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Agressions sexuelles à l’ISBA de Besançon : Le directeur suspendu pour "faute grave"

Ce jeudi matin, Anne Vignot et Aline Chassagne, présidente de l’ISBA, tenaient une conférence de presse pour présenter les conclusions de l’enquête administrative au sujet du sulfureux dossier de l’école des Beaux-Arts. Rappelons qu’en septembre dernier, des élèves avaient dénoncé des faits d’agressions sexuelles et de harcèlement de la part d’enseignants et de membres de l’équipe administrative, à travers la page Facebook « Balance ton école d’art Â». La collectivité a donc décidé de suspendre le directeur, Laurent Devèze, de ses fonctions. La suite du dossier comprenant le rapport d’enquête et les témoignages ont été transmis au parquet de Besançon, qui se chargera du volet judiciaire.

 

La suspension du directeur

« Oui, nous avons identifiés des dysfonctionnements graves Â» confirme la maire de Besançon, Anne Vignot. « Ce dossier nous l’avons traité dès le départ, et nous avons diligentés une enquête administrative Â» poursuit-elle. Et ce jeudi, épaulée par la présidente de l’ISBA, Aline Chassagne, l’élue de Besançon réunissait la presse afin d’en présenter les conclusions. A la suite de discussions avec le ministère de la culture et la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC), la ville de Besançon a pris sa décision : suspendre le directeur de l’école des Beaux-Arts, Laurent Devèze, de ses fonctions. L’agent de la ville va être réintégré à son administration d’origine et une commission disciplinaire se réunira pour décider d’une éventuelle sanction à son encontre. Un directeur par intérim sera investi dans les semaines à venir, mais son nom n’est pas encore connu.

« Des dysfonctionnements graves Â»

« Les décisions que nous prendrons seront stables, robustes et justes Â» affirme Anne Vignot. Sans pouvoir autant en dire plus sur ces mêmes « dysfonctionnements Â» qui ont eu lieu au sein de l’ISBA. Le directeur, Laurent Devèze, a été pointé du doigt dans un premier temps, comme étant l’un des principaux instigateurs d’un système privilégiant une « certaine frange d’étudiants au détriment des autres Â». Mais les accusations concernant les agressions sexuelles portent sur un autre protagoniste : un ancien membre de l’équipe administrative, n’étant plus en poste depuis le mois de juin 2020. Et ne travaillant plus à l’ISBA, seule la justice pourra alors prononcer une condamnation à son égard, si les faits sont avérés. « Il aurait pu bénéficier d’une certaine liberté au sein de l’école, notamment en organisant des soirées au sein de l’établissement Â» révèle Anne Vignot. Des soirées au cours desquelles, selon le groupe Facebook « Balance ton école d’art Â», de nombreuses agressions sexuelles auraient eu lieu.

Le dossier transmis au parquet de Besançon

« L’ISBA est un outil essentiel de notre ville. On doit s’assurer au plus vite que cet établissement puisse fonctionner dans les meilleures conditions Â» souligne l’édile de Besançon. Désormais, l’enquête administrative est accomplie. La suite de cet épais dossier comprenant le rapport d’enquête, de nombreuses synthèses et les témoignages d’une trentaine de personnes entendues ont été transmis au parquet de Besançon, qui se chargera du volet judiciaire. « C’est maintenant le procureur qui doit s’occuper de la partie pénale Â» précise Anne Vignot. Et devant l’ampleur de cette sulfureuse affaire, le silence de l’élue s’explique par le fait qu’elle redoute certaines difficultés dans ce dossier. « Le pire qui pourrait nous arriver, c’est que la sanction, si elle doit avoir lieu, ne puisse pas se faire, et qu’il y ait des contradictions Â» souligne-t-elle. « Il faut que ces personnes soient pénalisées. Ce qui est primordial, pour les victimes, c’est que justice soit faite ».