du jeune médecin investi, dans le courant de l’année 2025. Toujours dans le Haut-Doubs, l’ARS a soutenu l’initiative des médecins libéraux, qui souhaitaient voir naître une Maison Médicale de Garde. Située en face des urgences de l’hôpital de Pontarlier, elle accueille tous les jours, depuis le 1er juillet dernier, des patients le soir et le week-end. 28 médecins généralistes collaborent, à tour de rôle, au sein de cette structure.
L'interview de la rédaction : Agnès Hochard, directrice territoriale du Doubs de l'ARS Bourgogne Franche-Comté
Soutien aux personnes âgées et en situation de handicap
En 2024, pour le seul département du Doubs, l’ARS a accordé près de 250 millions d’euros aux établissements et services du secteur médico-social. Ces moyens financiers supplémentaires contribuent à la création d’établissements, de places et unités innovantes en faveur des personnes âgées. Les projets des EHPAD de Valdahon, Saint-Vit et Valentigney et l’Unité Hébergement Renforcée dédiée aux patients Alzheimer de Pontarlier ont été accompagnés pour un total de plus de 5,3 millions d’euros. Fin 2025, les deux nouveaux EHPAD de Saint-Vit et Valdahon permettront d’offrir 138 places d’hébergement supplémentaires.
L'interview de la rédaction : Agnès Hochard, directrice territoriale du Doubs de l'ARS Bourgogne Franche-Comté
La santé mentale des jeunes
Le Premier ministre Michel Barnier en a fait une grande cause nationale. Il est reconnu que le Covid-19 et les différents confinements ont eu des répercussions sur le bien être de la jeunesse française. Les conséquences sont bien réelles. C’est la raison pour laquelle, à la demande notamment des territoires ruraux et de leurs élus, il est prévu de poursuivre la déclinaison des permanences de la Maison des Adolescents, porté par le Centre Hospitalier de Novillars. Depuis octobre 2024, le financement d’un deuxième poste a permis une présence sur les territoires de Pontarlier, Maîche, Morteau, Levier, … . Dans le même objectif, une équipe mobile est en cours de création sur le secteur du Haut-Doubs pour une meilleure prise en charge en psychiatrie dans des zones où les besoins sont importants.
L'interview de la rédaction : Agnès Hochard, directrice territoriale du Doubs de l'ARS Bourgogne Franche-Comté
Innover
Faciliter l’accès aux soins et s’inscrire dans l’équité la plus juste sont au cœur des préoccupations de l’ARS Bourgogne Franche-Comté. Dans ce cadre-là , des financements sont accordés pour l’ouverture d’un centre d’enseignements et de soins dentaires au CHU de Besançon, le développement de la téléexpertise pour proposer des consultations de spécialistes à distance et la mise en place d’une médiation en santé, sur les quartiers de Planoise et Battant à Besançon, pour ramener des personnes vers le soin.
L’ARS Bourgogne-Franche-Comté tenait une conférence de presse ce lundi matin, afin d’évoquer la mise en place du nouveau Projet Régional de Santé (PRS) 2023-2028, cette feuille de route des actions de la santé pour les 5 ans à venir. Agnès Hochart, directrice territoriale du Doubs pour l’ARS Bourgogne-Franche-Comté, et ses collaborateurs, en ont profité pour dresser le bilan de la campagne de vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) qui a débuté au mois de septembre.
Une campagne nationale d’information a été lancée le 4 septembre dernier pour sensibiliser à la vaccination contre les papillomavirus humains, et proposée dès la rentrée à tous les collégiens de 11 à 14 ans. Plus de 32.000 élèves de 5èmes étaient concernés en Bourgogne-Franche-Comté. Cette première phase a commené le 2 octobre et se déroulera jusqu’au 22 décembre, avant un second temps prévu lors des mois d’avril, mai et juin 2024 pour la deuxième dose. Initialement, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté espérait atteindre l’objectif d’un taux vaccinal de 30%. Aujourd’hui, ce sont 18% des élèves de 5ème qui ont été vaccinés.
« C’est la première année qu’on met en place cette vaccination dans les collèges, directement auprès des élèves de 5èmes. On a quand même un taux de vaccination de 18%, et c’est déjà très satisfaisant, parce qu’on sait que nos jeunes sont plutôt bien vaccinées dans le Doubs. Forcément, on n’atteint pas l’objectif de 30% initial, mais on est satisfait, et surtout, on a réussi à vacciner autant de garçons que de filles, alors que nous avions au contraire plutôt un déficit de garçons vaccinés. On voit qu’on progresse vraiment sur la compréhension de l’utilité de ce vaccin » souligne Agnès Hochart. Aujourd’hui en France, la couverture vaccinale reste bien en deçà de l’objectif de 80% à l’horizon fixé dans la stratégie de lutte contre les cancers, puisqu’elle n’est que de 41,5% chez les filles et de 8,5% chez les jeunes garçons, pour lesquels la vaccination n’est effective que depuis 2 ans. A ce niveau-là , pari réussi pour l’ARS Bourgogne-Franche-Comté, puisque la vaccination a concerné 49% de garçons et 51% de filles.
La vaccination contre les HPV est recommandée par la Haute autorité de santé pour toutes les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans révolus. Elle prévient jusqu’à 90% d’infections souvent non symptomatiques, mais à l’origine de lésions précancéreuses et/ou de cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin ou encore de l’anus. Actuellement, la couverture vaccinale demeure encore insuffisante en France. En 2022, elle s’établissait à 51% chez les filles en Bourgogne-Franche-Comté (pour 47% au niveau national) et moins de 12% chez les garçons (pour 13% au niveau national). Débutée en septembre 2023, cette campagne sera désormais renouvelée tous les ans pour tous les élèves de 5ème du département.