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Les familles de Yohan Jacques et Florian Stab sont très en colère. Franck Goillerey, l' automobiliste qui a tué Florian en avril 2012, à la Vrine (RN 57), vient de bénéficier d’un aménagement de peine, après seulement deux mois d’incarcération. L’individu a quitté la prison et a retrouvé son domicile. Rappelons que le 8 avril 2012, Florian Stab a été percuté par une voiture, qui ne s’est pas arrêtée, le laissant sans vie, sur le bord de la route, avec son ami. Les deux jeunes rentraient à pied de discothèque.

Après avoir attendu trois longues années, les familles espéraient beaucoup de l’audience programmée en avril dernier. Malheureusement, il n’en fut rien. Alors qu’une peine de trois ans d’emprisonnement avec six mois de sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans était prononcée, les parents des victimes apprirent il y a quelques jours que l’individu avait quitté la prison de Besançon. « Nous sommes scandalisés et écÅ“urés de constater que notre justice est aussi laxiste et qu’on laisse mourir nos enfants sur le bord de la route sans plus de punition. Comment voulez-vous que ces personnes, souvent récidivistes, craignent la justice ?  Â» expliquent les familles. Et de poursuivre : « Seuls les gens honnêtes ont peur de la justice. Que faut-il faire en France pour aller en prison ? Si être récidiviste, tuer en état d’ivresse et s’enfuir comme un lâche n’est pas suffisant ? Alors que faire ? »

Des familles détruites

Depuis trois ans maintenant, le quotidien des familles Jacques et Stab n’est plus le même. Yvan, le papa, est en arrêt maladie. Depuis la mort de son fils, pour surmonter son chagrin, il prend quotidiennement sa dose de cachets. Dernièrement, il a été victime d’un accident vasculaire cérébral. « J’aurais aimé qu’il fasse davantage de prison, qu’il paye pour ce qu’il a fait, qu’il cogite dans sa cellule comme je cogite en ce moment Â» explique ce père de famille démuni. La vie des deux petites sÅ“urs de Florian a également changé. « Ce dimanche de Pâques 2012, qui devait être un évènement heureux, s’est transformé en un véritable cauchemar Â» explique Véronique Stab. « Elles ne veulent plus faire Pâques ou Noël parce qu’on leur a pris leur grand frère. C’est le néant. On vit de photos et de souvenirs. Elles ont la hantise de croiser l’homme qui a tué Florian Â» commente leur maman. Autant dire que le quotidien est difficile. A 11 ans, les deux adolescentes, comme leurs parents, sont suivis par un psychologue. « L’une de mes filles n’extériorise rien. C’est très compliqué Â» conclut leur mère très inquiète.